War never changes
Pour les profanes qui n'auraient jamais été happé par les travaux de Sapkowski, sachez que la paix est un concept bien étranger à l'univers de The Witcher. En filigrane des aventures rocambolesques...
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le 17 janv. 2019
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Moyennement intéressé par un jeu de carte multi, ayant déjà versé dans le Hearthstone pendant pas mal de temps, la sortie du jeu Gwent ne m’emballait pas particulièrement, et ce malgré les heures passées sur le jeu dans Witcher 3. Mais lorsqu’on t’annonce que CD Projekt bosse sur un jeu solo en parallèle, et que celui-ci sera une aventure spin-off étalée sur plusieurs dizaines d’heures avec de grosses composantes de RPG (à prendre ici dans le sens roleplay, et non pas dans les mécaniques de jeu), un point d’exclamation est apparu au-dessus de ma tête.
Thronebreaker donc, c’est l’histoire de la reine de Lyria et de Rivia, Meve. Des années avant les évènements relatés dans la saga principale, on incarne cette femme forte, d’un âge mûr et à l’expérience militaire certaine, dont le royaume est en proie à une invasion Nilfgaardienne. Dès les premiers moments, on se rend compte que la narration sera l’atout du jeu. Celle-ci est délectable, issue d’une prose riche et collant parfaitement au ton de cet univers que l’on a appris à connaître par la trilogie de Geralt. Les acteurs sont bons (joué en anglais), les accents à couper au couteau, et les situations passent de l’humour noir au tragique Shakespearien.
Notre héroïne est représentée sur une carte en vue isométrique, dans laquelle on se balladera à la recherche de ressources, de quêtes annexes, et de missions principales. Chaque arrêt sera l’occasion :
- Soit d’un dialogue nous mettant face à un choix, duquel découleront des conséquences plus ou moins importantes et à échéance plus ou moins immédiate (comprendre qu’un dilemme résolu de telle manière dans le premier chapitre pourrait vous revenir dans la face dans le quatrième).
Soit d’un combat de carte, le nerf du jeu. Le système est complètement retravaillé par rapport à ce que l’on avait dans Wild Hunt. On a ici un jeu vraiment bien pensé, où les synergies entre cartes sont nombreuses et vous laissent le champ libre à l’expérimentation. On notera malheureusement qu’une fois trouvée la stratégie optimale, on pourra facilement s’y tenir pour le reste de la campagne sans rencontrer d’opposition véritable, sauf batailles charnières aux règles singulières. La difficulté peut donc passer rapidement à la trappe une fois l’astuce imparable dénichée.
Soit un puzzle, sans doute la partie la plus aléatoire du jeu. Certains sont très stimulants, d’autres plus aléatoires. Avec un deck donné, vous devez remplir des conditions de victoire particulières. Le studio polonais en aura d’ailleurs profiter pour incruster pas mal de jeux classiques (Bejeweled, Memory…).
Lors de votre périple, vous pourrez par ailleurs monter votre camp et l’améliorer grâce aux ressources glanées, et ainsi renforcer votre deck, augmenter votre vitesse de mouvement, débloquer de nouvelles cartes…. Un aspect gestion assez soft, mais qui ne mange pas de pain et est donc le bienvenu.
Thronebreaker c’est avant tout une expérience narrative, un roleplay à l’ancienne, servie par des mécaniques solides qui font sûrement des émules dans le pendant multijoueur du titre. Si vous êtes ne serait-ce qu’un tant soit peu attiré par l’univers de Sapkowski, et avez de bonnes relations avec les jeux de carte, je vous conseille fortement de vous procurer cette épopée épique. Pour une vingtaine d’euros, ça serait dommage de s’en priver.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Mes platines et 100% PS4-PS5, Ces jeux que je possède(ais), Les meilleurs jeux vidéo de 2018, Jeux (re)joués en 2019 et Les meilleurs jeux de cartes
Créée
le 21 févr. 2019
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