En 1990, la Warner décide de rafraîchir un peu l’image de ses Looney Toons, les premiers épisodes les mettant en scène remontant à 1930… Elle crée alors les Tiny Toons, des personnages plus jeunes "suivant des cours" à la ACME Loonyversity, ayant pour but de succéder à leurs glorieux prédécesseurs… Buster Bunny, Plucky Duck, Furrball, ou encore Dizzy Devil, véritables toons de poche, cherchent ainsi à remplacer respectivement Bugs, Daffy, Sylvester et Taz… Buster Busts Loose nous propose de suivre une journée "ordinaire" de cette faculté pas comme les autres, dans la peau de Buster Bunny.
Une fois n’est pas coutume, commençons par évoquer la sublime réalisation, typique du Konami de la grande époque. Que ce soit l’académie, le stade, la maison hantée ou encore le Far West, chaque décor foisonne de petits détails, au premier plan comme en arrière-plan, et il ne manque qu’un peu plus d’animations de-çi de-là pour que le tout soit vraiment parfait. On apprécie également les quelques clins d’œil à de nombreux films fantastiques ou de SF disséminés un peu partout, comme Star Wars ou Retour Vers le Futur, pour ne citer que les plus évidents. La technique n’est pas en reste, avec une fluidité à toute épreuve et des animations parfaitement décomposées, avec une mention spéciale pour Buster, superbement animé.
Côté gameplay, c’est du tout bon. Buster peut sauter, se baisser, faire une pirouette, et surtout dasher, ce dernier mouvement nécessitant un petit temps d’adaptation avant d’être complètement maîtrisé. Le dash est un peu l’élément central du gameplay, permettant de courir sur les murs, et même de sauter de paroi en paroi si elles sont suffisamment proches l’une de l’autre. Pour conclure un dash, Buster a deux solutions : laisser la barre se vider, ou plonger au sol, en faisant attention bien sûr de ne pas tomber dans un gouffre… Il peut en revanche la régénérer en récupérant les items Gogo Dodo, placés généralement pile poil sur sa trajectoire…
Le jeu se permet également de varier ponctuellement son gameplay. Citons par exemple l’usage du scrolling imposé, ou une partie de foot US assez retors (je dis ça car c’est l’avis général, mais j’ai personnellement toujours trouvé cette séquence assez fastoche). Mais le plus représentatif de cette variété, ce sont les minijeux qui entrecoupent chaque stage, ces derniers étant choisis au hasard selon le résultat d’une roue qu’on doit tourner au préalable. Mes préférés sont indubitablement le simili pac-man avec Babs Bunny qui cherche à délivrer ses amis, et surtout le jeu de squash avec Furrball. Une épreuve que je maîtrise à la perfection…alors que c’est sans doute celle sur laquelle je tombe le moins souvent…
Avant de conclure, faisons une petite parenthèse sur l’environnement sonore du jeu. Le thème de la série animée est présent un peu partout, notamment en introduction et en conclusion, ou remixé à l’occasion comme par exemple dans le stage 2, tandis que chaque environnement bénéficie d’une musique d’ambiance appropriée qui dérive de ce thème, tantôt épique pour l’espace, tantôt presque oppressante dans le château hanté. Et les bruitages ne sont pas en reste, très fidèles là encore à la série d’animation.
Mais alors… Buster Busts Loose est un jeu (quasi) parfait ? Malheureusement non. Ce qui fait un peu tâche à côté de tous ces points positifs, c’est la durée de vie un peu faiblarde. Le jeu est court, à la fois parce qu’il ne propose que 6 stages, mais aussi parce que c’est une expérience exclusivement solo. Alors oui, les stages sont divisés en plusieurs séquences, oui, certains passages secrets sont assez bien cachés, oui, le mode Challenge n’est sans doute pas à la portée de tous les joueurs… Mais même en prenant tout cela en compte, si on met de côté les minijeux pas tous intéressants et si on pouvait passer les cutscenes qui introduisent les niveaux, je ne suis pas certain que le soft dépasse les trois quarts d’heure de jeu… Heureusement, Buster Busts Loose reste toutefois très plaisant à parcourir une infinité de fois…