Instant "vieux" con on
Passé un certain âge, on réalise qu'on n'a plus autant de temps à consacrer aux jeux vidéo, loisir passablement chronophage. Alors on privilégie les gros hits du moment (AAA ou indé), on rattrape les classiques pour parfaire sa culture et on part à la recherche de trucs originaux, frais, différents (parce qu'on n'a plus la moindre indulgence vis-à-vis des des clones sans âme, des jeux tout juste corrects, des produits sans imagination). Tokyo Jungle entre clairement dans la troisième catégorie.
Instant "vieux" con off
Tokyo Jungle donc. D'abord, les évidences : incarner un loulou de Poméranie qui lutte pour sa survie dans une métropole post-apo peuplée de kangourous et de dinosaures (!), c'est une expérience à part. Comme de se faire attaquer par une meute de lapins enragés. Ou de croiser des animaux sauvages portant des vêtements ridicules. Tokyo Jungle, c'est tout ça.
Ensuite, il s'agit d'un (bon) jeu de survie et de scoring. À chaque partie, le joueur doit se débrouiller pour rester en vie le plus longtemps possible en engrangeant le maximum de points, points qui permettent d'acheter de nouveaux animaux débloqués au fil des défis (tuer le chef des beagles dans tel quartier, prendre le contrôle du territoire des cochons...). C'est prenant, d'autant que de multiples autres missions nous poussent à explorer la ville et à prendre des risques.
Le premier gros souci est simple : la ville, si elle est plutôt bien conçue et agréable à parcourir – avec ses raccourcis par les égouts et les toits, sa gare désaffectée, son joli parc –, n'est pas très grande. On en a vite fait le tour. Il aurait mieux fallu mettre en place un système procédural, avec davantage d'événements spéciaux. Ou tripler sa taille tout en variant les points de spawn car on débute toujours dans ce fichu quartier de Shibuya.
Deuxième souci, le caractère répétitif du gameplay. Incarner toutes sortes d'animaux (chien, chat, porc-épic, cheval, alligator, panda...), c'est rigolo, mais ils ne se jouent que de deux façons : carnivore et herbivore. Aucune attaque spéciale, aucun combo, aucune compétence à développer. Assurer une progéniture débrouillarde en trouvant les bonnes compagnes (ou compagnons si l'on joue une femelle) n'est pas particulièrement passionnant puisqu'il suffit de suivre les indications sur la carte. Par ailleurs, vendre les meilleures bestioles en DLC, c'est un peu limite.
Assez court mais plutôt amusant, le mode histoire constitue une friandise appréciable. Dommage qu'une des deux fins possibles soit totalement bâclée.
Tokyo Jungle vaut-il ses 15 dollars ? Si vous êtes fan de scoring et de chaussons pour chiens, oui. Sinon, faites comme moi et attendez une promo. Vous découvrirez un petit jeu sympathique, un peu simpliste et techniquement limité mais fort attachant.
PS : le musique technoïde est affreuse et tristement inappropriée...