C'est littéralement Persona x Persona 4

Avant toute chose, je tiens à préciser que mes attentes vis-à-vis de Tokyo Mirage Sessions #FE (TMS #FE plus bas) étaient relativement basses et qu'il aurait donc été difficile pour moi d'être déçu. La raison étant que je ne connais la saga Shin Megami Tensei que de nom grâce aux spin-off Persona plutôt renommés parmi les personnes de mon entourage, et que le seul Fire Emblem auquel j'ai joué est Awakening, ce qui ne m'a pas empêché d'apprécier TMS #FE, bien loin de là.

Car si j'ai pu passer à côté de certaines références, c'est heureusement tout ce que j'ai pu manquer, l'appellation Shin Megami Tensei x Fire Emblem sous laquelle le jeu a été révélé pour la première fois étant relativement mensongère. En effet, il s'agit à la vérité plus d'un spin-off de la première série que d'un véritable cross-over entre les deux univers, et j'avouerai que je ne trouve pas cela plus mal étant donné le peu d'amour que je porte à la licence d'Intelligent Systems.

TMS #FE est donc un J-RPG a priori classique dans lequel vous incarnez Itsuki Aoi, un étudiant dont l'amie d'enfance, Tsubasa Oribe, souhaite devenir une icône de la pop japonaise à l'instar de son idole, Kiria. C'est au début du jeu que Tsubasa passe les auditions qui détermineront son avenir, et à l'issue desquelles elle et Itsuki se retrouvent mêlés à d'étranges événements impliquant des monstres se délectant du potentiel artistique de la populace, appelée Performa. Suite à cela, ils rejoindront l'agence de divertissement Fortuna Entertainment, dirigée par la charmante Maiko Shimazaki, dont le véritable dessein n'est autre que d'éradiquer tous les Mirages hantant Shibuya, ces fameux spectres destructeurs de talent. Ces derniers trouvent refuge dans une autre dimension, l'Idolasphere, dans laquelle Itsuki et ses associés peuvent se rendre au moyen de portails disséminés à travers le quartier, connectant les deux mondes et s'apparentant à des donjons qu'il vous faudra explorer et au bout duquel vous trouverez un boss à éliminer. Par ailleurs, les chapitres du jeu comportent tous à peu près la même structure : rencontre avec une personnalité du show business permettant votre ascension dans le monde des stars, cette personne se retrouve liée de près ou de loin à l'apparition de Mirages et vous devez la libérer de leur emprise en arpentant les donjons sus-cités.

Cependant, tous les Mirages ne sont pas méchants puisque c'est au cours de votre périple que vous ferez connaissance avec Chrom et Caeda, deux Mirages qui joindront leurs forces aux vôtres et grâce auxquels vous serez en mesure de vous battre. Si leur nom vous semble familier, tout autant que pourrait être leur apparence, vous aurez probablement compris qu'il s'agit de personnages tout droit sortis de Fire Emblem et que c'est à cela que se limitent les références à la série. Le système de combat n'ayant pas été ce qui m'a le plus marqué dans ce jeu, je ne m'attarderai pas dessus. Votre niveau augmente indépendamment de celui de votre Mirage, qui évoluera au fil de l'aventure, apprenant diverses capacités et ayant même la possibilité de changer de forme et de classe moyennant quelques orbes rares et au nombre limité que vous trouverez sur votre chemin. Vous pourrez également confectionner vos propres armes suivant des modèles nécessitant des matériaux que vous pourrez prélever sur les Mirages des différents donjons.

Non, ce que je retiens de TMS #FE, c'est tout ce qu'il y a autour des combats, son ambiance, ses personnages, ses musiques et, dans une certaine mesure, son scénario qui, on ne pourra le nier, est quelque peu original pour un jeu vidéo. J'ai pris grand plaisir à parcourir les rues de Shibuya grouillant de silhouettes aux couleurs pastel entre chaque chapitre. Le quartier vous est ouvert dès que vous avez besoin d'un peu de repos et vous pouvez en profiter pour écouter les plaintes des passants et accomplir des quêtes annexes plus ou moins importantes selon les personnes qui vous les donnent, celles confiées par les membres de l'agence étant plus travaillées que les autres et vous permettant d'améliorer leur relation entre eux et d'en apprendre plus sur leur background en plus de débloquer de nouvelles tenues, chansons et capacités, entre autre. À noter que toutes les quêtes annexes sont scénarisées, ce qui a le don de conférer de l'intérêt même à une simple quête Fedex.

Je ne pourrai pas finir sans parler de l'OST, une véritable chandelle artistique. J'ai rarement entendu autant de bons morceaux réunis en un seul jeu (le dernier pour lequel c'est arrivé étant probablement Umineko, et encore, c'est un VN) et l'on peut pour cela remercier le compositeur de Love Live, Yoshiaki Fujisawa, à qui l'on doit notamment la meilleure musique du jeu.

Mention spéciale au gamepad qui, pour une fois, sert à quelque chose, affichant à tour de rôle la carte, les informations relatives à vos personnages ainsi qu'à vos ennemis mais aussi et surtout les SMS que vous enverront fréquemment vos alliés, preuve de réalisme.

TMS #FE, c'est avant tout rencontrer des personnages attachants et vivre en leur compagnie une expérience unique. Tel Fortuna Entertainment, le jeu cache bien son jeu, aussi ne vous laissez pas berner par son apparence et surtout pas par sa moyenne SC, grandement affectée par les rageux qui lui ont mis 1/10 parce qu'il ne correspondait pas à leurs attentes, ce que le jeu ne mérite amplement pas.

tl;dr