Dans l'ensemble, j'ai trouvé ce Tokyo Xanadu assez sympa. Déjà, c'est un jeu Falcom, ce qui est à mes yeux un gage de qualité (les jeux Falcom pourris, ils doivent se compter sur les doigts d'une main...). Et qui dit Falcom, dit aussi jeu soigné, à tous les niveaux : l'interface, l'ergonomie en général, la profusion de détails et d'informations dans les menus, l'esthétique global, etc. Le gameplay aussi, bien qu'un peu lourd et bancal par moments, se tient relativement bien dans l'ensemble, il n'est pas désagréable.
Au niveau de l'histoire et des personnages, c'est comme d'habitude le point de fort de Falcom : un scénario sympa qu'on suit avec plaisir, avec quelques rebondissements au fil de l'aventure ; des personnages qui ont chacun leur histoire, et auxquels on s'attache beaucoup ; un univers original et intrigant, entre réalité contemporaine et monde parallèle envahi par toutes sortes de démons et dans lequel on bascule grâce à des applications sur téléphone portable.
La structure du jeu est assez originale aussi : le découpage se fait par chapitres, avec le générique du jeu à chaque fois peu après le début de chaque chapitre. On a l'impression de regarder une série, c'est assez cool. Par contre, cette structure "systématique" entraîne avec elle l'un des trois plus gros défauts du jeu à mon sens : le rythme ! (le même défaut finalement que l'on trouve sur les Trails of Cold Steel, qui ont aussi une structure assez similaire, bien que non découpée en chapitres comme c'est le cas ici) Au bout d'un moment, vu que c'est la même chose qui se passe à peu près dans le même ordre, on finit par anticiper sur les événements, voire sur certains rebondissements (qui n'en sont donc plus...), et comme c'est à chaque fois la même mise en scène, ça devient de plus en plus lassant avec le temps. Et si on ajoute à cela la longueur du jeu (personnellement j'ai mis presque 100h pour tout faire, mais je dois dire que je suis du genre "très sociable avec les PNJ"... à mon avis, en 70-80h maximum c'est largement faisable), on peut dire qu'on est extrêêêêmement content quand on en voit enfin le bout !
Deuxième défaut du jeu, on peut noter le gameplay des combats je pense. Sans être vraiment désagréable (comme je le dis plus haut), je le trouve inutilement compliqué, surtout que le jeu reste assez facile dans l'ensemble. C'est simple, ayant fini le jeu, je n'ai toujours pas compris le système des "X-Drive", des "D-Gauge" et compagnie (j'écris ça au hasard, si ça se trouve ce n'est même pas leur nom, mais peu importe), et le pire c'est qu'au final on s'en fout complètement ! On appuie de temps en temps sur RT/R2 ou sur la croix directionnelle bas, et le tour est joué. Le mapping des boutons est très peu intuitif également, on s'emmêle toujours les pinceaux, même encore à la fin du jeu. On peut ajouter à cela le déplacement un peu lourd des personnages et la caméra qui peut être très gênante par moments. Le gameplay global ressemble beaucoup à celui de Ys VIII (avec même le système de changement de personnage en fonction des faiblesses des ennemis, signature des Ys depuis l'épisode Seven, qui a été repris ici), mais en nettement moins bien. Ce Tokyo Xanadu, du moins pour sa partie gameplay, fait penser un peu à un "brouillon" de Ys VIII (ce dernier ayant été développé juste après). Peut-être qu'il fallait ça à Falcom pour assurer un qualité optimale au gameplay d'Ys VIII, allez savoir.
Pour finir avec les défauts, le troisième et dernier selon moi concerne un des aspects de la narration : les bons sentiments ! Ouah, et ça dégouline de partout ! Des méchants Yakuzas dans l'histoire ? Pas de panique, ils finiront par retrouver la voie du bien. Du sang ? des gros mots ? Ah non, pas de ça ici, ça ne va pas ou quoi ! (sauf peut-être dans le chapitre additionnel - ils ont dû changer de traducteur, je ne sais pas - j'ai croisé plusieurs "shit" et un ou deux "son of a bitch" très rafraîchissants !) Et toujours la même noblesse de sentiments : le sacrifice de soi, le sens du collectif, les liens de l'amitié, etc... Avec sa structure un peu "Persona-esque" (alternance entre phases au lycée, temps libres et donjons), ce jeu ressemble un peu à un Persona avec des enfants de choeur !
Mais bref, hormis ces trois aspects du jeu que j'ai moins apprécié, j'ai quand même passé un très bon moment d'une manière générale. Quels que soient les griefs qu'on peut avoir, une chose est sûre : ce jeu a été fait avec amour, et ça se sent ! Et comme c'est le cas très souvent chez Falcom, l'amour, la sincérité et le soin qu'ils mettent dans leurs jeux sont vraiment communicatifs. J'ai lu quelque part que le président de Falcom porte beaucoup d'intérêt à sa franchise Xanadu (en plus des Ys et des Trails), et que l'idée d'une suite n'était pas à exclure... Affaire à suivre, donc !