SNK est surtout connu pour sa licence Metal Slug et sa tripotée de jeux de combat. Cependant la firme a également tenté quelques pas de côté. Top Hunter, jeu sorti en 1994, soit deux ans avant le premier Metal Slug, en est le parfait exemple. Peu connu du grand public mais possédant une identité forte, voilà bien un jeu à redécouvrir.
I) Un déplacement subtil
Deux plans pour une action soutenue
Un des intérêts de Top Hunter est la possibilité d'effectuer des déplacements sur deux plans. Alors que la plupart du temps, dans un classique run and gun ou run and jump, on ne fait qu'avancer de gauche à droite suivant un scrolling horizontal, ici le soft innove en apportant un soupçon de complexité.
Fait assez rare à l'époque, et même par la suite, notre héros peut donc passer quand il le désire du premier au second plan. L'intérêt étant de proposer aux gamers une action soutenue et continue mais également la faculté d'élaborer des semblants de stratégies face aux boss du jeu.
Il est, par exemple, possible d'esquiver un coup en changeant de plan et de revenir ainsi, tout en sautant, sur la tête du vilain que l'on affronte. Au bout de quelques minutes de jeu, dès que l'on maîtrise ce concept un peu original, on se rend compte de l'immense richesse de la chose. Il n'est plus simplement question de cogner mais d'esquiver également.
Le libre arbitre du gamer
Autre possibilité qu'offre cette double progression, le fait de pouvoir choisir son chemin. Certains semblent plus complexes que d'autres ou proposent des obstacles différents. Le joueur peut donc décider de prendre tel ou tel chemin en se plaçant sur tel ou tel plan. Les pics ou les compresseurs. Ce choix cornélien n'est pas toujours possible mais a le mérite d'exister et d'apporter une pluralité narrative non négligeable au soft.
II) Un gameplay surprenant
Du classique et de la nouveauté
Top Hunter, bien avant les débuts de Metal Slug, proposait au joueur quelques éléments de gameplay qui sont aujourd'hui des codes du genre. Il est par exemple possible de contrôler des robots géants, de prendre des armes toujours plus puissantes pour atomiser tout ce qui vient se mettre en travers de notre route. Rien de bien original pour les connaisseurs de run and gun mais ces caractéristiques, à l'époque, apportèrent une certaine nouveauté au genre.
Néanmoins, ce qui singularise Top Hunter demeure sa progression aux poings. Tel un Mike Tyson assoiffé de vengeance, vous pourrez distribuer des mandales à foison. Et ce n'est pas tout, il est également possible de saisir ses ennemis lorsque votre avatar est assez proche d'eux. Les soulever et les écraser au sol ou même les projeter contre d'autres nuisibles constituent quelques compétences utilisables. En bref, on tient presque là une version améliorée d'Alex Kid.
Survivre au temps qui passe
Autre élément majeur du gameplay, le principe de survie. Dans Top Hunter, on peut bien évidemment mourir en se faisant ratatiner par de vilains sbires mais également en laissant le temps s'écouler.
Durant les sessions de jeu, le compteur tourne et ne cesse de chuter. Il faut donc constamment casser des caisses, des nez et des palissades pour récupérer quelques précieuses secondes (ressemblant à des trophées) pour alimenter le compteur. Un principe qui n'est pas sans rappeler Adventure Island et son système de fruits à collecter. Aussi ingénieux que stressant.
III) Une réalisation solide
La grande classe
Top Hunter marque également le joueur par sa réalisation. Bien que datant de 1994, le soft reste encore aujourd'hui un très beau jeu en 2D. Les animations des personnages sont assez riches, les couleurs nombreuses et la fluidité est toujours au rendez-vous. Rien à redire même après plusieurs années dans le cornet, un bon signe.
Alors que certains jeux s'affaissent avec le temps et devraient demeurer bien enfouis dans nos souvenirs d'enfance, Top Hunter vient nous montrer qu'on peut survivre aux outrages des années.
Un humour typique SNK
Enfin, n'oublions pas que Top Hunter possède aussi une réelle identité et un humour décapant. SNK est connu pour son humour bouffon, la firme ne déroge pas à la règle ici. On retrouve des ennemis aussi risibles qu'énormes et de multiples clins d'oeil et allusions à d'autres licences comme, par exemple, cet hommage à Mario du fait de pouvoir sauter sur la tête de nos ennemis.
Commentaire : Peu connu et injustement oublié ce Top Hunter demeure pourtant l'un des titres les plus surprenants et les plus réussis de la grande époque SNK. Avant Metal Slug et son déferlement d'épisodes, il y avait Roddy et Cathy, deux chasseurs de prime lavant à grands coups de mandale la galaxie des plus ignobles nuisibles. Un petit trésor qu'on aurait tord d'éviter, la dématérialisation aidant désormais considérablement le gamer curieux.