Oui, 30 millions d’ennemis. Outre le jeu de mot foireux du titre, c’est l’impression que vous aurez, surtout vers la fin. Attention, ça va spoiler, comme dans la plupart de mes critiques.
Torchlight 2 est donc souvent présenté comme une alternative à Diablo III, se rapprochant davantage du Diablo II, et pour cause, est fait par les anciens de chez Blizzard. La comparaison s’arrête au gameplay. Car, quand bien même le jeu est beau, il ne bénéficie pas d’une direction artistique aussi remarquable que Blizzard. Les environnements sont bien rendus, le style cartoon colle bien, et les effets de particules sont agréables à l’œil. Cependant, ce n’est pas parfait, et on peut voir parfois quelques textures baveuses, et de l’aliasing. Rien de trop grave, dans l’ensemble c’est assez joli, et ça se laisse regarder.
Toutefois, les gars de chez Runic Games ont tenu leur pari : Torchlight 2 n’est pas seulement bon en tant que jeu, il l’est en tant que suite.
Dans un premier temps, le scénario (même si on le regarde pas vraiment dans les Hack N’Slash) fait directement suite au premier, en incluant le joueur que nous étions dans l’opus précédent (en l’occurrence l’Alchimiste). En effet, après la fin du 1, l’Alchimiste n’est pas guéri par la maladie que l’Ember a déclenchée, et il en devient fou. Il est alors corrompu et enchaine le gardien du Mana pour accéder au Cœur du Monde, et briser la barrière entre Torchlight et le Nether, et ainsi provoquer l’arrivée des créatures des enfers sur notre monde. Ça tient sur mon ongle, mais on s’en fout. Le scénario tient, et est cohérent avec son prédécesseur, ce que peu de jeux font (Ouais Bioshock Infinite, c’est de toi que je parle. Rapture ok, mais faut pas déconner…Des skyrails quoi…).
Le défi est réussi également dans la qualité du titre. A l’image de la franchise Borderlands, la suite est meilleure que son grand-frère. Le jeu est bien plus varié, tant dans les environnements (désert, marais, forêt, neige…) que dans les donjons. On a également de grandes zones, fini le village de base et le donjon à 200 étages à descendre. L’histoire avance par zones (qui sont d’ailleurs grandes) et par quêtes annexes qui vont avec chaque zone. De même que les builds, qui sont à mon sens plus faciles à comprendre que dans le 1.
Mais, il garde quand même quelques similitudes avec le premier, et pas seulement des points forts. Par exemple, il a gardé la pêche, le système de compagnons etc, mais on se désolera d’avoir toujours des villes minuscules, et un pet qui ne sera pas forcément très utile si on le nourrit pas.
Le jeu, en plus d’être très bon, est largement préféré à son prédecesseur. En effet, on prend donc plus de plaisir à se promener dans Torchlight II. La durée des donjons est moins longue, certains se faisant en 20 minutes. On a alors une zone à chaque Acte (sauf l’Acte III qui comporte deux zones : La tourbière et le champ de bataille nain), et chaque acte sera plus exigent et difficile que le dernier. Je ne vous cache d’ailleurs pas que le gameplay est de plus en plus jouissif chaque fois qu’on progresse, et que faire exploser des vagues entières de monstre pour au final se battre contre un boss violent qui arrive en fanfare, c’est super. Par ailleurs, les introductions de boss sont vraiment superbes visuellement, je pense surtout à l’arrivée du Siege Guardian, et celle du boss de fin. Les musiques sont quant à elles relativement bonnes, mais on n’y fera pas vraiment attention.
Quant à la difficulté, eh bien, le jeu sait se montrer exigeant parfois. Les boss de fin d’acte sont souvent les plus difficiles, et il arrive parfois de se retrouver dans une salle avec une dizaine de monstres très dangereux, ce qui nous force à devoir mettre de la distance et réfléchir ses coups. Et je n’y ai joué qu’en normal. En Vétéran ça doit être très difficile, et le mode Hardcore, je le réserve vraiment à ceux qui savent ce qu’ils font.
Cependant, le jeu n’est pas exempt de défauts.
Outre l’aliasing et quelques défauts graphiques, ce qui me fait tiquer c’est le peu de classes. Alors que Torchlight n’en proposait que trois, le second opus nous propose le nombre énorme de……quatre classes. C’est dommage, quand on sait que certains Hack N’Slash en propose entre 6 et 10. Cependant, le gameplay varie d’une classe à l’autre, et se joue différament selon la branche que l’on lui choisit. De plus, certains mods rajoutent une ou plusieurs classes, permettant ainsi d’allonger la liste des classes disponibles.
L’autre gros défaut que j’ai à lui citer est inhérent à tous les Hack n’Slash. Le jeu se résume à taper, avancer, looter. De ce fait, il a un aspect très rébarbatif, ce qui fait qu’en jouant sur de longues sessions, on arrive vite à l’overdose. De même, les actes sont très répétitifs malgré le changement d’environnement.
Cependant, ne crachons pas sur la soupe. Torchlight II c’est un joli Hack n’Slash aux décors et bestiaire variés, et il n’a rien à envier à Diablo III, surtout qu’il ne nécessite pas de connexion internet pour être joué, seulement pour jouer en multijoueur. Car oui, il est possible, contrairement à son prédecesseur, de jouer en multi.
Enfin, le jeu a une très grande durée de vie. Comptez entre 6 et 10h pour faire la campagne originale. Après ça, vous aurez le New Game+, les Mapworks (qui sont, à l’image de son prédecesseur, des maps que l’on peut acheter pour aller dans des donjons aléatoires), les quêtes secondaires, et enfin, le jeu en multijoueur. Le tout sur 4 classes à maxer.
Et n’oublions pas le Workshop, qui rajoute classes, donjons, objets, monstres, zones, et autres mécanismes de gameplay si on sait fouiller.
En clair, un bon Hack n’Slash pour les pauvres qui n’ont pas assez pour s’acheter Diablo, ou pour ceux qui aiment simplement le genre et les jeux indépendants. A acheter d’office pendant les soldes, où il coute entre 4 et 10€.