Précautions d'usage

(note initiale : 5/10 ; mise à jour en fin de texte)

Ceci sont les impressions de quelqu'un qui a passé 100h pour boucler la version vanilla de Pillars of Eternity, autant vous dire que les pavés de texte ne m'effraient pas. Mais à cet instant de ma progression dans Torment : Tides of Numenera (~10h), je reconnais de vrais soucis méritant d'être mentionnés aux plus indécis et qui pour le moment m'empêchent d'y trouver un réel plaisir.

Mes problèmes avec le jeu

Si vous êtes passé dernièrement par Pillars of Eternity, vous allez avoir la sale sensation qu'on vous ressert le même scénario, les mêmes gimmicks scénaristiques à base d'amnésie, d'âmes errantes, de flashbacks de souvenirs qui ne vous appartiennent pas (avec les mêmes effets de "flou"...), de lien spirituel avec le grand méchant à l'origine de ta malédiction... C'est effarant, d'autant plus que c'est moins bien structuré. Par là je veux dire qu'après 9h, j'ai toujours aucune idée dans quoi je vais m'embarquer, pourquoi et comment. Je ne sais même pas si je peux considérer avoir passé la phase d'exposition, tellement c'est décousu et vaporeux. Et pour cause, c'est le même auteur qui est derrière : Chris Avellone.
Pillars s'était fait critiqué sur l'abstraction de son scénario, Torment ne corrige pas le problème mais au contraire s'enfonce dedans à pieds joints. Cela se traduit par encore moins de fil rouge dans la narration, moins de doublages, moins d'humour et beaucoup plus de micro-histoires, de micro-quêtes partant dans tous les sens dès le départ.
Cela aurait pu me rassurer sur l'ampleur du jeu s'il n'y avait pas autant de gens s'accordant sur le fait qu'il soit court pour le genre et que la densité de contenu offerte par la première ville du jeu ne soit jamais égalé par la suite...

Ajoutons à cela un univers en roue libre qui dissimule son absence de cohérence et de continuité par des excuses scénaristiques résumables à "Oh ce truc n'a aucun sens, aucune logique apparente car ça vient d'une vieille ère qu'on ne connait pas..." OK !
Je veux dire, il y a des Tolkien qui se cassent le cul à t'expliquer une coutume d'un peuple imaginaire sur 15 pages, puis à côté t'as les créatifs de Torment qui foutent 3 triangles roses dégueux qui flottent en l'air, y collent quelques descriptions random ne t'apprenant rien et voilà paf, v'la du lore de qualitay !

Les mécaniques de gameplay :

Le combat et tout ce qui tourne autour des "crisis" (pseudo truc de ouf inventé pour l'occasion qui s'explique finalement par du tour par tour assez con) ne sont pas intéressants. Il n'y a pas de subtilité transcendante, ça semble hyper forcé, artificiel, au point qu'on se réjouit de pouvoir esquiver la plupart des combats.
Malheureusement, jouer les quêtes uniquement par la force de persuasion n'offre aucun challenge pouvant compenser la fadeur des combats. Pourquoi ? Parce que le système est stupidement abusable...
C'est compliqué à résumer mais il faut imaginer qu'à chaque fois que vous tentez une action un peu importante dans le jeu, vous misez des points pour augmenter votre pourcentage de réussite (qui peut aller jusqu'à 100%). Ces points sont limités en quantité mais sont réinitialisés à chaque fois que vous dormez, hors dès le début du jeu j'ai pu trouver un spot en ville où dormir gratuitement et de manière illimitée... Ainsi vous pouvez faire des aller-retours hyper rapides au milieu de vos quêtes pour remettre vos compteurs à zéro...Oui. C'est absolument débile et ça détruit toute pression et sentiment de satisfaction. J'ai l'impression d'avoir cassé le jeu sans même chercher.

Un dernier détail décevant : le voice acting du personnage féminin qu'on peut incarner est assez affligeant, tout comme son modèle 3D, sachant que le jeu n'offre aucune personnalisation physique à la création. Vous êtes prévenus.

Mise à jour Novembre 2017 : J'ai tenté plein de fois de me replonger dans le jeu pour le finir (j'étais crowdfunder), mais il est se relève si insupportablement désastreux sur la longueur et sur plein de niveaux différents que je l'ai désinstallé dans un excès de frustration, alors que je m'approchais grandement de la fin... Pour faire court ce jeu qui soi-disant vante un playstyle pacifiste m'a bloqué dans une situation où je ne pouvais pas esquiver un combat insurmontable pour mon équipe ; l'unique option consistait à dire adieu à mes sauvegardes récentes pour passer des heures additionnelles à grinder des quêtes inintéressantes dans le but d'améliorer l'aptitude spéciale pouvant m'épargner ce combat précis, pour ensuite me retaper le chemin jusqu'à cette rencontre... Je ne recommanderai même pas cet enfer à mon pire ennemi.