Twilight dans les prés <3
J'ai tenté cette série classée 19ème au top111 suite à la lecture d'élogieuses critiques, qui promettent, si on les écoute, une claque, un chef d'oeuvre, de la profondeur philosophique, de la noirceur etc, etc...
Maintenant je regrette terriblement de ne m'être pas fié à mon instinct à la vue des personnages sur la banderole de la page. Vous savez, ces grands yeux, ces poses de duchesses, cette joie artificielle. Pour moi ça veut dire "ATTENTION DANGER = GIRLY STUFF d'OTAKU".
Mais j'ai voulu voir plus loin avant de cracher dans la soupe, car si toutes ces qualités se vérifiaient, Shinsekai Yori avait tout pour me plaire.
Pour commencer en douceur, j'avoue avoir été relativement enthousiasmé par l'aspect esthétique. La palette de couleurs est douce, subtile. Pas de couleurs fluo, ici on s'approche autant que possible des couleurs de la nature. Il y a quand même beaucoup de scènes stylisées mais ça s'accorde parfaitement l'aspect contemplatif de la narration...
A part ça je retiens le thème principal (le 2ème mouvement de la 9ème symphonie de Dvorak) donnant une réelle portée à certaines scènes qui sans ça ne seraient qu'une suite d'images.
Voilà. Maintenant vu que je suis trop consterné par cette série, je passe en mode liste.
- L'histoire :
"Dans un futur gouverné par des humains aux pouvoirs surnaturels, la vie de 5 enfants est bouleversée par un incident révélant la véritable nature de leur monde."
Au bout de 12 épisodes, j'attends encore d'être bouleversé par un incident...
La série est avant tout chiante à mourir. Pas parce que je ne suis pas assez poète, sensible, blablabla, nan. Parce que cette histoire est mal écrite, mal racontée et bien plus encore...
Si chaque épisode dure 25 minutes, le ressenti est tout autre. Les scènes sont montées avec une hache, ce qui donne souvent des enchaînements bizarres et un rythme bizarre. Difficile de ne pas sentir l'adaptation d'un bouquin puisque ces branleurs n'ont pas été foutu de réécrire des passages pour éviter les micro-scènes inutiles de 10 secondes. Il y a aussi dans cette série les flashbacks les plus pourris que j'ai pu voir. Pas par leur contenu, mais par leur agencement. C'est bordélique comme pas possible, notamment dans les premiers épisodes. J'ai pas envie d'argumenter techniquement, c'est juste nul.
Le rythme des épisodes est tellement bancal qu'au début j'ai cru que ça témoignait d'une consistance et d'une complexité débordante. Mais non. L'histoire n'avance pas, on s'attarde sur de la romance conne pour pré-ado dont l'épisode 8 en est la quintessence (nos Barbies et nos Kens font des bisous bisous homosexuels), on entrecoupe ça de quelques images FIXES sur la nature pour se la jouer profond, et de temps en temps on lâche des micro-révélations à deux balles que je résumerai par "En fait c'est vous les méchants TIN TIN TIN!".
Car oui, le fond de commerce de cette série, la grosse carotte, c'est cet ensemble de micro-révélations qu'on parsème ci et là pour nous faire croire que toute cette histoire est épique, renversante, profonde...Et que ça vaut le coup de continuer à regarder ces persos geindre au moindre non-évènement, de suivre ce récit sans enjeux tangibles, ou du moins sans intrigue béton. Pas de suspense, pas de tension. Je n'ai pas ressenti la moindre importance de toutes ces scènes et de leur aventure. Je ne comprends pas comment on peut objectivement louer cette série pour ses qualités scénaristiques.
Mais ce n'est pas tout ! Je suis passé directement aux deux derniers épisodes en espérant me tromper complètement et prendre enfin ma claque, découvrir l'ultime révélation qui tue, celle qui porte toute la série, toutes ces heures perdues... Et bien devinez quoi ?! Je l'avais deviné dès le premier épisode.....GNÉ ! SERIEUX ! Putain que c'est nul O_O' !
Faut vraiment avoir 12 ans ou le cerveau sur off pour ne pas voir le truc arriver à 1000 km.
Quant à la profondeur de la série, son impact philosophique ne dépasse pas un épisode de Franklin la tortue. Les révélations distribuées au compte goutte, principaux moteurs du récit, ne cachent que la vacuité du concept et/ou une très mauvaise narration. Et ce n'est pas parce qu'on crée un univers de SF avec différentes races et peuples que ça témoigne du contraire.
- Les personnages :
Une bande d'anorexiques et d'androgynes aux grands yeux. Le cliché de base quoi. L'héroïne a le pur malheur d'être une vierge effarouchée en puissance. Il faut subir ses putains de gémissements de pucelle japonaise toutes les minutes. Et ceci pour à peu près tout et rien. D'un regard, d'une branche qui bouge, à une main posée sur la sienne... <3
Et puisqu'on ne change pas une équipe qui perd : comme tout anime de base, on fait durer les plans sur des réactions aussi subtiles qu'un épisode d'Au Nom de la Vérité.
Voilà voilà... Si vous pigez pas l'intérêt ou la direction du récit au bout de 2, 3 épisodes. Je vous rassure, ça ne changera pas.
Regardez un bon Miyazaki, c'est moins d'heures de perdues, moins de niaiserie, plus de consistance, et surtout plus de talent.