Toukiden
6.8
Toukiden

Jeu de Omega Force et Koei Tecmo Games (2013PS Vita)

Faire du Crafting avec des studios, c'est pas mal non plus

Quand le studio de développement Omega Force décide de faire autre chose qu’un énième Slash Féodal, ça attise tout de suite une certaine curiosité morbide. Allons-nous encore manger la même recette chiante et sans intérêt que Dynasty Warriors décliné en Ken le survivant, One Piece et Gundam ou allons-nous avoir au contraire un jeu à défaut de révolutionner le genre, un jeu sympathique et plaisant à jouer ? C’est la question qu’on va essayer de répondre avec Toukiden : The Age of Demons comme de pieux philosophes à lunette autour d’une biscotte dans une cave lugubre.

Développé main dans la main avec le studio de développement de Sony (SCEJ) et édité par Tecmo-Koei. Toukiden est un monster-hunter like exclusif à la Playstation Vita (et sur PSP uniquement au japon) qui vous plonge dans un univers féodal ravagé par des monstres sans âme ni foi. Les Oni, ces démons mangent les esprits de ceux qu’ils tuent pour accroître leurs forces et évoluer en une saloperie plus gigantesque encore. Vous, personnage lambda, customisé à votre goût via l’éditeur de personnage, vous vous retrouvez dans le village d’Utakata après avoir fui votre région natale qui a été anéantie par ces démons. Bien sûr, comme tout bon héros, vous ne laissez pas indifférent le groupe de chasseur local. Les Slayers du village, groupe de tueur de démons, sentent que vous avez quelque chose que les autres n’ont pas, un peu comme un Anakin Skywaler, mais avec un jeu d’acteur plus convaincant. La réponse est simple, c’est qu’on se retrouve dans une copie calque d’un Shonen et que par conséquent vous héros principal, vous suez la classe à des kilomètres à la ronde de toutes les pores de votre peau. Ce qui vous donne de l’importance et une destinée remarquable alors que vous ne le méritez probablement pas.

Bref, passons le scénario, parce que dans tout bon jeu de chasse, comme vous le savez, l’écriture est classée par défaut au troisième plan. La première grande surprise du jeu, c’est la patte graphique qui en jette, généralement je n’accroche pas au parti pris esthétique des Dynasty Warriors, mais là, c’est doux, c’est bien désigné pour les personnages, les monstres, l’environnement, etc. Il n’y a pas de surenchère, malgré certains costumes improbables, c’est cohérent et crédible. Les textures sont soignées, l’ensemble est plutôt joli même si certains effets FX font pâte à carton (comme le feu texturé en carton par exemple) et par conséquent on prend vraiment plaisir à s’immerger dans cet univers. Les musiques quant à elle, composés par Hideki Sakamoto (Compositeur intermittent pour la saga Yakuza) font leurs jobs, elles s’inscrivent dans l’époque féodale asiatique fantastique du jeu, sans être particulièrement marquante ni vraiment mise en avant, certaines tracks sont plaisante à écouter.

Il faut savoir que ce jeu est particulier, du moins de mon ressenti global, n’accrochant pas aux Dynasty warriors du studio Omega et ayant détesté le parti pris graphique et design de Soul Sacrifice de SCEJ, Toukiden partait avec un a priori négatif. En moyenne je tenais pas plus d’une heure sur DW avant de me dire « Ta mère c’est trop chiant » notamment à cause de la répétitivité du soft, Soul Sacrifice quant à lui m’a tuer l’envie d’y rejouer par son parti pris graphique et sa construction originale certes, mais trop bordélique (gestion de son personnage et choix des niveaux via un livre, etc). Là dans Toukiden, on a un mélange surprenant de talent, malgré le faîte que je ne porte pas ces studios dans mon cœur, il reste que je reconnais pleinement leurs qualités et là, l’alliance des deux boîtes marche de tonnerre. J’en suis à 20 heures de jeu dans cet univers et avouons-le cher camarade, c’est un excellent jeu avant tout. Le système de combat du jeu mélange les deux paterns des studios, on a le combat bourrin où il faut taper comme un attardé à la Dynasty Warriors mélangé au côté tactique et subtil qu’on trouve dans Soul Sacrifice, résultat des courses, nous nous retrouvons avec la mécanique de soul sacrifice, mais en beaucoup plus dynamique.

Le jeu se présente comme un ARPG des plus classiques toute la gestion de l’aventure solo/multi se gère dans le village, les missions sont disponibles à la réception, on a le bourg où le marchand vous vends tout ce qu’il trouve, le forgeron qui vous confectionne des armes et des armures sur mesure et la prêtresse qui upgrade le niveau de vos Mitama. On a aussi notre petit chez soi qui permet de gérer les messages, écouter de la musique, regarder les cutscene CG (qui sont relativement propre), choisir son équipement et envoyer votre petite bestiole dénicher divers objets pour faire du crafting. En prenant une structure des plus classiques dans sa construction, le jeu ne perd pas le joueur lambda avec une interface bordélique, on ne sort pas des sentiers déjà battus par Monster Hunter ou God Eater pour gagner en efficacité. Les chapitres du jeu se construisent par une quinzaine de missions chacune, classique sans trop réinventer le schmilblick non plus. Comme dans la licence de Capcom les terrains du jeu sont décomposés en zone, ce qui permet de laisser libre court à l’étoffage de zone avec des détails qui rincent l’œil de n’importe quel joueur amateur de contemplation.

En faîtes, s’il faut chercher des subtilités nouvelles, il faut s’attarder sur le système de combat. Première chose, les Mitama, ces esprits sont des guerriers morts pour cause de duel raté contre des gros Omi. Généralement vous les obtenez soit après avoir vaincu un boss en l’exorcisant, un peu à la manière de Soul Sacrifice justement, soit après avoir créé un lien social entre vous et vos subordonnés (à l’image de Persona 4 mais en moins poussé). Les Mitama dans le jeu, vous servent de pouvoir pour vous soigner ou lancer des attaques spéciales contre vos ennemis, chaque Mitama à son style et son bonus de combat, sachant qu’on peut en équiper trois par arme (une principale et deux optionnels), il faut s’équiper de ses âmes avec parcimonie par rapport à votre style de combat (qui se dénombre en une dizaine) et combler les faiblesses de votre personnage. La vision de la vérité une idée de Game-Design sympathique comme tout, mais sous-exploitée, elle permet de repérer les points faibles des boss ennemis, mais généralement pour les battre, l’ultime technique reste à trancher leurs membres un par un pour enfin toucher les points vitaux.

C’est à partir d’ici que vous arrivez vite au défaut majeur du jeu, sa répétitivité. On retrouve un des écueils de ce genre de jeu. Il faut croire que taper des monstres ne rimera jamais avec subtilité ni variété. Les monstres sont peu variés dans cette cartouche, on prend plaisir certes à défoncer du monstre à foison, mais la lassitude pointe vite son nez du à une redondance des monstres et des techniques pour les vaincre, surtout quand vous jouez avec les armes les plus cheatés telles les poings, ça rend le jeu beaucoup plus facile. L’équilibrage des armes étant un peu foiré de ce côté, le jeu en ligne en pâti également, quatre personnages avec les meilleurs poings de fer et armures montés au niveau 10, vous vous retrouvez dans une Piñata party sans bandeau sur les yeux. C’est bien les seules choses qu’on peut lui reprocher, pour une fois que j’ai une certaine bienveillance pour un jeu d’Omega, on ne va pas cracher dessus.

Vous l’aurez compris chers lecteurs, Toukiden : The Age of Demons n’invente rien dans la dynastie déjà bien consanguine du A-RPG. Il propose néanmoins un excellent jeu sur Psvita dont la prouesse est d’avoir su mélanger deux styles de studio de développement vers un jeu qui joue le yin et le yang avec les qualités et les défauts intrinsèques de ces studios. Que ce soit tout seul dans son coin où entre potes, le jeu vous propose une aventure certes répétitive dans ses mécaniques de gameplay, mais assez intéressante dans le fond pour vouloir y retourner après avoir éteint sa console. Et ça chers amis, beaucoup de jeu n’ont pas cette qualité rare, assurément une excellente Killer-app de la Psvita.
Koreana
7
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Créée

le 1 mai 2014

Critique lue 526 fois

5 j'aime

Luc Le Gonidec

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5

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