Gros coup de coeur que ce Transistor.
Digne successeur de Bastion, il en reprend le principe tout en renforçant les meilleurs traits : une narration forte, une direction artistique fantastique, une histoire solide et une ambiance unique. Il en reprend aussi le dirigisme et la répétitivité, mais cela pour mieux guider le joueur/spectateur le long d'une trame scénaristique touchante et tragique à la fois. C'est à mes yeux une condition nécessaire, et donc un défaut qui n'en est pas vraiment un, pour proposer un jeu avec une histoire et une ambiance de ce niveau.
Car c'est là que le jeu prend toute sa valeur : dans son ambiance unique et originale, minimaliste et pourtant poétique, autant dans ses décors somptueux que que dans sa narration "nébuleuse". On ne nous donne pas les réponses à toutes nos questions, et on laisse notre imagination déambuler et reconstruire cette ville en décomposition. Les personnages sont riches et subtiles, et savent rester loin des clichés du genre. Le thème de la ville utopique et ultraconnectée y est traité de façon intelligente, à même de faire réfléchir après coup une fois passée la beauté de la fin du jeu, sublime elle aussi.
Certes l'aspect ludique passe au second plan, alors même que le système de combat était bien pensé malgré sa relative rigidité. Il aurait pu être poussé plus loin, il en avait le potentiel. Mais cela n'aurait-il pas empêcher le joueur de s'immerger dans le lyrisme que dégage le titre ?
Je ne taris donc pas de compliments sur le titre, car j'avoue qu'il s'agit pour moi d'un des plus beaux jeux auquel j'ai joué et que je suis complètement sous le charme. Je n'utilise pas cet argument souvent, mais ce jeu est à prendre comme une œuvre d'art, avec tous ses partis-pris nécessaires à l'expression d'une idée dans laquelle on propose de se plonger. Un niveau que très peu de jeux narratifs ont réussi à atteindre. Il est rentré dans mon panthéon, et mérite amplement sa réputation et plus encore.
10/10