Pourquoi prototype? Parce que même si j'ai adoré ce jeu, j'ai eut le sentiment, tout le long du jeu, que celui-ci était une sorte de test, soit pour voir si le nouveau système de combat d'Obsidian était bien, ou le nouveau système de dialogue n'était pas trop chiant sans aller trop loin. Une sorte d'essai pour leur prochain jeu, afin de mesurer la température des fans avant de balancer le vrai plat.
Hormis cette impression, quelle claque! Le jeu prend un parti prit risqué pour un RPG: vous êtes un mec au service des méchants. Du genre le boss de fin de chapitre auquel il faut péter la margoulette après une course poursuite et qui vous révèle des trucs de oufs sur le vrai grand méchant. Et bien ici vous êtes lui, et ce volontairement. Pas d'histoire comme quoi vous avez été contraint, que vous êtes manipulé, que vous allez repasser du bon côté, etc... NON. Vous êtes un sbire de méchant et on vous le fait assumez dès le début.
Début qui commence par la conquête du dernier coin de la carte du monde, que le grand chef suprême et bien aimé que tout le monde aime, vous charge de superviser, car celle-ci est confié à deux armées vassales du grand boss qui ne se s'aiment pas. A vous donc dès le début, dans une sorte de mini-jeu, de colorier la carte selon la faction de votre choix sur chacune des zones mais aussi de la façon dont vous avez traité les vaincus, dont l'utilisation obligatoire de Décret magique de Kyros (en gros il vous prête un pouvoir temporairement) pour dévaster des régions et qui influencera la région aussi.
Donc avant même de commencer le jeu vous même, vous devrez assumez vos actes. Il n'y en ni bonnes, ni mauvaises. Et une fois dans la partie RPG, toujours pas de chevaliers blancs pour sauver le monde. Vous devez achevez la conquête finale du monde avant que Kyros s'énerve que vous et vos compagnons d'armes soient trop lent et décide de raser purement et simplement la région avec vous au milieu. Vous n'avez donc pas le choix de quoi qu'il arrive conquérir ce coin pommé, mais c'est vous qui choisirez de comment est censé être cette conquête. Un carnage gratuit? Un marché d'esclaves? La civilisation apporté au barbare du coin?. Car oui, le jeu se permet de nous faire réfléchir sur ce qu'est être un "méchant" et sur les raisons d'une conquête.
Après libre à vous d'être un connard pur ou un agent qui fait que son travail, en mode fonctionnaire.
Le gameplay est de son côté, une claire amélioration de ce que faisait Pillars of Eternity, rendant les combats beaucoup plus intéressant pour ceux qui sont pas féru de placement au millimètre sur une carte. Plus court aussi, et plus violent. L'aspect technique était en soit très jolie mais pas encore bien optimisé, pouvant faire souffrir les petites config lors de panoramas beau mais surchargé de détails.
Le petit mot pour la fin: s'il a l'air d'avoir une rejouabilité (au moins pour tester les deux faction que l'on peut soutenir), on pourra critiquer que la fin de l'histoire varie peu. J'ai ainsi fait un fonctionnaire zélé, protecteur des lois de Kyros et intransigeant sur ses demandes, qui s'est vu finir sur la fin érigé comme rebelle parce que le jeu n'avait pas pensé à cette solution. Dommage, mais ça n'efface pas l'aventure que j'ai eut avant.