Ahh, Obsidian. C'est l'exemple même du studio qui fait des jeux avec pas mal de défauts, mais très attachants, porteurs d'une certaine vision du jeu vidéo, du CRPG en particulier. Quand on sait que le studio est né des cendres de Black Isles...Mais Tyranny est assez particulier, car il fut annoncé très tardivement, à peine 6 mois avant sa sortie. On pourrait craindre un petit jeu, sans ambitions, servant juste à faire patienter avant leur prochain gros jeu. Mais pas du tout. Certes, le jeu est assez court pour le genre: comptez une trentaine d'heures pour un premier run. Mais quelles trente heures ! Tyranny nous dépeins un monde sombre, violent et chaotique. Le monde entier à été soumis par Kyros, toute puissance dirigeant les royaumes du nord, et dorénavant le monde. A part la région des tiers, mais ce n'est qu'une question de temps. Les deux archontes dirigeant les armées de Kyros auraient déjà dû s'en charger sans leurs querelles incessantes. Mais vous êtes envoyés règle le problème, sous les ordres de votre patron: l'archonte de la justice. Vous y êtes envoyé avec un décret: un document contenant la puissance de Kyros qui, une fois lu par vous, libérera une puissante magie destructrice si les conditions ne sont pas remplies. Ouais, Kyros, c'est le mec (où la femme, des indices me laissent d'ailleurs à penser que c'est une femme) qui n'est pas patient et pas commode. Bref, vous travaillez comme conciliateur dans les forces du mal. A vous de vivre avec vos décisions passées (adroitement mises en avant dans un prologue vous laissant plusieurs choix) et de décider comment vous allez rendre la justice. Avec justesse ? Cruauté ? Allez vous faire un bain de sang ? Obéir aux ordre ? A vous de choisir. C'est tout le sel du jeu, vous mettre dans la peau d'une autorité des forces du mal et à vous de gérer.
Car pour le reste, le jeu reste classique. Temps réel avec pause active, macro gestion des personnages. Le système de magie, à base de glyphes vous permettant de personnaliser vos sorts, se démarque du lot.
Sinon les mécanismes tournent autour de vos choix. Vous avez 2 réputations par faction: Loyauté (où équivalent) et peur (où équivalent, genre colère). Les deux ne s'annulent pas et chaque jauge donne accès à des pouvoirs. La peur, dans un faction chaotique par exemple, sera bien plus efficace que dans une armée entrainée et disciplinée. Et c'est pareil pour vos compagnons.
Sa faible durée de vie est aussi un avantage. Oh, pas pour la rejouabilité (bien qu'elle soit valable, du coup) mais parce que le jeu va droit au but. Vous êtes la voix de la justice, vous n'êtes pas là pour retrouver le chien de mamie. Très peu de quêtes annexes donc, et les rares existantes sont en rapport avec l'histoire principale du jeu. Ça donne un autre rythme, poussant à aller de l'avant. Très intéressant dans ce style de jeu car très rare.
Tyranny est donc une grande réussite. La collaboration Obsidian/Paradox peut continuer, si elle reste sur cette voie.