Jeu d'exploration à dimension ouvertement écologique, ce jeu propose un personnage qui sous le couvert d'un emploi par le géant pétrolier Unitrench se retrouve par 40 brasses de fond. Chaque jour, de nouvelles tâches, chaque jour, des valves à tourner (dans le sens des aiguilles d'une montre) mais aussi chaque jour, un deuil à affronter : le jeu "tutoie" le film de Alfonso Cuaron, Gravity sorti en 2013. L'espace est remplacé par la profondeur des océans.
"Je jure solennellement que mes intentions étaient bonnes !"
Plus que le scénario de "résilience" d'un père de famille, l'aspect exploration et découverte maritime mâtinée d'écologie était tentante. La durée de moins de 10h était alléchante. Mais, hélas, beaucoup d'éléments ont mis à mal l'expérience du jeu.
Dès le début, en lisant les documents fournis et notamment les conditions de travail, on comprend à quel point Unitrench est une société qui ne se préoccupe pas de ses employés et encore moins de la faune et la flore maritime. Donc d'une part le scénario écologiste simplifié à son maximum et de l'autre un scénario familial déjà vu donne quelques lourdeurs à l'histoire. De plus les graphismes, plutôt beau, sont un peu gâchés par l'expression faciale figée du personnage principal (ce qui plombe les séquences d'émotions du jeu).
D'autre part, d'autres éléments du jeu n'ont pas aidé à l’amélioration de la note : le "gameplay"plutôt hasardeux du sous marin qui combiné à une caméra en roue libre (surtout dans les espaces étroits) a transformé quelques fois les phases d'exploration en phases d’autos-tamponneuses. Le côté artisanat associé à la collecte de déchets organiques/non organiques ne sert finalement pas à grand chose (à part les kits de réparations du sous-marin, pour ma part) car énormément de ressources déjà produites sont distribuées dans le jeu . Du coup, plus besoin de ramasser tous les déchets !
Le jeu souffre aussi d'un aspect répétitif (chaque jour est ponctué d'un cauchemar) et, ce sera d'ailleurs le dernier point, propose des activités dans le module d'habitation qui auraient méritées plus de développements (des éléments de l'habitation n'ont pas été accessibles lors de ma partie) : j'aurais bien aimé ouvrir le frigo, mettre des choses dans la poubelle de recyclage (par exemple les objets ramassés à l'extérieur) ou faire une vaisselle et pas uniquement boire du café ou regarder la télévision (on retrouve un peu Quantic Dream dans les dessins animés qui passent sur ce média).
Pour conclure, même si le jeu n'a pas été la révélation de l'année, il est quand même très beau (les décors et les animaux) mais malheureusement pas assez prenant pour avoir envie de nager plus et d'explorer toute la carte de fond en comble.