Valfaris est un jeu d'ambiance métal et d'action en 2D. Alors, ok, la patte graphique est immonde et n'a pas la chance d'être mis en valeur par une da ou des environnements qui claque. L'ambiance poisseuse, aux notes d'horreurs visuels auxquelles le courant métalleux nous a habitué, a le mérite de réussir à mêler immondices et mauvais gouts de la plus moche des manière.
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Oui, j'aime pas sa trogne à ce jeu... Bref.
Question habillage sonore, le taff est fait : les musiques sont cool, avec des riffs bien gras qui tachent bien, et les bruits d'impacts divers font mouche. Ça colle merveilleusement bien au style du jeu et au croquignolesque de la représentation de la violence, dont les explosions sanglantes prêtent plus à rire qu'à s'ofusquer. Et si la cathartique semble bien l'atout majeur du titre, c'est aussi parce que bien le cas.
Armé de deux pétoires, d'une épée et d'un bouclier, le jeu pousse sans arrêt le joueur à varier son approche via de petites astuces simples :
- la petite arme à distance permet de se débarrasser des hordes avec la distance de sécurité réclamé par la sécurité routière
- la grosse arme qui fait boum fait des gros boumboums qui font mal en se servant dans une jauge magique
- l'arme qui tranche fait aussi de très gros bobos mais récompense la prise de risque en permettant de remplir rapidement la jauge avec laquelle on peut faire boumboum.
- le bouclier protège en se servant aussi dans la barre de magie et, comme souvent, permet de repousser les bouboules et faire des contres de brutâsse si enclenché lorsque l'on voit sa vie défil... pardon, au bon moment.
A ces petits raffinements, le jeu pense à inclure des changements de rythme via quelques phases de plateformes ou de destructions plus directes. Ou d'un armement qui n'aura de cesse de s'étoffer et d'être amélioré par ceux soucieux de faire toujours plus de dégâts. Et pour cela, les dév's ont eu deux idées géniales : la première, la plus classique, c'est qu'aucune arme ne devient obsolète même si l'on peut améliorer ses soeurs grâce a des babioles cachés un peu partout dans ces environnements plutôt linéaires. Modifiées, elles feront plus de dégât mais les statistiques de base sont plus ou moins équivalentes, ce qui permet de réellement se focaliser sur notre manière de jouer plutôt que sur le dernier joujou acquis. La seconde idée, elle, mérite toute votre attention.
Car oui, d'une perspicacité rare amha, cette idée concerne directement l'évolution générale que propose le jeu ! Un système d'idole, au rôle crucial dans l'aventure, sert à activer des terminaux servant de checkpoint ainsi que d'établi pour l'amélioration de nos jouets. Ces fameuses idoles se collectent généralement sur le chemin sans trop de problème et, comme les dév's ont visiblement tenu à récompenser les plus téméraires, il sera également possible de les échanger contre des matériaux nécessaires aux améliorations en fin de niveau.
Le nombre relativement limité de ces choses, même en comptant celles cachées, impliquent donc quelques choix de notre part : la modulation, plus ou moins importante, de la difficulté globale du jeu en fonction de nos envies ou de nos capacités nous appartient donc entièrement. Et il est impressionnant de constater à quel point c'est efficace... même s'il n'y aura aucun mode d'assistance pour les moins aptes.
Sans être insurmontable, le jeu saura opposer une belle résistance au joueur régulièrement sans le frustrer pour de mauvaises raisons. Le jeu est dur, oui, mais il se paie rarement notre tête, même avec ses boss, ce qui est à saluer. J'ai personnellement mis 6h14 pour boucler ma première partie, avec 1985 machins éradiqués et 207 échecs. D'ailleurs, ça va que l'histoire est secondaire dans ce type de jeu car la fin, ouverte à l'extrème, laisse clairement sur sa faim.
Le jeu propose un ng+ avec un arsenal conservé et des ennemis subissant un boost de vitesse/résistance/force. Pour l'avoir terminé une seconde fois, j'ai trouvé le tout bien géré malgré un passage en transport en commun ayant presque eu raison de mes nerfs.
Techniquement, je n'ai pas eu de baisse de framerate à déplorer, les chargements sont courts et le jeu reste lisible en portable malgré la profusion d'effet moche.
Et oui, je n'aime toujours pas sa salle trogne... Bref.
Heureusement il y a du sang, de l’action, de la musique nerveuse et un système de progression au poil. Je vais redonner une chance à Slain grâce à ce Valfaris... Et vu mon avis dessus, c'était pas gagné. Chapeau bas.