Valkyria Chronicles premier du nom, est aujourd'hui devenu un peu culte. Mais on a tendance à oublier qu'il a été échec commercial à sa sortie en 2008, et qu'entre la sortie du jeu sur PC en 2014 (sans parler du remaster sur PS4 en 2016), Sega a décidé de la jouer prudemment, en sortant les suites du jeu sur PSP (dont l'épisode 3 jamais sortie du Japon).
Alors que L'épisode 4 va probablement mieux se vendre que ses grands frères (pour peu que l'aura de la série perdure encore aujourd'hui), j'ai décidé de tester l'épisode 2, sorties sur la première console portable de Sony, histoire de voir si les fans acharné ont eu le droit à une vrai suite... ou pas du tout.
Retour à Gallia
Dans un premier temps, je vais rappeler ce qu'est l'univers de VC, et la situation à la fin du premier opu : se déroulant en Europa, un monde fictif, deux grandes puissances s'affronte : la Fédération à l'Ouest, regroupant plusieurs Républiques, et l'Alliance Impérial, monarchie absolu. Cet affrontement trouve son origine dans le ragnite, un minérai d'une importance majeur, notamment dans l'industrie. Résultat, deux conflits direct , dont un en 1935, date où commence le jeu.
Mais on ne suivra pas ce conflit. On suivra celui de l'invasion de Gallia, un pays neutre, par l'Empire. Invasion mise en déroute par les protagonistes de VC 1.
Mais du coup, de quoi parle VC 2 ? Pour la faire courte : la dirigeante du pays décide de dévoiler ses origines Darcsens, une minorité persécuté. Si cela est accepté par une partie de la population, une autre refuse catégoriquement cette révélation : une partie de l'armée (et des nobles) décide de se rebeller, pour destituer la dirigeante, créant une guerre civile dans le pays.
Hey Avan
Maintenant que le contexte est expliqué, parlons du début du jeu : les rebelles étant situé au Sud, ces derniers tente de monter vers le nord, en prenant des villes en chemin. On rencontre ainsi Avan, défendant sa maison natale. Ayant bouté les ennemis hors de chez lui, il rencontre un professeur de l'académie de Lanseal, la seule école militaire du pays. Or, le frère d'Avan, milicien, a disparu, ou en tout cas en "mission secrète". Avan décide donc.. de rejoindre l'Académie.
C'est ainsi qu'il deviendra le représentant de la classe G : la pire classe de l'école, composé de personnages haut en couleurs que vous apprendrez à connaître tout au long du jeu. Ah, y'a aussi la guerre civile au fond. Parfois.
Slice of Life
Autant mettre directement en avant le nouvel aspect de ce Valkyria Chronicles que certains pourrons ne pas aimer : l'aspect vie quotidienne. Entre les missions, vous aurez accès à des petites scénettes (en mode visual novel) où les personnages discuterons de tout et de rien. Et autant l'escouade 7, on se concentrait sur quelques personnages, autant VC 2 vous permet de mieux connaître TOUT les membres de la classe, à condition que vous les utilisiez au combat, pour qu'au fil du temps, leurs backstory se développe. Mélangez à ça un festival, un moment piscine et j'en passe, et vous aurez l'impression d'être dans Persona.
Sauf que Persona, c'est bien écrit, et c'est extrêmement plaisant. Valkyria Chronicles 2, c'est déjà plus problématique. Déjà car l'écriture du premier est encore présente : autant le scénario du premier est intéressant sur certains aspect, autant l'écriture des personnages (notamment Rosie et son retournement à propos des Darcsens) est déjà-vu et pas forcément intéressante, malgré l'empathie qu'on peut ressentir pour eux. Pour les personnages principaux de cet épisode, si sur les 3, 2 (Zeri et Cosette) possède une ambition/backstory intéressante, Avan pourrait être énervant pour certains : casse cou, de bonne humeur, pas du genre à réviser etc bref, le personnage est facile à cerner, et prévisible dans ses actions.
Si faire de la classe G une classe remplie de personnage avec une petite histoire (comparé au premier où ça me gênait de voir autant de personnages avec juste une petite page pour eux dans l'index, sans scène) est une bonne idée, on n'est jamais vraiment plus impliqué que ça. Il y a des moments parfois drôle, parfois touchant, mais souvent tout simplement sympathique.
Sans oublier que cet aspect Slice of lice donnera l'impression par moment de vraiment mettre la guerre civile de côté, chose que le premier arrivait à équilibrer. Sur la majorité des chapitres dont compose le jeu (un chapitre = un mois), la guerre civile sera surtout mis en avant dans les derniers, en mode "Y'A UNE GUERRE + RÉVÉLATION".
Quand aux messages de fond, on retrouve tout ce qui concerne l'amitié, le racisme, l'égalité bref, ce qu'on retrouve dans le premier jeu, toujours teinté de manichéisme malheureusement trop évident. Par exemple, la question de l'indépendance de Gallia est évoqué dans le jeu, face à ses deux grands voisins. Comment continuer à faire face à deux monstres ? Malheureusement, cela ne concerne que quelques scènes précises, le reste étant marqué par des rebelles patriotique et raciste, face à la dirigeante, gentille et image de l'égalité.
En terrain connu
Et le reste ? Si on met de côté le downgrade graphique logique (je ne vais pas m'attarder dessus), les développeurs ont plutôt bien géré le passage sur console portable, tout en ajoutant quelque nouveautés.
Mais la plus grosse qualité du titre, finalement, c'est d'avoir gardé son gameplay de base. Ce mélange de tour par tour et de temps réel, ce mélange bien équilibré et bien rythmé, qui permet de faire de VC II un bon jeu en soi. Tout comme le retour des papiers à acheter pour connaître l'univers du jeu, les journaux pour connaître l'actualité, l'amélioration de l'équipement, du tank etc bref, tout est de retour.
Côté nouveautés, il y en a deux majeurs : plusieurs cartes pour une mission, et les classes :
Déjà, au lieu d'une seule carte, on a maintenant accès à plusieurs d'entre elle : lorsque vous commencez une mission, vous allez affecter vos unités, généralement sur deux points sur deux cartes différentes. à partir de ce moment-là, l'objectif est simple : prendre les camps ennemis à la fois pour empêcher que de nouveaux soldats pop à chaque tour, mais aussi pour accéder à la troisième (voire quatrième) zone pour terminer la mission. Si cet aspect est technique avant tout (une zone normale du jeu d'origine devait être trop gros pour la PSP), cela crée un aspect tactique intéressant, dans la disposition de ces troupes et le fait de switcher entre les zones.
Deuxième, les classes : Une nouvelle apparaît, une nouvelle disparaît : une unité composé d'un bouclier et d'un marteau font office prend déjà une partie des fonctions de l'ingénieur (réparer des barricades, désarmé des bombes), mais peut aussi effectuer des attaques de zones avec son marteau, malgré sa lenteur dans ses mouvements. Quand au sniper ( cet unité bien OP hein, qu'on se mette d'accords) devient une sous-unités des éclaireurs. Oui, une sous-unité : à chaque fin de mission, vos personnages recevront des "récompenses"; or, si vous avez les bonnes récompenses,chaque unité (pour rappel : éclaireur, infanterie, ingénieur, le technicien(avec le bouclier) et le lancier) possède deux sous-unités, donnant eux-même accès à deux sous-unités (dont le sniper). On a ainsi accès à de nombreuses possibilités, toute utile à leurs manières.
Besoin d'un sniper ? Prenez un éclaireur avec les bonnes récompenses et hop ; besoin d'un lance-flamme ? Améliorez un membre de l'infanterie, puis une deuxième fois pour débloquer le lance-flamme. Avan, lui est exceptionnel : il est polyvalent, pouvant changer de classe (car oui, le personnage principal n'est plus dans un tank).
Valkyria Chronicles 2 est donc plus qu'un épisode portable. Pourtant, j'ai moins apprécié mon temps passé sur VC 2 que sur son grand frère.
Je pense à la mortalité : pour la majorité des missions, un personnage qui est vaincu n'est pas synonyme de défaite, comparé au premier jeu où, si le tank était détruit, c'était game over. Autant on pouvais trouver ça agaçant, autant cela créait un risque, poussant à plus de prudence. Tout comme pour les autres membres de l'équipe : au bout de 2 tours sans aller les sauver, ils mouraient au combat. Logique, on est en guerre.
Ce n'est plus le cas dans VC 2 : Au bout de 2 tours, l'unité est hospitalisé, pour au final revenir après 2 missions effectués. La guerre et la mort ? Meh.
Enfin, le nombre astronomique de mission : environs 5 par chapitres, EN PLUS des quêtes des compagnons (plus de 20); les missions bonus en prime, avec des map réutilisé. Donc si l'aspect J-RPG (accentué ici) n'est pas votre point fort, il est ici exacerbé, au point qu'un partir d'un moment, je me suis concentré à faire seulement les missions clés pour avancer.
Conclusion :
Valkyria Chronicles 2 n'est pas une mauvaise suite : il arrive, assez intelligemment, à proposer des nouveautés plaisante, tout en gardant le cœur du premier jeu, le rendant de facto sympathique, voire bon. Cependant, ces ajouts peuvent être vu comme maladroit (écriture du jeu, ce centrer sur l'aspect académique), voire trop répétitifs (les missions), rendant l'expérience, pour moi, moins marquante que le premier Valkyria.
Je ne sais pas si Valkyria Chronicles 4 reprendra ce qu'a apporté VC 2 à la série, mais j'espère que cet épisode 4 arrivera à garder ce gameplay efficace, mélangé à du développement de personnage, tout en proposant un scénario intéressant, malgré un manichéisme trop mis en avant.