Valkyrie Accroc (nicles)

J’avoue, je n’ai pas une grosse expérience des T-RPG. Je n’ai joué qu’à une poignée d’entre eux, et ce sont loin d’être des jeux récents. Je peux même les citer tous : Vandal Heart, Final Fantasy Tactics et Front Mission 3, sur Playstation première du nom. Mais je garde un bon souvenir de ces trois jeux (surtout FFT) et, attiré par des retours dans l’ensemble assez élogieux, je me suis laissé tenter par Valkyria Chronicles.

Bon ben au final, c’était pas génial…

Commençons par les points positifs. Je trouve le jeu très beau. Certe, techniquement, ce n’est pas fou, mais c’est largement compensé par une direction artistique de toute beauté. Le cell shading et la palette de couleurs pastels donnent un effet de dessin à l’aquarelle qui rend très bien. Côté audio, les musiques collent à l’action et le doublage japonais est de bonne facture.

J’en profite pour le préciser ici, le jeu ne propose qu’un doublage japonais ou anglais et des textes en anglais uniquement. Je ne compte pas cela comme un défaut, puisque j’ai acheté le jeu en connaissance de cause, mais c’est à savoir. Le niveau d’anglais requis pour suivre l’histoire est cependant assez modéré.

L’histoire, parlons-en justement. Elle se déroule dans un monde fictif, fortement inspiré de notre Europe pendant la seconde guerre mondiale. Je passerais rapidement sur le scénario qui mêle des thèmes assez naïfs (l’amour triomphant, le pouvoir de l’amitié et la famille, c’est bien ; la haine et la soif de pouvoir, c’est pas bien… ce genre de chose) avec des passages qui se veulent plus graves, mais qui tombent à plat (il y a notamment une évocation très maladroite des camps de concentration et des pogroms juifs) et des éléments de Fantasy (les fameuses valkyries du titre). Le résultat ne m’a pas convaincu.

J’ai également trouvé l’écriture des personnages assez convenue : le héros et l'héroïne tombent amoureux, le bourru de l’équipe cache un grand cœur, la raciste finit par comprendre qu’elle se trompait. On voit tout venir à des kilomètres, sans surprise. Et les méchants, bah ils sont méchants et cela ne va pas beaucoup plus loin…

C’est sur le gameplay que j’aurais le plus de reproches à faire.

Le titre se présente comme un jeu tactique au tour par tour mais dans lequel on déplace ses unités comme dans un jeu en temps réel. Lorsque c’est à notre tour de jouer, on dispose d’une réserve de points d’activation. On en dépense un pour activer une unité (deux pour un char), on passe en vue à la troisième personne et on se déplace avec le stick analogique. Pas de damier ici. On peut se déplacer librement tant qu’il nous reste des points d’action, représentés par une jauge qui se vide progressivement. Une pression sur R1 nous fait passer en mode tir.

Le système fonctionne assez bien et les premières batailles sont plutôt agréables, je dois bien l’avouer. Mais les limites se font rapidement ressentir.

Premier gros problème, la carte des missions : elle est tout simplement illisible. On ne voit pas le relief, on a aucune idée des distances et des lignes de vue. Pas facile d’élaborer une tactique dans ces conditions. Un peu embêtant pour un tactical ! Le seul moyen d’observer la carte est d’activer une unité, mais il faut dépenser un point pour cela. Ce qui nous amène souvent à la situation suivante : on active une unité pour voir si ce qu’on souhaite accomplir est possible, on s’aperçoit que non, et on a dépensé un point pour rien, C’est très frustrant et la seule solution pour pallier à cela est de sauvegarder avant d’activer une unité, pour pouvoir recharger le cas échéant.

Je l’ai dit, je n’ai pas une grosse expérience des T-RPG, mais je trouve tout de même aberrant que les développeurs ne donnent pas au joueur la possibilité d’étudier le terrain avant d’agir.

De toute manière, même si on pouvait, cela ne règlerait pas tous les soucis. Les hitbox de certains éléments du décors nous bloquent le passage alors qu’on pensait pouvoir passer. Le déplacement d’un char dans des espaces exigus est rapidement pénible et les points d’action fondent juste parce qu’on doit manœuvrer pour éviter de se raccrocher au moindre rocher…

Au chapitre des détails qui agacent : On peut s’accroupir derrière un sac de sable ou dans une tranchée, mais pas derrière un muret de pierre ou d’autres éléments du même genre parce que le jeu ne propose pas d’action contextuelle.

Il y a également des problèmes bien plus profonds. Notamment, je déteste quand un jeu n’est pas soumis aux mêmes règles que nous. Un exemple : Lors du tour de jeu adverse, lorsqu’une unité ennemie se déplace dans la zone de contrôle d’une des nôtres, celle-ci à le droit à un tir d’interception. Une seule salve et c’est tout. Par contre, quand c'est à mon tour et que je pénètre dans une zone de contrôle adverse, l’ennemi peut me canarder un nombre infini de fois tant que je ne quitte pas cette zone !

Enfin, pour terminer avec la liste de doléances, j’ajouterais que le jeu ne se renouvelle pas assez. On a 5 types d’unités différentes. C’est peu mais elles sont toutes utiles et assez bien équilibrées, ce qui est un bon point. Toutefois, en dehors des éclaireurs et des soldats de choc qui gagnent une nouvelle arme au niveau 11, les autres classes restent identiques du début à la fin. Un sniper niveau 20 sera plus efficace mais se jouera de la même façon qu’un sniper de niveau 1.

Cela donne rapidement le sentiment d’avoir fait le tour des possibilités du jeu.

Trop de défauts, de problèmes plus ou moins importants qui, mis bout à bout, ont fini par avoir raison de ma patience. Les dix premières heures, le jeu était assez sympa pour me pousser à m'accrocher, mais passé la trentaine, j’ai lâché l’affaire. On ne pourra pas dire que je n’ai pas laissé sa chance au jeu.

Valkyria Chronicles semble plaire à beaucoup de joueurs, tant mieux pour eux. Moi, je m’arrête ici.