Développé par Devespresso Games, Vambrace: Cold Soul est un RPG d’aventure narratif roguelike. Devespresso Games est un studio indépendant de 4 personnes basé à Séoul et à San Francisco à qui l’on doit l’excellent The Coma: Recut. Le Roi des Ombres a maudit la grande ville d’Icenaire. Désormais exposée à un froid permanent, ses anciens habitants sont revenus des morts comme des spectres fous. Les survivants se réfugient dans les profondeurs souterraines où ils mènent des expéditions désespérées contre ce pouvoir surnaturel. Ils sont forcés de se cacher sous terre tandis que le Roi des Ombres réunit une armée de morts-vivants juste au-dessus d’eux. Puis arriva ce jour fatidique où une mystérieuse étrangère apparut dans la ville avec un brassard enchanté. Elle est désormais leur seul espoir…
On incarne Evelia Lyric, la porteuse de l’armure d’Éther et seul être humain capable d’entrer dans Icenaire. Après avoir été découverte inconsciente seule dans la neige et le froid, notre protagoniste va vite se rendre compte que quelque chose cloche à Icenaire et ses environs. Les survivants nous considèrent comme une espionne à la solde du Roi des Ombres et ils tentent de nous emprisonner. Fort heureusement, notre armure d’Éther a le pouvoir de détruire les barrières de glace emprisonnant la ville dans un froid éternel. Fort de ce constat, les survivants vont alors nous confier la rude tache d’explorer le monde situé au dessus de la ville avec une escouade de mercenaires triés sur le volet. C’est ainsi que vont commencer nos aventures et autres expéditions ou la différence entre la vie et la non-mort réside dans une bonne planification, une tactique intelligente ainsi qu’une équipe équilibrée.
Lewdest Dungeon
Vambrace: Cold Soul est donc un RPG aventure qui se déroule en 2 phases distinctes. Dans la première, dans lequel on se retrouve dans un hub central où l’on va s’équiper, faire des achats, recruter des membres pour notre expédition mais aussi crafter des objets et autres consommables. Dans cette phase, il va falloir planifier concrètement la seconde phase de gameplay à savoir les expéditions en terrain hostile qui ressemble très fortement à l’excellent Darkest Dungeon. On se déplace à notre guise dans des quartiers et on peut parler aux autochtones afin d’en savoir plus sur l’univers du jeu et sur les tensions latentes entre les différentes communautés qui y vivent bon grès mal grès. Il sera d’autant plus utile d’aller parler à tout le monde car c’est dans ces zones que l’on pourra trouver des quêtes annexes nous octroyant des costumes alternatifs, des bonus dans certaines caractéristiques de notre coterie et autres récompenses.
Il est donc primordial d’aller chercher de partout afin de trouver des pages du codex sur la mythologie du jeu et sur les différentes factions disponibles. Les interactions avec les personnages sont assez simples à visualiser avec un bonne iconographie et quelques choix à faire. On se déplace en 2D en vue latérale et on dirige notre personnage principal à l’intérieur des bâtiments et dans les rues de Dalearch. Si de prime abord on se sent perdu dans la ville ou dans les bâtiments, l’utilisation de la carte facilite largement la navigation et on l’utilisera afin de trouver les zones où l’on doit aller. On trouvera au final très facilement notre chemin en ce qui concerne les marchands, l’auberge et l’atelier de Volsung. On ne pourra pas toujours en dire autant lors des phases d’exploration mais nous y reviendrons plus tard.
On récupère nos missions au fur et à mesure de notre avancée dans les chapitres (au nombre de 7) dans les zones principales de la ville. Pour recruter de nouveaux membres pour notre expédition, il faudra aller au camps des mercenaires. On y trouvera des candidats parmi 5 races et 10 classes uniques. Pour se soigner, il faudra aller à l’auberge de Lost lady, on pourra également changer de costume et améliorer notre chambre pour la rendre plus pratique. Pour nos emplettes, il faudra aller au marché avec 2 vendeurs et des prix qui fluctueront en fonction de notre capacité de marchandage. Le déblocage des 26 costumes se fera en explorant les niveaux et en accomplissant certaines quêtes. Il y en a pour tous les goûts et le moins que l’on puisse dire c’est qu’ils se sont bien amusés dans certains choix de design comme le costume Sailor Moon par exemple!
C’est l’histoire d’un nain, d’une elfe et d’une waifu qui rentre dans une auberge
Avant de parler de façon plus explicite de la partie Exploration et combat, je préfère vous préciser que cette critique a été faite avec la version 1.09 du jeu. Cela change énormément de choses si on compare cette version avec la toute première version du jeu et le travail effectué par les développeurs est énorme. Ils ont rajouté énormément de retours de joueurs et ils ont grandement fait évoluer le système de compétences et de combat. Je ne vous dirais de ne pas vous fier aux première critiques négatives du jeu car j’aurais moi aussi laissé une mauvaise appréciation au jeu dans sa version 1.0, il aurait mérité à peine un 5 vu les manques flagrants de variété dans les situations et le gameplay limité et redondant! C’est d’ailleurs un sacré problème que de devoir critiquer un jeu sorti trop tôt et qui ne correspond pas forcément à ce qu’aurait voulu faire les développeurs. Ils avaient d’ailleurs parlé avant la sortie du jeu de ce qu’ils avaient du modifier et qu’ils fini par rajouter au jeu lui donnant une toute nouvelle dimension ludique et un fort regain d’intérêt en matière de gameplay.
Les phases de combats et d’exploration reprennent à s’y méprendre ce qu’à pu faire Darkest Dungeon avec tout de même quelques variations sur le même thème. On doit choisir de prime abord 3 compagnons parmi une courte liste dans un camps de recrutement. Si le choix est très limité au début de nos aventures, on finira par débloquer de nouvelles classes et autres personnages plus ou moins balaises. Une fois notre choix effectué, il faudra bien arranger notre escouade en mettant les tanks devant et les archers et combattants à distance derrière. Vambrace: Cold Soul gère la portée des classes et l’emplacement de nos personnages par rapport à ce qu’ils peuvent toucher. Il ne faudra donc pas hésiter à les déplacer afin d’éviter la mort définitive d’un ou de plusieurs de nos héros. Sachant que l’on perd tout ce que l’on avait octroyé comme équipement, c’est la double peine assurée!
Comme dans bien des jeux du même genre, la mort est sacrément handicapante que ce soit pour la réussite globale de notre expédition mais aussi pour la survie du groupe tout court. Fort heureusement, le jeu nous propose de fuir le combat et de pouvoir retourner indemne au campement afin de nous soigner et de nous refaire un stock de victuailles et autres objets et élixirs susceptibles de faire pencher la balance de notre côté la prochaine fois. On perd certes notre avancée dans l’expédition mais on garde les objets que l’on a trouvé et on aura la possibilité de les vendre pour pouvoir acheter des artefacts et autres consommables. C’est d’ailleurs un des points les plus importants du jeu, il faut absolument bien se préparer avant de partie en expédition. Il faut prévoir de quoi soigner nos blessures, de quoi guérir les altérations d’états qui ne manqueront pas de nous tomber suer le coin de la musette ou de recruter de nouveaux compagnons plus prompts à nous aider dans notre quête.
Hack, Slash, Purge, Rince and Repeat!
En plus de bien partir équipé, il faudra bien choisir ses compagnons de voyage pour espérer aller au bout de l’aventure. On retrouve pas mal d’archétypes du genre et j’ai trouvé que les équipes suivantes étaient les plus efficaces :
2 Shadowmancer + Lyric + Dancer
Blood Mage + Lyric + Berserker + Dragoon
Hedge Mage + Lyric + Celestine + Scoundrel
Bien entendu, certaines classes ne seront disponible qu’après quelques heures de jeu mais cela vous donne un bon aperçu d’une équipe optimisée et prête à en découdre. Chaque personnage dispose de 3 compétences dont 2 sont toujours identiques et une attribuée de façon aléatoire au personnage. Du coup, chaque type de personnage est unique et cela apporte une plus grande variété dans les compositions. Chaque compétence peut avoir des bonus de dommages par rapport à une des 7 variétés d’ennemis que l’on rencontrera dans le jeu. Contrairement à la première version du jeu, il y a bien plus de tactique et les choix seront bien plus important qu’auparavant!
Le jeu dispose désormais de 2 modes de difficulté, une Standard et une dénommée Cold Soul. En gros, le jeu est assez difficile et pas mal de joueurs se sont pleins de ladite difficulté. Pour être honnête, je préfère le mode difficile car on retrouve vraiment l’esprit du jeu et on doit vraiment faire très attention à tout ce que l’on doit faire et de la façon dont on va agencer son équipe pour éviter les pièges, marchander ou monter la garde. En gros, on doit combattre toute une série de créatures plus ou moins dangereuses dans une zone du jeu où l’on peut se mouvoir librement. A chaque partie de niveau, on peut débloquer un événement unique, tomber dans un piège, avoir la possibilité de faire un feu et bien d’autres possibilités.
Chaque zone et autres niveaux sont arrangés de façon aléatoire et on n’aura jamais 2 fois la même exploration. Les périls sont nombreux et parfois impitoyables, les pièges entravent notre progression et peuvent blesser nos personnages. Certains héros ont une esquive élevée et il conviendra de les placer devant pour qu’ils déclenchent les pièges et ainsi parviennent à les éviter. Les combats sont intéressants mais assez limités, on dispose d’une timeline montrant l’ordre des actions de nos personnages et de nos ennemis, il faudra donc optimiser nos actions et l’utilisation de nos compétences pour éviter de prendre trop de malus ou de dégâts. Les malus persistent après chaque combat, seul un feu de camps et l’utilisation d’un soin adapté enlèvera ce malus. Forcément on retrouve également tout un système de buffs et de débuffs que le jeu n’explique pas réellement mais qui reste compréhensible sur les effets des buffs. On dispose de 2 jauges, une de vie et une de vigueur. Si l’une des deux tombe à zéro, c’est la fin pour notre expédition ou pour le personnage concerné. Ces 2 jauges peuvent être remplies via un feu de camps ou par le biais d’artéfacts que l’on équipera avant de partir en expédition.
Who you gonna call?
Si l’on est mal en point et que l’on a un peu de chance, on pourra tomber sur ces fameux feu de camps. Celui-ci nous permettra d’utiliser nos objets mais aussi de tenter de remotiver les troupes mais en prenant le risque de faire monter la jauge de notre Geistometer. Ce fameux objet nous permet de détecter si de puissants fantômes arrivent pour nous attaquer. Il se rempli au fur et à mesure de notre progression dans les niveaux et une fois une certaine limite atteinte, il faudra affronter de redoutables ennemis. Si cette mécanique de jeu est intéressante, elle a aussi poser pas mal de soucis aux joueurs de la première heure. En effet, il était quasiment impossible d’explorer tranquillement les niveaux pour trouver des quêtes secondaires ou bien des costumes sans avoir notre jauge complètement remplie. Après quelques ajustements, le Geistometer se rempli bien moins vite et on a bien plus de temps pour se préparer à leur arrivée. C’est intéressant et cela rajoute un challenge en parfaite adéquation avec la thématique du jeu.
Le jeu est assez long pour peu que l’on parvienne à le terminer en un seul morceau et il faudra pas mal d’expérimentations avant d’arriver à une équipe optimale pour toutes les situations. Comptez environ 8-12 heures pour en voir le bout avec la possibilité de faire un New Game+ intéressant et réservé aux amateurs de challenge. Si ces phases d’exploration et de combat sont devenus plus subtiles et moins monotones, il n’en reste qu’elles sont loin d’atteindre les sommets en matière de gameplay et d’originalité. Le jeu sait très bien ce qu’il veut faire et où il chercher à s’inspirer. Même avec un univers détaillé et fourmillant de NPC et de dialogues, l’histoire ne décolle pas plus que cela et une certaine routine s’installe au bout de 5-6 heures. Le manque de variété du bestiaire et certaines limitations techniques et de clarté dans le chemin à suivre rendent l’exploration plus ennuyeuse qu’escompté. Ce n’est pas toujours évident de se repérer sur les cartes et d’aller au bon endroit sans faire avancer notre jauge de Geistometer inutilement. Les événements manquent, là aussi, de variété tout comme certains choix scénaristiques plus anecdotique qu’utiles.
Rajoutez à cela des pièges omniprésents et cassant, en plus des pieds, le rythme de la partie, et vous obtenez de bons défauts comme on les aime. On pestera également contre le RNG et une certaine obligation d’avoir un spécialiste dans chacune des disciplines principales du jeu à savoir la survie aux pièges et avoir la préférence des marchands. Certains partis pris sont également assez discutables comme le design global du jeu qui fera plaisir à tous les amateurs de Waifus et qui rebutera les autres devant tant de clichés et de poitrines luxuriantes. Le système de crafting est simple mais efficace, il faut bien faire quelque chose de tous les déchets que l’on récolte un peu partout dans le jeu avant de mourir comme une merde par une accumulation de malus divers et variés. Le résultat reste toutefois agréable très agréable à regarder avec de beaux environnements et quelques belles trouvailles en matière de game-design.
Take me Down to Icenaire city
Le jeu est intégralement en français dans le texte et la traduction est rarement prise à défaut. Le jeu est très beau à regarder et se trouve être d’une parfaite fluidité même sur une machine modeste. Les animations sont réussies avec quelques mouvements pas forcément très naturels mais un brin de raideurs sur les personnages mais on reste dans le bon dans le genre. L’interface est plutôt claire et conviviale malgré un mix pas toujours évident entre la gestion des touches clavier et de la manette. Vambrace: Cold Soul gère très bien les manettes Xbox One mais la configuration des touches demande un certain temps d’adaptation même pour les joueurs habitués au genre sur Xbox One et PS4. En tout cas, le jeu serait parfait sur la Nintendo Switch vu ce qu’il propose et vu sa maniabilité. Wait and see!
Autre gros point fort du jeu, la bande son est excellente avec tout ce qu’elle implique d’épique sans toutefois trop en faire dans le mélodramatique ou le néo-classique. Les effets sonores sont bons quoi que parfaitement oubliables pour la plupart. Mention spéciale au bruit d’interface qui en rendra fou plus d’un. Cela devient une mauvaise habitude en ce moment mais prévoyez de basculer votre clavier en QWERTY car le jeu ne gère pas les claviers à la française et c’est bien dommage en 2019 de devoir se créer un profil UK ou US rien que pour pouvoir jouer au clavier! Le jeu gère les achievements Steam, les cartes Steam ainsi que le Steam Cloud ce qui motivera les joueurs à aller explorer de partout et de trouver toutes les fins possibles. Le prix peut paraître élevé mais vu la durée de vie et les possibilité en matière de chasse aux succès et à la découverte concrète du New Game+, je trouve que l’addition aurait pu être encore plus salée.
Frozen
Vambrace: Cold Soul est un jeu qui est parti sur de bien mauvaises bases et qui est malgré tout parvenu à s’améliorer constamment grâce au feedback des joueurs mais surtout grâce au travail acharné de l’équipe de développement. Par le biais de nombreuses mises à jour, le jeu devient ce qu’il aurait dû être à la base, à savoir un Darkest Dungeon moins sérieux mais tout autant capable d’apporter du challenge. Si le genre commence sérieusement à s’étoffer, Vambrace: Cold Soul ne sera pas forcément le premier jeu auquel on pense mais il apporte sa pierre à l’édifice sans démériter. Malheureusement, il est très difficile de se remettre d’un lancement, certes déjà reporté, mais marqué au fer rouge des évaluations négatives qui tendent à devenir positives à 60% en ce jour.
Je vous conseille sincèrement d’y jeter un coup d’œil et de l’essayer si vous en avez la possibilité. Attendez éventuellement les soldes Steam ou alors son arrivée dans un bundle quelconque mais essayez-le car il mérite sincèrement une première et une seconde chance pour les déçus de la première heure. Le jeu est désormais varié, complexe et il dispose d’une difficulté à la carte qui devrait satisfaire tous les types de public. En final, son plus gros problème vient du fait que Darkest Dungeon est un meilleur jeu et surtout il est moins cher même en édition Ancestrale.