Shadows of New York est un graphic novel, pas un jeu. J'aurais dû me renseigner un peu plus avant de m'y lancer. C'est toutefois une immersion très pédagogique et sensible dans le Monde des Ténèbres de White Wolf et la dernière itération de son univers Vampire V5. Une sorte de tuto de luxe pour quiconque serait intéressé par sa version jeu de rôle sur table.
C'est très bien écrit, les illustrations sont belles et évocatrices, les personnages convaincants. Les états d'âme de Julia sont éloquents, peut-être trop. Même s'il s'agit d'un aspect incontournable de l'horreur personnelle de Vampire, on trouve dans SoNY énormément d'introspection et de nombrilisme. C'est évidemment intéressant et pertinent : le pouvoir, la manipulation, l'illégitimité, le complotisme, la radicalisation, les injustices... Mais le trait est si appuyé que, malgré leur qualité d'écriture et leur finesse, l'on finit par se lasser des interminables commentaires de Julia sur la vie et la non-vie.
En termes de gameplay et d'enjeux, malheureusement, c'est quasiment le néant. On lit, on ne choisit presque rien, les impacts des très rares actions sont apparemment uniquement cosmétiques. Il n'y a pas d'enquête, seulement une succession de tableaux.
Un graphic novel en somme, avec un contexte et des personnages excitants. Et il est frustrant pour moi de n'être qu'un spectateur de Julia et de ne jamais l'incarner. J'aurais dû me renseigner...