Vous connaissez Undertale ? Mais si, ce petit jeu underground (⸮) qui vous suggère de ne tuer personne, et vous met ainsi sur les rails de la run pacifiste. Une manière de finir le jeu ultra intéressante, parce que les développeurs ont pensé à proposer un challenge prenant et se renouvelant constamment pour ceux qui désiraient suivre cette route.
Et bien Vampyr est un peu construit de la même manière, en nous faisant incarner un vampire qui peut ou non consommer les humains avec qui il échange, sauf que le fait de ne tuer personne va rendre le jeu absolument horrible à jouer. Parce que Vampyr est un ARPG bête et méchant, que ses combats sont inévitables, et que du coup si vous renoncez à l’XP que peuvent vous procurer vos cibles potentielles, vous allez passer tout le jeu sévèrement under-leveled.
En plus il est bidon leur système de moralité : si on tue un PNJ-à-dialogue c’est mal, par contre on va tuer des centaines de chasseurs de vampire tout au long du jeu, mais ça on s’en fout apparemment. Pas très cohérent leur bordel.
Alors si on rajoute à ça que les combats ne sont vraiment pas terribles (c’est du sous-sous-Bloodborne, avec une esquive qui ne marche pas très bien, une caméra souvent aux fraises, et des hitboxes foireuses), ben on en arrive à un jeu qui propose quelque chose de pas ouf, et le rend encore moins bon si on vise la « bonne » fin.
En plus de ça l’écriture est extrêmement inégale, médiocre la plupart du temps, avec des moments de brillances qui surnagent par-ci par-là. Mais il faut reconnaître que l’ambiance début du XXème siècle est très bonne, avec des vétérans qui reviennent traumatisés de la grande guerre, la grippe espagnole qui fait des ravages, et généralement un tableau social assez dur (mais réaliste). Bon par contre le protagoniste a le charisme d’une brique (et il ressemble un peu au gigachad, c’est perturbant).
En dehors des combats nuls, Vampyr propose des phases d’enquête, aux dialogues longs et ennuyeux, qu’il vous faudra épuiser pour progresser, et qui ne débouchent généralement sur rien : la plupart du temps, quand vous découvrez les sombres secrets des PNJ, et que vous les confrontez avec, ils vont soit hausser les épaules, soit faire du whataboutisme débile. Du coup c’est pas très motivant, cette impression de pisser continuellement dans un violon...
Oh et le jeu présente ses stats un peu comme un open world, avec des taux de complétions des enquêtes, mais c’est trompeur : certains indices peuvent être définitivement perdus, donc si vous tenez absolument à tout faire à 100%, ben ça sera juste pas possible, sauf si vous utilisez une soluce de bout en bout pour éviter les mauvais choix de dialogue.
Enfin, cerise sur le gâteau, le jeu propose des choix majeurs, qui vont orienter toute la suite de la partie, et le premier d’entre eux est un des trucs les plus trompeurs que j’ai pu voir dans un jeu vidéo. C’est clairement fourbe, de la part des développeurs d’un jeu qui vous dit « assumez vos choix », de cacher derrière un choix aussi anodin des conséquences aussi désastreuses (avec une petite autosave juste après avoir choisi bien sûr). J’ai franchement failli arrêter le jeu à ce moment-là, tellement j’étais dégoûté. Mais vu que je suis un type têtu j’y suis retourné deux/trois jours plus tard.
J’ai voulu tracer vers la fin du jeu, mais je n’ai pas pu car j’étais sur une run pacifiste : mon seul espoir de gagner un peu d’XP était de faire les quêtes secondaires. Et alors là, c’était soit des combats encore plus durs, soit devoir fouiller une zone trop grande pour y trouver une merdouille cachée dans une poubelle ou sous un escalier.
Bref j’en ai chié, j’ai terminé le jeu en étant tout le temps 5 à 10 niveaux en-dessous des ennemis, et ça n’était pas très amusant. Et je pense honnêtement que la partie combat du jeu aurait été plus fun et bien moins rasoir si j’avais tué des PNJ pour prendre leur XP. Sauf que le système de moralité du jeu ne m’y incitait pas. Qu’est-ce que c’est bête quand même...
10/20