Gordon Freeman au pays des Soviets
J'aime beaucoup half life 1 et 2 et j'ai un kink étrange pour l'union soviétique donc je ne vais pas être très objectif. Le jeu est un hommages presque continuel à la série de Valve, du scénario...
le 20 août 2024
C’est avec ces mots que lors de notre traversée de Black Mesa, pardon, d’un complexe scientifique fictif situé en Union Soviétique, qu’un homme en blouse blanche s’adresse à son collègue en lui demandant s'il connaît Half Pife. Vous l’aurez compris, c’est un clin d'œil très appuyé à Half Life, comme si les sensations vécues du début à la fin de l’aventure ne suffisaient déjà pas à saisir que VLADiK BRUTAL est une magnifique ré-interprétation slave de l'icône de Valve.
N’allons pas par quatre chemins, VLADiK BRUTAL est une pépite, une référence sur tout ce qu’il faut faire pour donner aux joueurs le sentiment de retrouver le plaisir et les sensations propres aux productions de Valve et plus largement des FPS du milieu des années 2000 qui nous manquent tant, du moins pour les personnes de ma génération.
L’anomalie, c’est qu’aux manettes de ce projet il n’y a qu’un seul homme, oui une seule âme, qui avec ses petites mains a conçu ce qui est régulièrement produit par des équipes de plusieurs dizaines de personnes, si ce n’est plus.
Soyons clairs, VLADiK BRUTAL est dans son jus et les coutures sont parfois un peu grossières et il est facile de retrouver “l’amateurisme” si on s’attarde un peu trop sur des détails. Si vous commencez à zoomer à droite, à gauche où tenter une exploration un peu à l’écart du sentier délimité, vous tomberez rapidement sur un mur invisible ou des textures un peu plus baveuses.
Néanmoins, l’intérêt n’est pas là et il est bien entendu assez normal qu’avec un seul homme aux commandes, avec comme unique appui son talent et parfois l’aide de bibliothèques d’assets Unreal Engine (il est transparent sur cela dans les crédits.), qu’il arrive d'entrevoir des aspects inégaux.
Cependant comment ne pas être ébahi et admiratif devant le travail fourni, car VLADiK BRUTAL est visuellement assez proche du top de ce que l’on pouvait trouver sur PC au milieu des années 2010 (sauf les animations faciales qui piquent les yeux) et par instant n’a pas trop rougir face à des œuvres comme Metro Exodus, pour prendre un exemple plus récent et au style visuel assez rapproché.
De plus, la richesse des environnements force le respect et si on reste en intérieur une bonne partie de l’aventure (à la manière d’Half Life 1) sur la dizaine d’heures qu’il faut en normal pour voir le bout, rarement on se retrouvera face à un sentiment de lassitude vis-à-vis des décors. Il y a certes certains lieux plus marquants que d'autres, mais que faire en dehors du fait de tirer notre chapeau.
Certaines parties du monde donnent un sentiment d’oppression, froid, un aspect très rugueux et industriel, d’autres une sensation d'immensité par la beauté et la taille des lieux et enfin régulièrement le frisson par l’horreur que l’on peut y trouver.
Imaginez une direction artistique à la croisée de STALKER, Metro 2033 et Half Life 2, si vous appréciez au moins l’une de ces trois œuvres alors vous serez comblés.
La façon dont l’aventure a été conçue évoque sans l’ombre d’un doute City 17, avec un point visuel immense au centre. Mais aussi la volonté de mettre en place une marche en avant continuelle sans coupures autres qu’un micro chargement ou justification scénaristique, pensez à quand Gordon Freeman se fait assommer dans Half Life 1.
Sur ce point en particulier, VLADiK BRUTAL est de loin, à ce niveau, l’œuvre autre qu’une production de Valve qui m’ait permise de redécouvrir les sensations si uniques et indescriptibles d’Half Life 2.
Beaucoup d'entre vous savent certainement de quoi je veux parler sans qu’il ne soit facile de mettre des mots dessus.
Il est difficile d'exprimer à l’écrit cette sensation très volatile de faire partie d’un univers qui nous dépasse et qui dans le même temps semble bouger autour de nous, Half Life 2 fonctionnait comme cela et VLADiK BRUTAL n’est autre qu’une copie intelligente, "désaturée", des œuvres de Valve se situant dans un univers soviétique.
Il suffit de faire un tour sur les avis Steam où Reddit pour se rendre compte du nombre de commentaires se contentant de dire qu'il s'agit d’Half Life 3, avec plus ou moins de sérieux.
Si les visuels sont une chose, le gameplay en est une autre. Quand est-il ? On frôle la perfection, tout simplement.
S'il ne tourne pas sous le moteur Source, mais bien sous Unreal Engine 4, VLADiK BRUTAL semble si proche en termes de sensations, souris en main, que cela en est presque déroutant. Que cela passe par le travail sonore, le recul des armes ou l’arsenal disponible on retrouve peu ou prou la qualité d’une production Valve, sans exagération.
Vladik Brutal pèche cependant un poil avec son “bestiaire” qui est bien moins haut en couleur comparé à ses aînés, même s’il est tout à fait intéressant de combattre des humains tout comme les monstruosités, ce n’est souvent qu’une question de vider plus ou moins de balles plus que des stratégies à mettre en place. Néanmoins la variété est belle et bien présente et quelques combats de boss viennent pimenter l'aventure, le tout appuyé par une IA plutôt agressive.
Concernant le scénario, il est pour sa part plutôt anecdotique, une sorte de condensé d’Half Life 1 et sa suite, qui ne se prend pas toujours au sérieux, mais qui fonctionne pour ce qu'on lui demande, c'est-à-dire être intriguant. L’univers dystopique représenté à beaucoup de consonances avec la Russie et l’Europe de l'Est, mais mélangé à cette réinterprétation d’Half Life premier du nom cela donne un décorum assez unique et barré.
La fin abrupte prêtant à sourire aura de quoi surprendre mais conclut de manière logique ce micmac de la réalité actuelle, un univers post soviétique dystopique et une touche de SF.
À noter que je n'ai jamais vu sur PC une production qui propose autant de paramètres graphiques, c'est littéralement comme si vous étiez le développeur avec un total accès à chaque facette du moteur avec des explications claires et des images pour illustrer les différences. Ce qui fait de VLADiK BRUTAL un jeu qui s'adapte parfaitement à tout type de machine. Personnellement j’ai joué au jeu dans sa configuration ultra avec quelques options de raytracing activées, pour vous donner une idée je vous invite à regarder mes captures d’écran en bas de critique via le lien Steam.
Le clou du spectacle pour achever vos hésitations, VLADiK BRUTAL n’est vendu qu’une dizaine d’euros. Honnêtement, je me sens presque mal à l'idée que dans le même temps nous avons des productions vendues 7 à 8 fois plus chères et qui n'atteignent pas le tiers de ce que Vladik Brutal a accompli.
En conclusion, si vous êtes un amateur de FPS de la vieille école dans l’âme, en particulier Half Life, STALKER et autres productions qui ont marqué la fin des années 90 jusqu'à la fin des années 2000, alors VLADik BRUTAL risque fortement de répondre à vos attentes et bien au-delà.
S'il a beau s’inspirer sans vergogne des plus grands, ceux qui ont décidé d’avoir un décorum soviétique tout en ayant la volonté de mêler action intense, horreur et flottement pour s'imprégner des lieux se comptent sur les doigts d’une main.
Une surprise que je n'espérais pas et qui suinte la passion malgré quelques aspects qui nous rappellent que l'on est bien face à un projet amateur, l’ensemble est bluffant.
Captures d'écran : https://steamcommunity.com/profiles/76561197996627981/screenshots/?appid=1316680&sort=newestfirst&browsefilter=myfiles&view=imagewall
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Créée
le 23 août 2024
Critique lue 84 fois
5 j'aime
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