Les armes d'un destin linéaire
Wanted : Les armes du destin est en quelque sorte la suite du film quasiment éponyme, Wanted : Choisis ton destin, lui-même inspiré du comics : Wanted. On retrouve alors Wesley Gibson en héros principal de ce jeux vidéo et il est temps d'en savoir plus sur son destin. Un certain Morgan Freeman est présent mais pas d'Angelina Jolie ! Voyons ce que notre personnage a caché dans son barillet.
Et il consiste en quoi ce destin ?
Wanted : Weapons of fate - 01
Maman !
Dans Wanted : Les Armes du Destin, vous n'allez pas bêtement revivre les évènements du film mais plutôt découvrir les évènements qui l'ont suivi mais également précédé. Sous forme de chapitre, vous allez au gré de vos fusillades avancer dans ce scénario qui n'a rien de salvateur. Tour à tour, vous incarnerez Wesley ou son père Cross, les différents niveaux vous permettront d'en apprendre plus sur les origines de Wesley durant la vendetta qu'il mène pour venger la mort de sa mère. Cette quête qui vous opposera à tout un tas de sections de la Fraternité mais essentiellement la section française fait guise d'un scénario qui suffira à justifier l'action du jeu. Par contre, pour ceux qui n'auraient pas vu le film, comme moi, vous trouverez ce scénario faiblard, nous permettant de récolter peu d'informations sur les différents protagonistes. Je n'irai pas jusqu'à dire que l'histoire est complètement inintéressante mais pas loin.
Linéaire, vous avez dit linéaire ?
Wanted : Weapons of fate - 02
C'est vous.
En fait, Wanted se targue de peu d'agréments, en sus du scénario qui ne sert que de prétexte aux combats, son gameplay peu varié mais bien rôdé souffre de quelques lacunes. Armé d'un pistolet avec Wesley, d'une paire de pistolets mitrailleurs avec Cross, vous n'aurez jamais la possibilité de ramasser les armes au sol. Durant toute la partie, vous aurez l'impression de faire toujours les mêmes gestes, mais rassurez-vous, c'est pareil pour tout le monde ! Ainsi, un panel assez restreint de techniques sont disponibles, rappelant plus ou moins Gears of War avec en supplément, une petite dose de Max Payne pour les effets bullet time. Le point le plus visible est le système de couverture, qui, depuis GoW s'étend à de nombreux jeux. D'une simple touche tout en regardant l'obstacle qui vous cachera, vous vous retrouvez en un clin d'œil derrière l'objet. Toutefois, faites attention, ils ne sont pas tous indestructibles, la plus part même, tomberont en morceaux après plusieurs salves de balles. Mais cela a effet sur la partie seulement avec les tables en bois qui exploseront littéralement tandis qu'un pilier en béton, bien qu'il soit en miette, semble continuer à vous protéger. Une bonne nouvelle, les ennemis usent et abusent également de ces protections mais ce qui en fera des ennemis redoutables... pardon, des ennemis facile à abattre, est leur manque cruel de stratégie, incapable de vous prendre à revers. La vue à la troisième personne qui vous permet de voir tout ce qui se passe autour de vous et très illogiquement, de voir par-dessus un muret sans avoir à se mettre à découvert est la goutte qui fait déborder le vase. Dès que l'ennemi dépasse, sortez rapidement et tuez le, vous ferez ça à l'infini jusqu'à l'aboutissement du jeu.
Quelques détails viennent colmater les brèches
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Un tir Shrapnel, oneshot assuré.
Heureusement, chaque cible abattue contribue à remplir votre jauge d'adrénaline, jauge qui vous donne accès aux aptitudes de votre héros, cela aiguayera un peu votre parcours. La première d'entre elles étant évidemment l'art de courber les balles, comme dans le film, tout pareil. Un art d'une grande simplicité puisqu'il suffit là aussi d'enfoncer la bonne touche puis d'affiner la trajectoire avec la souris jusqu'à ce que la courbe devienne blanche pour enfin faire mouche. Si certains ennemis périront d'un simple tir, d'autres plus résistants ne seront que blessés, ce qui les fera sortir de leur planque, devenant des cibles faciles à éliminer, encore plus que d'habitude. La seconde aptitude est une sorte de bullet time tout ce qu'il y a de plus classique qu'il conviendra d'enclencher entre deux planques, autrement, c'est dans un élégant plongeon que vous massacrerez tous ces idiots. Enfin, vous pourrez aussi faire une attaque spéciale avec les pistolets mitrailleur qui enverront bien cinq ou six balles pour créer un cocktail explosif sur le visage de vos ennemis. Visuellement, toutes ces techniques sont d'appréciables eye-candy, et le tout fonctionne assez bien. Pourtant, il n'y a pas de quoi crier au génie étant donné le « repompage » qu'ils ont fait de nombreux jeux. Toutes ces techniques, si elles valent le coup d'œil, il n'en est rien du reste du jeu et vous pourriez déjà vous arrêter là. L'ensemble de la campagne est donc un éternel recommencement que la diversité des environnements ne parvient pas à faire oublier. Mais à quoi bon ne pas finir le jeu ? A peine aurez-vous envie de vous stopper net dans cette aventure qui n'est pas palpitante pour un sous, que vous verrez déjà les crédits du jeu défiler devant vous. On se demanderait même s'ils ne sont pas plus longs que l'aventure elle-même !
Mais l'effort est vain.
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Les seuls évènements qui vous tiendront en haleine.
Pourtant, Grin Studio a tenté d'apporter un peu de variété au jeu en intégrant de nombreuses séquences de dialogues dans lesquels notre Wesley fraîchement débarqué en France s'avère très incisif. Quelques séquences spéciales sont aussi présentes, qui, sous forme de ralenti, vous fait vivre une longue scène de combat durant laquelle vous devrez dégommer les projectiles et ceux qui les ont tirés. Ce n'est certes pas particulièrement épanouissant mais c'est esthétiquement assez sympathique. On n'en dira pas autant des phases de tir au fusil de précision ou depuis une tourelle. Des séquences où il vous faudra viser pour voir vos adversaires et donc, vous mettre à découvert et votre mort peut arriver très vite dans ces cas. C'est fatigant et ennuyeux à mourir.
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On est pas dans Crysis, mais côté scénario, c'est du même niveau.
Chose intéressante, les dialogues sont dans leurs langues originelles, ainsi, vous entendrez des paroles en américain mais aussi en français. Moins choquant dans la langue de l'Oncle Sam, ceux en français vous lasseront très vite, vous les entendrez cent fois, cent fois les mêmes jurons du type « tu vas crever », « on va te faire la peau » et d'autres qu'ils seraient inconvenables d'écrire. Je sais que vous êtes des anges. Rigolo pendant deux trois heures, tant mieux, c'est la durée de vie du jeu. Wanted : Les armes du Destin n'offrira aucune rejouabilité tant son gameplay est restreint. Et ce n'est pas la possibilité de vivre une histoire en France qui vous convaincra d'acheter ce jeu, en effet, les lieux dans lesquels vous allez vous mouvoir, bien que variés, ne ressemblent à rien de réel... Bref, un jeu qui ne restera pas dans les annales du jeux vidéo, comme beaucoup d'autres, et qui finalement, pour une petite dizaine d'euros pas plus, pourra vous plaire.