"Les balles vont plus vite que les lames..." Barney Ross (S. Stallone) dans The Expendables.

Pitch: Wesley Gibson, le super-assassin, n'en a pas fini avec les différentes ramifications de "La Fraternité'. En effet, alors qu'il profite d'un repos bien mérité, plusieurs assassins Français débarquent chez lui... Cela va être l'occasion pour Wesley d'en découvrir un peu plus sur son passé et sur son père disparu...



En 2008 sortait au cinéma une merde incommensurable intitulée Wanted, Choisis ton destin avec la très ichtyenne Angelina "Jolie" et James mc Avoy dans le rôle de l'anti-héros au talents redoutables. Le jeu vidéo dont il est question dans ce test, reprends là où le film s'était arrêté... J'aimerais vous dire de regarder le film avant de jouer au jeu mais si je le faisais je serais le dernier des salauds. Il faudrait plutôt lire le livret du jeu qui résume de façon plus ou moins exhaustive les faits relatés dans la daube citée précédemment. Cependant, il faut souligner avant toute chose que le film est en réalité l'adaptation très libre d'un Comic Book de 2003 signé Millar, Mount et Jones. La BD originale met en scène un jeune looser du nom de Wesley Gibson qui découvre grâce à une organisation de super vilains organisés, "La Fraternité", qu'il dispose d'un talent rare dans l'art de tuer. De fil en aiguilles, et en résumant au hachoir, Wesley va mener de nombreuses missions avec une bande de super-vilains hauts en couleur puis "La Fraternité" va "trahir" Wesley et tenter de l'éliminer. Mais Wesley n'aura comme motivation personnelle que de trouver l'assassin de son père, feu l'ancien "The Killer"... Un pitch somme toute classique mais qui sert de support au 1/ scénariste du film pour réinventer une forme de martialité liée aux armes à feu (On pense à Equilibrium ou encore à la Gamine du comic Kick Ass également). Une martialité nimbée de "super pouvoirs" (et oui) qui permettent à leur utilisateurs, par exemple, de lifter les projectiles crachés avec fureur par leurs armes de poings. 2/ au scénariste de la BD de réinventer un univers remplit de meta-humains et de le confronter à certains éléments réalistes (puissance des armes à feu, organisations criminelles, les super-héros dans une société des 70's très libérée...) Les emprunts de Millar au monde des super-héros "classique" est d'ailleurs flagrant comme le héros qui est une sorte de mélangé détonant entre Deadshot et Deadpool (deux assassins psychopathes des univers DC et Marvel), sa comparse dénommée Fox qui a un look improbable (rien à voir avec le personnage d'Angelina Jolie) ainsi que de nombreux personnages ou situations... Le jeu vidéo Wanted: les Armes du Destin parvient-il à tirer parti de cet univers somme toute propice à une adaptation video-ludique? Pas vraiment...

Développé par Grin Studio, surtout connu pour ses adaptations de Ghost recon et de Bionic Commando, Wanted fait l'erreur de coller au film plutôt qu'à la bande-dessinée, ce qui se traduit par tout un tas de différences plus ou moins insidieuses qui sapent le travail de l'auteur original (Millar). En premier lieu, le joueur se retrouve plongé dans une intrigue médiocre encore une fois assez éloignée de l'œuvre originale et surtout bien plus policée... (Le mythe de la figure paternelle moins bien utilisée, la violence débridée du protagoniste quasiment absente...) On imagine évidement la pression d'Universal sur le studio de développeurs pour que ceux-ci restent fidèles à l'immonde blockbuster cinématographique de 2008 dans l'espoir d'amasser plus de pognon sur la notoriété illusoire du film. Exit donc les super-vilains aux faciès improbables et les affrontements surréalistes entre personnages doués de super pouvoirs, le jeu se veut ancré dans un univers réalistes à base de trahisons et de conflits d'intérêt et de twist surannés. Le tout reposant autour d'une mythologie uniquement centrée sur le mythe des tueurs professionnels. Tout cela se traduit également par un character design pas forcément inspiré car en plus de retrouver les têtes de Mc Avoy ou de Morgan Freeman, le joueur se retrouve confronté à des gueules cassées pas franchement inoubliables... On sent d'ailleurs que les développeurs étaient tiraillés de ce côté. A mesure que le joueur progresse dans le récit, le personnage de Wesley Gibson revêt le costume sombre emblématique de "The Killer" que l'on retrouve dans la bande dessinée. Mais ce petit plus n'est pas assumé totalement et on se retrouve à shooter des ennemis réalistes (par oppositions au super-vilains en tout genre qui trépassent dans la BD), c'est à dire de pauvre diable portant le sempiternel même jogging aux couleurs ternes. En même temps c'est bien connu qu'en France, il n'y a que des racailles ou des types encapuchonnés... La voix-off du personnage, à l'instar de la BD, est également omni-présente et apporte un ton un peu moins politiquement correct à l'ensemble même si l'on reste plus proche de la fanfaronnade à la Deadpool qu'au trash assumé de la BD de Millar. Pour combler les fans de l'œuvre originale et faire un peu mieux passer la pilule, il sera même possible de débloquer plusieurs artworks/couvertures de BD/dessins originaux...


Niveau Gameplay on se retrouve avec un TPS somme toute assez banal. Il s'agira donc de progresser dans des niveaux assez linéaires en se planquant derrière tel ou tel élément de décor. On noteras d'ailleurs que pour un assassin super entraîné, Wesley aura parfois du mal à se plaquer contre certains couverts, si ces derniers ne lui font pas face et qu'il ne sera pas des plus sveltes. Il aurait fallut misé sur un gameplay ultra-dynamique à la vanquish (prononcer "ventquiche" sans complexes) pour rendre compte des joutes explosifs entre ces as de la gâchette. Il n'est même pas possible de faire un saut de côté pour esquiver ou même de courrir... Cependant, Grin Studio parvient tout de même à apporter une "identité" au jeu en reprenant le principe de l'orientation des balles lors des coups de feu. En effet, plus vous éliminerez d'adversaires plus vous pourrez remplir une jauge (à 4 niveaux) symbolisée par des munitions. Chaque niveau de cette jauge vous permettra de déclencher une technique spéciale. La première et le tir lifté, qui permet en maintenant un bouton enfoncé de définir une courbe vers une cible donnée. Cette courbe représente la trajectoire que suivra votre balle une fois la détente pressée. Pratique pour déloger les adversaires qui passeront leur temps à se dissimuler ici et là. Il sera également possible de profiter d'un effet de ralenti en passant d'un couvert à un autre, pour pouvoir ainsi neutraliser des ennemis en trop grand nombre. Par moment, le jeu proposera une séquence de Rail shooting plus ou moins réussie selon les niveaux où il faudra compter sur un Bullet Time et une utilisation souvent spectaculaire du décorum pour contrer les tirs adverses et éliminer les ennemis dans un temps limité. Il est surprenant de voir que le joueur n'aura à disposition qu'une seule arme pendant la quasi totalité du jeu, une arme de poing (puis 2 autres armes de poings à la fin du jeu). Un élément qui fait très "arme personnalisée" mais qui limite grandement le gameplay. Heureusement il sera possible de procéder à des attaque de corps à corps à l'arme blanche (donnant lieu à des mises à mort plus ou moins violentes) ou même de prendre certains adversaires comme bouclier humain. Certains passages du jeu permettront également au joueur de briser la routine en utilisant une mitrailleuse lourde pas franchement efficace ou un fusil sniper, lui, redoutable.


Techniquement, le jeu est loin d'être une tuerie. Les environnements sont relativement simplistes de même que la modélisation des personnages. On pourra tout de même noter certains effets pyrotechniques au rendu des plus réussis... Au niveau de la bande-son, le jeu est uniquement jouable en VOST ce qui est une bonne chose puisque le doubleur de Wesley s'en sort vraiment très bien. On apprécieras ou pas que les personnages français s'expriment dans la langue de Molière avec un accent incroyablement prononcé, le côté décalé engendré par ce doublage a eu le mérite de me faire sourire 5 secondes... Mention spéciale, également, aux racailles équipés de lames de couteau et qui fonce sur le joueur en hurlant pendant des plombes. Ils sont tellement ridicules qu'ils m'ont rappelé certains monstres de Serious Sam qui beuglaient de la sorte. Niveau compositions musicales, là par contre c'est loin d'être terrible (exception faîte de la musique de l'église), on a l'impression d'être revenu 10 ans en arrière sur ce qui se faisait du côté des mauvais jeux issus de studios américains... Et le pire c'est que les musiques sont redondantes d'un niveau à l'autre...

Au final, le plus grand tort de ce jeu c'est de coller au film dont il est la séquelle plutôt que de coller à la BD originale de 2003. Les développeurs remplissent le cahier des charges en incluant des éléments de gameplay fidèles au film de 2008 et qui raviront les fans de celui-ci (si ça existe...). On ne peut cependant faire l'impasse sur la relative mollesse du titre de Grin Studio, ces imprécisions, sa faible durée de vie ou son manque de panache. Pourtant, le soft possède une identité qui lui est propre (ce qui n'est pas le cas de tous les jeux) et malgré ces nombreux défauts, il est vrai que l'on peut passer quelques heures à s'amuser sur ce titre mais il a de fortes chances de finir au placard...
Manji1981
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le 7 janv. 2011

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Manji1981

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