Critique sur GameSideStory, avec des images et une meilleure mise en forme.
War of the Human Tanks est un jeu purement japonais, jusqu’à sa distribution. Développé par Yakinuku Banzai, sorti fin 2008 dans les contrées japonaises, c’est le premier de la série des Human Tanks, Charge ! Si je suis ici aujourd’hui, c’est pour vous faire découvrir le travail de Fruitbat Factory, qui distribue ce titre afin de le faire découvrir aux personnes anglophones. Et pratiquement quatre ans après, c’est pas trop tôt, vu la qualité du jeu !
War of the Human Tanks est un jeu de stratégie, mais pas de n’importe quel genre : il est plutôt proche de jeux comme les Fire Emblem ou les Advance Wars par exemple. Des jeux dont personnellement j’adore la base même, le concept, même si je suis beaucoup plus Advance Wars que Fire Emblem. Mais WoftHT (on va l’appeler comme ça parce que son nom complet est un peu long hein…) n’est pas non plus une copie ou un jeu reprenant tout le gameplay d’une de ces deux séries pour l’amener sur PC. Mais laissez-moi vous poser les bases du scénario avant de parler d’une quelconque mécanique de gameplay, surtout que le scénario est plutôt important dans le jeu. Le jeu se déroule dans un Japon plutôt moderne, même si aucune date ni époque n’est précisée. Il fut un temps où l’Empire du Japon contrôlait l’ensemble des terres mais ceci est désormais terminé : le pays est désormais déchiré par une guerre entre l’Empire et le Royaume du Japon, chacun voulant le contrôle du territoire entier. Mais cette guerre n’est pas une simple guerre, comme l’indique le nom du jeu, des “Human Tanks” (des sortes de tanks humains, qui peuvent donc parler et ont l’apparence d’une personne) y prennent en effet part. Inventés une vingtaine d’années avant la guerre et constamment améliorés depuis, ceux-ci sont des armes extrêmement puissantes. L’Empire est de plus en plus faible face aux troupes royales qui continuent de gagner du terrain, s’approchant dangereusement de la capitale. Les trois généraux à la tête de l’Empire décident donc de renvoyer au combat le lieutenant Shoutaro Daihon’ei et ses loyaux Human Tanks afin de changer la donne… le scénario est plutôt sympathique et développé, avec tout un tas de révélations sur les personnages de Shoutaro et sa jeune soeur Chiyoko, sans compter les nombreux retournements plutôt surprenants qui surviendront au cours de l’aventure.
Le jeu est divisé en épisodes (au nombre de treize) qui sont tous constitués d’une cutscene, une phase de gameplay puis d’une autre cutscene. C’est donc des phases de jeu dont je vais vous parler pour le moment. Avant de commencer la partie à proprement parler, vous devez gérer vos tanks humains : vous pouvez construire de nouvelles unités si vous avez les ressources nécessaires, récupérer du matériel sur les unités dont vous avez plus besoin, construire de nouveaux modules (des améliorations à placer sur une unité, mais une seule) et bien sûr les disposer sur le champ de bataille. Vous avez une zone où vous pouvez placer vos unités qui diffère selon la carte où vous jouez (il y en a trente au total), de même pour le nombre d’unités maximum que vous pouvez placer et l’objectif de la mission (éliminer un certain ennemi, un train, tous les ennemis, les commandants ennemis…). Contrairement à un Advance Wars, il n’y a pas de tours : vous jouez en même temps que l’ennemi et vous jouez l’unité que vous désirez. Afin de ne pas devenir un jeu d’action plus que de stratégie, chaque type d’unité dispose d’un temps variable pour pouvoir avoir le droit à un nouveau mouvement. Ou plutôt deux, car vous pouvez en effet bouger chaque unité avant de faire une action : attaquer, dévoiler une certaine zone de la carte (ce n’est pas disponible pour toutes les unités) ou rester en standby, bien que certaines autres actions plus spécifiques à des types de tanks humains existent.
Tant qu’on parle de mouvement, parlons des maps : elles sont composées de tout un tas d’hexagone, chacun étant une case jouant sur la portée des attaques, le nombre de cases pouvant être parcourues en une fois et le champ de vision, tout cela variant selon l’unité bien sûr. Il vous faut ainsi tenir compte de toutes les spécificités de chaque classe pour vaincre vos ennemis, sachant que ceux-ci seront la plupart du temps cachés dans les cases hors de votre champ de vision (sauf pour vous attaquer bien sûr…). A savoir qu’à part Heshiko (un tank humain de type commandant mais surtout un des personnages principaux), chaque unité morte au combat le reste définitivement, un peu à la manière des personnages dans Fire Emblem. A la fin de chaque épisode vient une autre phase pour préparer vos troupes, avec des possibilités supplémentaires. Vous pouvez ainsi développer de nouvelles unités et modules, c’est-à-dire des unités améliorées que vous ne pouviez pas encore construire. Vous débloquerez la possibilité d’en développer de nouvelles tout au long de l’aventure, cela étant justifié par des avancées technologique au niveau des Human Tanks. Vous pouvez aussi prendre part à des batailles dans lesquelles vous ne perdez pas d’unités mais qui peuvent servir à augmenter vos ressources.
Comme je le disais plus haut, le scénario du jeu est plutôt réussi. Mais s’il l’est autant, c’est surtout grâce à ses personnages tous plus charismatiques les uns que les autres. Il y a le lieutenant Shoutaro Daihon’ei, le personnage principal dont on ne voit jamais l’apparence de tout le jeu, un ancien haut-gradé de l’Empire qui passe désormais son temps devant des animes et des jeux vidéo et sur lequel vous allez découvrir tout plein de choses des plus intéressantes au fil de l’aventure. Il y a sa soeur, le second-lieutenant Chiyoko Daihon’ei (plus souvent appelée Choko) qui regarde des anime et joue avec lui lorsqu’elle ne fabrique pas des Human Tank. Il y a la nouvelle venue dans cette escouade, le second-lieutenant Liselotte Satou qui apporte un peu de sérieux à tout ce groupe. Et il y a Heshiko, le Human Tank préféré de Choko qui est aussi le leader de l’armée de tanks humains, de part le fait que ce soit un de type commandant. Avant de passer aux différentes classes de tanks humains, je citerais aussi la merveilleuse Kurara Iikura, commandante de l’armée du Royaume du Japon et membre de la famille royale, ainsi que Miou, un autre commandant plutôt mystérieux à propos de qui vous allez apprendre des choses… étonnantes.
Il y a en tout sept grandes classes de tanks humains, avec bien sûr les déclinaisons arrivant lorsque vous en développez de nouveaux. La première est celle de Heshiko : les tanks commandants. Disposant d’attaques diverses et variées, plutôt polyvalent, vous devez forcément en posséder un à chaque partie, sachant que si tous vos tanks commandants sont morts, vous perdez. Vient ensuite le tank à “collision” (shock tank en anglais), usant d’auto-destruction et autres grenades pour éliminer les ennemis au corps à corps. Le tank d’assaut est votre principale unité de combat : il se déplace plutôt rapidement et à une portée de tir correcte, utilisant un fusil d’assaut. Le tank “batterie” est celui disposant de la plus grande portée d’attaque, utilisant des lance-missiles ou canons anti-aériens mais n’est pas très mobile. Le tank éclaireur permet, comme son nom l’indique, de repérer plus facilement les ennemis cachés, utilisant un pistolet qui n’est pas très puissant (chaque ennemi meurt d’une seule attaque, mais il ne dispose pas d’une grande portée). Le tank intercepteur ne peut pas attaquer, à la place il dispose d’une capacité pour intercepter les missiles en direction d’un certain endroit, utile pour protéger vos unités et notamment les commandants. Enfin, le tank samurai/chevalier (le premier pour l’Empire, le second pour le Royaume) est une unité de corps à corps utilisant soit un katana soit une épée pouvant se déplacer rapidement et surtout esquiver les tirs ennemis à distance (pas tous, c’est plutôt aléatoire je dirais).
Si je disais au tout début de cet test que le jeu est purement japonais, ce n’est pas seulement par le fait qu’il s’inspire de deux licences japonaises, ni par sa distribution, ni même par le fait que l’action se déroule au Japon mais surtout par sa direction artistique. Le character design des personnages est clairement représentatif du pays d’où il vient, on le reconnaît tout de suite. Ceux-ci sont en effet tous mignons, on aurait du mal à croire que ce sont en réalité des tanks destinés à faire la guerre. Leur taille et leur visage (et plus spécialement les yeux qui prennent la moitié du visage comme savent si bien le faire les Japonais) donne l’impression que chaque personnage est un enfant. Mais ce n’est pas pour autant que c’en est raté non, le character design et le design général sont même plutôt réussis, réussissant à se placer dans un contexte de guerre et un scénario plutôt bien foutu (même si assez niais, notamment dans les scènes de “détente” et les relations entre Shoutaro et Kurara, mais je n’en dis pas plus) tout en créant une ambiance enfantine et chaleureuse. Celle-ci se retrouve aussi dans les dialogues et les diverses situations, remplis d’humour et de répliques n’ayant rien à faire dans le cadre d’une guerre (Choko qui admire les tanks ennemis par exemple) Les voix (entièrement en japonais), les bruitages et surtout les musiques contribuent à améliorer cette ambiance. Les musiques sont d’ailleurs très agréables à l’oreille, une bande-son toute aussi réussie donc.
Au final, War of the Human Tanks est un jeu qui s’annonce impératif pour tous les fans de stratégie, d’Advance Wars et autre Fire Emblem. Il y a très peu de bugs (j’ai seulement vu le fullscreen qui décalait l’image hors de l’écran), le jeu est entièrement traduit en anglais (et c’est parfaitement compréhensible) et la durée de vie est déjà plutôt correcte. J’ai en effet mis quelques cinq heures pour terminer les treize épisodes du jeu, sachant que j’ai passé très peu de temps dans les parties d’entraînement. Mais surtout, le jeu dispose d’une bonne replay value : plusieurs fins sont disponibles selon vos actions, selon comment terminent certaines batailles et vous pouvez recommencer le jeu en gardant les unités dont vous disposiez à la fin de votre première partie. De quoi passer un tas d’heures devant un jeu réussi au niveau du design, du scénario, des personnages, des musiques et du gameplay. Même si on ne cracherait pas sur un mode multijoueur…