Gladius, c’est Dawn of war en tour par tour. Pour ceux comme moi qui ne sont pas fans du temps réel et qui aiment prendre leur temps, c’est une aubaine. Techniquement, le jeu est un 4x, mais vu qu’on est dans warhammer 40,000, la diplomatie se fait à coups de bolts, la recherche sert uniquement les guns et la production ne sort que des tanks. Dans le futur, il n’y a que la guerre…
La bonne idée du jeu est Gladius elle-même. Avant d’aller cogner vos voisins, vous devrez d’abord survivre. L’environnement de la planète est très dangereux, et même les chiens kroots peuvent massacrer vos unités de départ. Une fois que vous aurez quelques combattants plus puissants que le fantassin de base, vous vous heurterez à des monstres plus robustes comme les umbras ou les terribles robots castellans. Ce n’est qu’après avoir pacifié une portion de territoire que vous pourrez aller affronter vos adversaires, du moins ceux qui auront survécu.
Le jeu reste cependant classique et n’invente rien ; l’accent est surtout mis sur la simulation. Terrain et végétations peuvent complètement changer un affrontement (notamment en termes de couverture, de visibilité et de déplacement) et doivent être soigneusement étudiés avant de passer à l’assaut. L’idée des herbes barbelées est d’ailleurs particulièrement démoniaque. Et les concepteurs, malgré un équilibrage soigné des capacités et des caractéristiques, ont eu l’honnêteté de préciser clairement quelles factions étaient les plus puissantes. En effet, conquérir Gladius avec la garde impériale ou les tau n’est pas aussi facile qu’avec des space marines ou des nécrons.
Côté défauts, il y a un effort louable de gestion des villes, mais il est à mon sens malheureux. La très pénible augmentation de la population et la baisse de loyauté subséquente ajoutent une contrainte inutile (on galère déjà suffisamment à avoir assez de ressources). Ça a dû paraître une bonne idée à la création du jeu, mais, au bout d’un certain nombre de parties, c’est juste lourd. De toute façon, la population ne se révolte pas dans warhammer 40,000, ou alors pas longtemps… L’arbre de recherche aussi est trop profond, si bien que les unités du début peuvent être purement et simplement oubliées dès la deuxième moitié de la partie. Cela entraîne une course à la recherche qui éclipse les inventions autres que les unités de combats et les bâtiments (adieu les programmes skitariis, les dons du chaos et autres tactiques du chapitre). Et une fois le dernier niveau atteint, les avantages du début paraissent bien fades comparés aux tanks géants, robots de combat et autres monstres. C’est dommage, moins de profondeur et plus de diversités auraient enrichi le jeu et rallongé sa durée de vie. Enfin, à l’image de Dawn of war, les fortifications sont absentes. Des tourelles de défense sont accessibles à certaines factions uniquement pour équilibrer le jeu (chère Garde impériale, chérie tes technoaugures !). C’est dommage pour un wargame, il aurait été intéressant de pouvoir dresser murs, tranchées et fortins.
Toutefois, l’ambiance générale est agréable, avec une bonne bande-son et des graphismes fidèles à warhammer 40,000. Les factions sont suffisamment différentes pour changer de style de jeu, et la customisation des cartes ajoute à la durée de vie. Du coup, il est toujours plaisant d’aller régulièrement conquérir quelques parcelles de cette planète maudite sous les yeux goguenards des dieux sombres.