La pluie martelait le champ de maïs et la bâche du chariot, dans le fossé, mais le révérend n'y prêtait pas attention. La route détrempée, la nuit zébrée par l'orage, la silhouette du dandy enveloppé dans une cape rouge en face de lui... plus rien n'existait. Plus rien sinon le psaume 24 sous ses yeux, et le froid du fusil dans sa main.
L'éternité vacilla un instant entre deux gouttes. Il y eut une inspiration, un geste ténu... et deux détonations.
Western Press est un petit jeu en pixel art, dont une partie dure moins d'une minute.
Le concept est très simple: chaque joueur incarne une fine gâchette aux prises avec les autres dans un duel. Au signal donné, le premier à effectuer une combinaison de boutons à la manette (ou à taper un mot au clavier) tire sur son adversaire et le blesse ou l'abat, étant entendu que chaque erreur de touche entraîne une pénalité de temps. Il existe également un second mode de jeu, moins nerveux et du coup plus anecdotique, dans lequel il faut mémoriser une série de touches allant croissant.
Ce n'est évidemment pas un jeu qui vous tiendra en haleine durant des heures, surtout si vous ne disposez pas d'amis à qui trouer la peau (les serveurs étant malheureusement désertés), mais il faut lui reconnaître le mérite de coller à son propos.
Tout comme le duel au revolver, Western Press est simple, direct et ne pardonne pas. L'attente de l'instant fatidique, la moiteur des mains surplombant le clavier, l'incertitude de l'issue de certains coups de feu... tout cela est fort sympathique, d'autant que ce gameplay minimal est emballé dans un pixel art tout à fait attachant, agréablement narré et soutenu par une musique qui évoque bien sûr les monuments du western spaghetti.
On peut théoriquement s'y affronter jusqu'à seize, avec l'intéressante particularité de pouvoir jouer simultanément avec des joueurs en local ET des joueurs en ligne.
Idéal pour savoir qui doit faire la vaisselle.