K♪koo-phon♪e

Je fais partie d'une race de joueurs un peu particulière, tendance sado-masochiste : quand j'entends parler d'une belle petite daube, je me sens attiré par elle, tel Gollum vers l'Anneau de Sauron, avec cette envie irrépressible de la tester par moi-même. Lorsque l'occasion s'est finalement présentée à prix mini, j'ai logiquement sauté dessus…

Autant le dire tout de suite en préambule : je ne porte vraiment pas (plus) dans mon cœur cet ex-grand génie qu'est Miyamoto Shigeru, ou tout du moins son travail (relativement) récent. J'ai en horreur les Mario 3D bien trop fastoches, le concept de Pikmin me passe complètement au dessus, et je suis certainement un des seuls amateurs de jeu vidéal qui soit bien content qu'il ne fasse pas de nouveau F-Zero, car il le massacrerait sûrement lui aussi…

Grâce à Wii Music, les joueurs du monde entier ont enfin pu ouvrir les yeux : ils ont -presque tous- compris que Miyamoto n'était pas un Dieu, mais bien un Goaul'd, capable du meilleur (a long time ago) comme du pire. Et puis, voir un NSA (Nintendo Sex Addict) se taire, franchement, ça n'a pas de prix…

Mais entrons -enfin- dans le vif du sujet, à savoir donc Wii Music. Ce jeu regroupe tout ce qu'il ne faut pas faire dans un jeu vidéal en général, et dans un jeu musical en particulier. Déjà, il n'y a aucun véritable challenge, excepté peut-être un ou deux minijeux (nous y reviendrons -peut-être- plus tard), et donc une marge de progression minimale. Vous ne jouez pas les notes ? Pas grave, le soft les jouera pour vous. Vous n'avez aucun sens du rythme ? Pas grave, le jeu s'adaptera et rendra le tout "harmonieux" (notez les guillemets). Vous aimez la musique ? En ce cas, qu'est-ce que vous foutez encore là ?

On touche là le fond des tréfonds des abysses… Quand ce n'est pas une "simple" cacophonie générale (quand on s'essaie au mode libre), ce sont de véritables musiques qui sont massacrées dans un simili-bontempi prompt à faire frémir le plus profane des mélomanes : tout y passe, que ce soit du classique (Beethoven, Vivaldi…), de la pop (Madonna…) ou les fameux thèmes supercentenaires des softs Nintendo (Mario, Zelda…). Je vous laisse, je crois que j'ai chopé une otite…

Oh et puis non, je vais rester, histoire d'évoquer enfin quelque chose de positif. En creusant (très profondément), on y arrive enfin, en cherchant du côté des minijeux. Ça aurait pu cette espèce de Guitar Hero-like, mais il reste bien trop basique…

Non, le salut vient plutôt du mode de jeu bâptisé "Note Parfaite" : c'est une sorte de quiz musical mais pas que, qui met plutôt intelligemment à l'épreuve notre oreille musicale, notre mémoire, notre sens du rythme…et parfois même les 3 à la fois. Honnêtement, on peut y passer quelques temps dans un état proche du "plaisir de jouer". Mais ça ne reste qu'un minijeu…

Terminons par la plastique peu flatteuse du jeu, parce qu'il faut bien en parler. Ce n'est pas vraiment le point le plus important dans un soft du genre, Guitar Hero lui-même n'étant pas super réputé sur ce critère, mais un effort minimum aurait été appréciable.

En plus, les personnages du jeux sont ces trucs lambdas tendance horribles, appelés "Miis", qui n'ont pas l'ombre d'un minimum de début de charisme, pour le plus grand bonheur de mon futur décollement de la rétine… Mais bon, comme c'est l'une des nombreuses "bonnes" idées de sensei Miyamoto "Divinité Nintendienne Absolue et Incontestable, Maître de Toute Chose" Shigeru-dono, on peut être sûr qu'on les bouffera à toutes les sauces…

En bref, rien ou presque ne sauve du naufrage complet ce véritable navet du jeu vidéal. On présente souvent Miyamoto comme le "Spielberg du jeu vidéo" ; moi, je le vois plus comme un Ridley Scott : on est passé de Blade Runner & Alien (Super Mario 8 & 16 bits, A Link To The Past / Link's Awakening) à Prometheus & God's Exodus (Wii Music, Wii Sports, Mario Party)…

Mais faut pas le dire trop fort, car la secte miyamotoite veille de très près au respect absolu de son dogme régalien… Finalement, c'est peut-être plus un Ori qu'un Goaul'd, ce cher Miyamoto…