The new order était une nouvelle itération de Wolfenstein particulièrement bienvenue et qui se permettait d'aller plus loin dans l'univers, en l'approfondissant et en y mettant une vraie couche d'humour et de défouraillage en règle.


Je pars donc avec un a priori très positif sur le 2. Et le travail effectué sur l'univers est encore plus sympa, avec une réelle narration et des personnages marquants. Bien sûr, en première ligne on a notre BJ, de retour après un bref passage en fauteuil roulant. Tout ça est enrobé dans une VF de très bonne facture et un ton parfaitement adapté, qui peut aller du plus graveleux à parfois, une certaine dose d'émotion. Et c'est quand même vraiment bien d'avoir un vieux FPS à papa avec un scénario plaisant à suivre et une chouette mise en scène. C'est immersif et on aime ça.


Tant qu'on ne joue pas.


Parce que putain de bordel, comment ont ils pu rater la partie FPS à ce point ? J'ai trouvé la phase de shoot tellement frustrante que ça m'a tout gâché.
Déjà, la gestion des obstacles lors des déplacements et sauts. Sur le saut, ça ne franchi pas toujours les obstacles comme on le souhaiterait, et on se retrouve comme un con à sauter sur place en prenant du plomb dans le cul, tout ça parce qu'on est mal placé d'un pixel, ou parfois simplement parce que...c'est comme ça.
Je n'ai jamais autant buté sur tout un tas d'obstacles pendant les déplacements (une poubelle, une caisse, n'importe quoi qui se présente). J'ai l'impression que la hit box de tous ces trucs est trop volumineuse (ou alors c'est celle de notre perso). J'ai trouvé ça très gênant lorsqu'il s'agit de bouger avec fluidité.
La gestion des couverts....hum, passez moi l'expression, mais c'est vraiment de la merde. Le jeu galère sur certains éléments pour savoir si tu es ou non à couvert, ce qui génère des moments de doute où notre perso se penche (ou se lève) et revient en position couvert sans qu'on puisse tirer. Parce que le jeu ne sait pas trop si on est à couvert ou simplement accroupi.


Ok obstacles, couverts, on aura compris que les déplacements peuvent s'avérer laborieux alors qu'on aimerait une fluidité de mouvement à la Doom.


Mais si c'était que ça.


Alors que dire de la phase de tir à proprement parler. Déjà, la mécanique d'infiltration proposée par le jeu ne fonctionne pas. Ou alors pour le premier ennemi de la mission si on joue de la hachette au corps à corps. Pour le reste, c'est un florilège : l'alarme est déclenchée à la microseconde ou quelqu'un vous aperçoit (même s'il est seul), pas la moindre chance d'avoir une ou deux secondes pour réagir. Et si tu mets deux tirs à tuer un gars, c'est pareil, parfois il aura le temps de déclencher l'alarme entre les deux tirs (je parle de deux tirs très rapprochés hein). Toute façon je joue pas à Wolfenstein pour m'infiltrer mais vu que c'est présent...


Donc je m'infiltre pas.


La gestion des ennemis est également curieusement mise en place. En gros, quand on arrive dans un niveau, on peut voir uniquement deux ou trois gus qui se baladent ou qui restent sur place à un point donné (ceux prévus pour être tués en mode infiltration). Ce qui fait qu'on voit peu d'ennemis au premier abord. Et là évidemment, on va faire retentir une alarme car sinon, on a pas vraiment d'ennemis dans le niveau, c'est donc obligatoire. De là déferle une ribambelle d'ennemis, une vague plus ou moins conséquente qui vous saute à la gueule. On se dit chouette, ça va défourailler sec. C'est vrai sauf que : le spawn est tellement abusé que se jeter dans la mêlée vous fera tôt ou tard vous retrouver avec des gars qui apparaissent comme par magie derrière vous ne vous laissant que peu de chance de réagir (alors que vous aviez bien nettoyé derrière vous).
Ce qui fait que dès lors qu'on déclenche une alarme, le mieux est de trouver un couvert proche ( et fonctionnel) et d'attendre sagement en arrosant l'ennemi. Encore une fois, de quoi regretter la danse meurtrière qu'on avait dans Doom 2016, où nos déplacements et notre habileté était mise en avant. Ici pas vraiment, le jeu nous oblige presque à ne pas aller se frotter de trop près à l'ennemi.
D'ailleurs le passage au tribunal en est l'exemple incarné, frustrant car les déplacements mal gérés sont dans ce niveau encore pire, mais la multitude d'ennemis dans un petit espace nous oblige à finalement chercher le meilleur couvert et à y rester jusqu'à la fin de toutes les vagues. Surtout que la gestion de checkpoint dans ce niveau vous fera recommencer depuis le début à chaque fois.


D'ailleurs, la gestion des sauvegardes et checkpoint se prend également les pieds dans le tapis à cause des mécaniques indiquées plus haut puisqu'il arrive régulièrement de mourir (normal) et de revenir à un endroit proche, mais avec souvent peu de point de vie et d'armure (genre dans les quelques secondes avant votre mort) avec des ennemis qui sont déjà en train de vous engager et vous rentrez alors dans un cycle infini de respawn/mort instantanée.


Alors tout n'est pas à jeter dans la partie FPS : les armes ont un bon feeling et peuvent être améliorées avec des kits répartis dans les niveaux.
Le jeu n'est pas moche non plus, mais s'il abuse des niveaux en ruines à moitié dans le noir (surtout au début). Le hub dans le sous marin est sympa, on se prend à aimer l'arpenter et y voir la vie des autres persos.


Un peu trop de collectibles inutiles mais soit, pour le coup, il y en a qui aime, d'autres non, je vais pas juger.
Et grâce à la machine Enigma, on aura accès à des missions d'assassinat de gradés nazis. On visite ou revisite certains lieux. D'ailleurs ces lieutenants ont la gachette facile et balanceront une rafale (qui one shot 90% du temps) sur votre gueule dès qu'ils apercevront à peine un poil de votre tête, même si vous arrivez en silence. Bon, ce sont des uber commandants mais tout de même.


Donc oui, Wolfenstein 2 : The New Colossus est moyen, très moyen mais surtout frustrant. Un emballage qui donne tellement envie mais un gameplay bâclé, voire complètement raté (l'infiltration). Une franche déception sur la partie la plus importante, le shoot. J'ai l'impression que le studio a voulu trop en faire au point de perdre de vue que le point essentiel de Wolfenstein, c'est tuer des nazis, pas se cacher derrière des caisses en attendant que ça passe (pour ça on a COD qui le fait vraiment très bien).

noarr
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le 11 sept. 2020

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