C'était le début des années 1990. J'avais mon Amstrad CPC 6128 et je squattais souvent chez un pote qui avait un Atari. Je n'avais beau jamais avoir particulièrement apprécié le football, j'avais pourtant une certaine inclinaison, voire une affection, pour les jeux de foot de l'époque.
A ce titre, j'aimais particulièrement jouer à Italy 90 sur l'Atari de mon pote. A défaut d'être particulièrement crédible dans la simulation, je trouvais que c'était un jeu péchu, avec quelques petites animations sympathiques, qui donnait l'impression que quelques choix stratégiques, mais surtout très agréable à jouer à deux joueurs sur le même écran.
Définitivement, il me le fallait, pour pouvoir y jouer tout mon comptant chez moi et parfaire mon niveau. Et c'est au détour d'un passage chez un revendeur de jeux vidéo près de chez moi (une espèce de bouiboui pour être honnête) que je posais les yeux sur une boîte estampillée "World Cup Soccer Italia 90" dans sa version Amstrad.
"Ca y est !!!", me dis-je. L'allais enfin pouvoir disposer de ma propre copie du jeu.
Je me souviens encore du regard interloqué de ma maman, me demandant si j'étais bien sur que c'était le jeu que je souhaitais acheter, puisque je n'avais jamais montré un intérêt particulier pour le foot. "Mais oui ! C'est bien celui-là ! J'y est déjà joué et il est trop bien !". Ma mère convaincue par la pertinence de mon choix, l'affaire était faite !
Dès l'affichage de l'image d'introduction, tous mes nerfs se sont tendus. Mais ... Mais ... Mais ... C'est pas du tout ça. C'est quand même pas la différence technique entre l'Amstrad et l'Atari qui justifie ceci ... Mais mes craintes se transformèrent bien rapidement en un terrible constat. Je n'avais pas entre les mains la version Amstrad d'Italy 90, mais bien un tout autre jeu.
Adieu le dynamisme, adieu les choix, adieu le fun. Car World Cup Soccer Italia 90, c'est pour commencer le choix entre 4 équipes de foot (ce qui ne change en fait que la couleur des maillots), puis un passage direct sur le terrain pour des matchs de qualification : un jeu mou, lent, sans saveur, peut-être un brin plus crédible que son cousin, mais bien triste et terne.
Mon constat était sans doute un peu alourdi par la déception profonde qui était la mienne, ajoutée à la honte d'avoir fait dépenser de l'argent à ma mère pour un jeu qui me semblait misérable. Dans ma détresse, je me demande si je n'ai pas versé à l'époque une petite larme, du haut de mes 9 ans ...
Et oui, déjà en 1990, la question des licences partagées pointait le bout de son nez, et bien des joueurs ont du se faire avoir dans l'histoire. Pour ma part, j'en suis sorti avec un jeu auquel je me suis forcé à jouer pour ne pas être trop dégoutté, objectivement pas d'une nullité absolu, mais à mille lieux de ce à quoi je m'attendais.