Devenu depuis une série culte et particulièrement connue, j'ai joué pour la première fois à Worms quelques mois après sa sortie sur Mac. Sur le papier, Worms paraissait être un titre un peu "foufou" qui voyait de petits vers de terre se mettre sur la gueule à coup d'armes de guerre pour exterminer le camp adverse.
Why not ... Ca doit être rigolo ...
Et effectivement ça l'est !!!
Du point de vue technique, Worms n'a jamais été un titre particulièrement flamboyant. Bénéficiant de graphismes corrects mais sans grande ambition, d'un habillage globalement assez minimaliste, de peu (voire pas du tout) de musique, et finalement d'un contenu assez peu développé, il aurait pu en rebuter certains. Ce qui est contradictoire c'est que cette relative austérité du titre de l'époque me choquait moins que certains habillages plus flamboyants dont a bénéficiée la série depuis, et qui sonne bien plus faux à mes oreilles et à mes yeux.
Mais la grande force de Worms n'est pas là. Du fun !!! Immédiat, évident, accessible ! L'essentiel, c'est cela. Sans aller chercher dans les profondeurs un gameplay complexe, Worms premier du nom a fixé les grandes règles qui régiront la saga depuis maintenant 20 ans. Quatre vers par équipe dans des environnements générés assez aléatoirement, avec de la flotte en dessous et du vent plus ou moins prononcé, du tour par tour et un chronométrage des actions qui met quand même un peu la pression. Et pour occire son prochain, des armes, au mieux démesurées pour nos petits combattants (le bazooka, l'uzi, le fusil à pompe, ...), au pire complètement barrées (le mouton explosif) voire maintenant culte (la Sainte Grenade). Le résultat est simple mais particulièrement prenant : on bouge, on saute, en évitant de tomber dans la flotte ou de trop haut, on choisit l'arme, on vise, et on sourit avec sadisme des dégâts infligés au camp adverse, voire à ses propres troupes.
Mais pour vraiment apprécier cet épisode de Worms, il était quand même nécessaire d'avoir sous la main un ami avec qui jouer, car ce titre prenait vraiment tout son sens lors des partie en multi local (et oui, à l'époque, Internet c'était même pas encore du 56k). Que de souvenirs ...
- Les sauts foirés qui nous font perdre un tour et mettent notre ver en position fort délicate.
- Le hasard de la répartition des vers en début de partie qui pouvait entraîner une victoire en un coup avec une frappe aérienne bien placée.
- Ce putain de vent qui déviait complètement une grenade à fragmentation qu'on se prenait du coup dans la tronche.
- Ces explosions à répétitions après la mort d'un ver, qui lui même projetait une mine sur un autre combattant.
- Et bien entendu, le summum de la mauvaise foi entre joueurs pour expliquer une défaite ou afficher sans limite la moindre petite victoire.
Sans compter que le jeu, en fin de partie, décernait un certain nombre de récompense plus ou moins valorisantes, voire humiliantes, pour votre équipe.
En tout cas, Worms aura définitivement été un jeu que j'aurais apprécié à l'époque et qui m'a laissé plein de bons souvenirs. Pour ceux qui l'auront expérimenté seul, je pense qu'il paraîtra un peu plus creux et limité en raison d'un contenu assez maigre. Il aura été le socle particulièrement solide de l'ensemble de la saga, mais également l'épisode qui aura un peu tué la série, puisque l'ensemble des épisodes qui lui succéderont ne feront que reprendre la recette originale sans jamais vraiment réussir à la faire évoluer (en mettant de côté les expérimentations 3D qui ne m'ont jamais convaincues), quitte à faire tomber la saga dans le syndrome du recyclage à outrance.