On a souvent entendu par-ci par-là que le RPG nippon était sur le déclin, surtout depuis l'arrivée des consoles next-gen. Certains éclairs de génie comme Tales of Vesperia, Fire Emblem X, Demon's soul ou encore Resonance of Fate éclairent un peu ce tableau d'ombre où le RPG occidental prédomine par des titres issus des séries Elder Scrolls, Mass Effect, Fable ou encore Dragon Age qui bénéficient sans doute d'une publicité massive et qui s'adressent pour la plupart, à des types de joueurs plus variés que le J-RPG. (Hormis Pokémon.) Tout ça sans parler du Personal Computer, support sur lequel les RPGs occidentaux prédominent outrageusement. (Emulateurs exclus)
Cet affront se voit enfin trouver une réplique en la création d'un nouveau chef d'œuvre du J-RPG : Xenoblade Chronicles développé par Monolith Software, surtout connu pour la série des Xenosaga et de Baten Kaitos que j'affectionne tout particulièrement soit-dit en passant.
Xenoblade nous emmène dans un monde vaste aux décors variés dans une ambiance toute particulière (le marais Satori de nuit...j'en frissonne encore de plaisir...), un monde hétéroclite déchiré entre deux continents, l'un abritant les Homz (humains), l'autre étant le refuge de machines appelées les Mékons. Ceux-ci envahissent les humains. C'est là que Shulk, notre héros, va partir en quête de vengeance afin de détruire les mékons. Le synopsis est basique au départ mais il se démarque par l'originalité qui le caractérise tout spécifiquement : La Monado, l'arme qui permet à Shulk de voir l'avenir.
Les combats sont donc basés sur cette arme, capable d'entrevoir les coups spéciaux futurs de l'ennemi. Au départ, le système de combat m'a fortement déplu, la plupart du temps lorsque les artes se rechargent, le joueur attaque automatiquement l'ennemi, on est donc très loin d'un Tales of, même si les combats se passent en temps réel, donc pas de tour par tour à la FF. Cependant, avec l'arrivée des gemmes, les niveaux de relations entre les personnages et autres armes aux caractéristiques bien particulières, les combats deviennent très stratégiques...(Notamment avec le boss de fin sur lequel je bloquais jusqu'à booster en gemmes tous mes personnages...)
La difficulté est d'ailleurs très bien dosée, pas besoin de farmer comme un no-life pour arriver à finir le jeu mais on peut également mourir très facilement contre certains ennemis.
Les graphismes sont superbes, les décors magnifiques. Le côté fantaisiste de ces derniers viennent rappeler aux fans de J-RPGs que nous sommes, que ce genre n'est pas encore mort. La liberté est totale dans Xenoblade, on peut à tout moment s'écarter de la trame principale pour remplir telle ou telle quête car en effet, le nombre de quêtes est colossal, même si la plupart se résume à détruire un certain type d'ennemi ou à rapporter tel ou tel objet. Je suis d'ailleurs contrit de n'avoir pu toutes les finir avant de terminer le jeu. La durée de vie est,vous l'avez donc sûrement deviné, gigantesque, 70H pour la trame principale sans compter les quêtes, les obtentions d'objets, grimoires, armes, etc.
Le scénario se veut très adulte. Il est très simpliste au départ pour ensuite prendre une tournure scénaristique judicieuse et aborde de nombreux thèmes tels que le libre arbitre humain, la vengeance, l'amour, l'amitié, l'abnégation...Bref, beaucoup de thèmes déjà abordés dans de précédents J-RPG et Xenoblade vient prouver qu'on pouvait encore surprendre avec la même recette. (bien qu'il n'y ait pas que ça... No spoil here)
Le tout étant accompagné d'une bande son très agréable, certaines musiques étant vraiment sublimes, on ne peut que se laisser emporter par tout ce mélange de féerie et de plaisir continu procuré tout au long de l'aventure.
Bref, Xenoblade a tout d'un grand RPG, il vient rappeler à tous que le J-RPG, type de jeu complètement différent du RPG occidental au passage, a encore de nombreuses années devant lui. Sur une console en manque de jeux "sérieux" et qui perdait de sa crédibilité auprès des "gamers", il réussit un véritable tour de force car surprendre, à notre époque, n'est pas aisé pour un jeu de ce genre qui a vu ses plus belles années clôturées par l'arrivée des nouvelles consoles.
Comment regretter alors, les 40e dépensés pour ce jeu (neuf je précise) ? A ce prix, c'est même donné et le moins que l'on puisse dire, c'est que l'on en redemande !