Il est impossible, lorsque l’on s’intéresse aux J-RPGs, de ne jamais avoir entendu parler du « Xenogears », réputé notamment pour son scénario, sporadiquement décrit comme excellent, merveilleux, époustouflant, j’en passe et des meilleures. C’est ce dernier, d’ailleurs, qui m’a poussé a enfin essayé ce jeu, alors que celui-ci m’intéressait depuis déjà quatre ans.
Il faut dire que les éloges dont tarissaient les joueurs étaient amplement mérités. En effet, j’ai grandement apprécié le scénario de Xenogears : rebondissements à foison, personnages principaux et secondaires très bien développés -même si l’on constate certaines inégalités dans le traitement de ces derniers- mais aussi références culturelles, religieuses, voire philosophiques, qu’il est impossible de manquer. Néanmoins, le grand point fort de ce scénario, selon moi, réside dans les relations entre les personnages, que j’ai trouvées matures et très intéressantes, ce que j’ai rarement trouvé dans d’autres jeux.
Par ailleurs, si j’ai autant apprécié le scénario, cela est notamment dû à l’incroyable travail de mise en scène, pour l’époque, que l’on observe notamment dans le premier CD. De nombreuses scènes restent en mémoire, celles-ci étant servies par une magnifique bande-son, que je vous recommande d’écouter, ainsi que des dialogues bien écrits, qui contribuent à l’un des gros points forts du titre : la tension dramatique. Cependant, l’aspect graphique du titre laisse à désirer, les sprites et effets ont vieilli, et je trouve les décors, notamment des donjons, assez pauvres et génériques dans l’ensemble. Cela est dommage, car de meilleurs graphismes auraient rendu le scénario et la mise en scène parfaits, mais je ne peux considérer cela comme un point négatif, ayant pris connaissance des problèmes budgétaires des développeurs.
Je ne pense pas vous apprendre grand-chose en disant cela, mais il faut garder à l’esprit que le scénariste du jeu, Tetsuya Tahakashi, avait de grandes ambitions pour son œuvre, celle-ci étant, au départ, censée s’étaler sur pas moins de six jeux. Malheureusement, Squaresoft étant focalisé sur son futur FFVIII, Tahakashi a dû revoir ses ambitions à la baisse, et se limiter à un jeu, dont le budget aura grandement été utilisé pour concevoir le CD1. En résultent de nombreux changements au CD2 : passages simplement racontés, et non représentés, cinématiques qui voient leur qualité baisser, donjons peu nombreux, CD plutôt court, etc. Cela est bien dommage de voir un jeu pourvu d’un si grand scénario bâclé à ce point sur la fin, faute à des raisons financières, d’autant plus que ce dernier en pâtit ainsi !
Enfin, Xenogears est pourvu d’un bon système de combat, ou plutôt de deux bons systèmes de combats : les combats à pied, comme dans bon nombre de J-RPGs, et les combats dans les « Gears », les méchas du jeu. Si ces systèmes de combat sont intéressants et remplis de nombreuses subtilités, il est néanmoins regrettable que ces dernières soient, au final, assez inutiles ! On se contente ainsi, la plupart du temps, d’utiliser simplement ses techniques les plus puissantes, cette stratégie se révélant être la plus efficace ! Heureusement, les combats de boss viennent rendre les combats beaucoup plus intéressants, même si ces derniers, à l’image des combats dits normaux, restent relativement simples. Puisque j’évoque les combats, j’aimerais aussi parler des rencontres aléatoires : celles-ci sont, selon moi, beaucoup trop nombreuses. Le joueur est constamment harcelé par de nombreux ennemis, qui vous attaquent même quand vous ouvrez un coffre ou une porte ! Cela peut devenir parfois réellement agaçant. Enfin, il faut tout de même évoquer, même si cela concerne plutôt l’exploration, que les phases de plateforme, le joueur pouvant sauter, rendent plus irascible qu’autre chose, je pense notamment à certains passages de la tour de Babel, où un saut peut vous faire recommencer toute une longue partie du donjon, tout en faisait réapparaître tous les ennemis de la zone qui vous attaquent à certains lieux bien précis…
Xenogears a selon moi de nombreux défauts : CD2 bâclé, aspect graphique décevant, phases de plateforme agaçantes, rencontres aléatoires trop fréquentes, et enfin un système de combat qui voient ses subtilités éclipsées. Néanmoins, je peux affirmer que Xenogears est un grand jeu, notamment de par son scénario, mais aussi sa bande-son ainsi que quelques combats de boss, tout cela conférant au jeu un charme unique, une ambiance rare et marquante. Un jeu que je vous recommande donc vivement !