Dragon Engine, bonjour !
La première chose qu'on remarque de Kiwami 2, remake moderne de Yakuza 2 de la même manière que le premier Kiwami reprenait scène pour scène les événements de Yakuza 1, c'est que c'est BEAU. Kamurocho et Sotenbori brillent de milles feux, les textures sont splendides et le combat n'a jamais été aussi fluide et satisfaisant. Ne plus avoir à changer de technique manuellemment en pleine bataille grace aux modifications fondamentales apportées au gain d'XP en général et à la gestion des aptitudes est un changement extrêmement bienvenu et porteur d'une grande fluidité. En somme, le gameplay s'en trouve rafraichi.
On retrouve avec plaisir les side quests émouvantes et variées de Yakuza Zero, la capacité d'osciller entre Tokyo et Osaka (là ou Kiwami 1 nous cantonnait a Kamurocho), mais surtout on a droit pour la première fois, au sein de l'histoire principale, a une clarté et une cohérerence narrative dont Zero manquait un peu parfois, et Kiwami 1 manquait beaucoup et tout le temps. Je n'ai jamais eu envie de passer une cinématique dans Kiwami 2. J'ai vécu l'ensemble comme un film, avec beaucoup d'émotion et autant d'immersion, sans jamais forcer quoi que ce soit. C'est l'épisode qui m'aura fait le mieux comprendre Kiryu en tant qu'homme, son caractère, ses motivations. C'est l'épisode ou j'aurais passé le plus de temps a apprécier la quête principale au lieu de me perdre en permanence dans le reste du monde et ne revenir à l'histoire que lorsqu'il s'agit, finalement, de débloquer d'avantage de quêtes secondaires, ce qui était un peu devenu mon approche sur le premier Kiwami. D'ailleurs, certaines des quêtes secondaires dépassent, à ma grande surprise, les qualités comiques ou émouvantes de celles de Zero, ce que je pensais presque impossible. J'ai été très ému, très sincèrement et très souvent.
On retrouve également; et avec beaucoup de joie, l'addictif jeu secondaire de management de Cabaret club qui m'avait tant manqué tant Kiwami 1, ainsi qu'un nouveau "jeu dans le jeu" en vue isométrique ou l'on défends l'entreprise de construction de Majima, désormais reconverti et occupé à concevoir un "Kamurocho Hills" au nord de Shinjuku. Bref, ca fourmille, et ca s'arrête jamais. Il n'y a que sur des aspects minimes que le jeu "déçoit" un peu, principalement au niveau des mini jeux in-game : l'absence du circuit de pocket racers rends nostalgique, et j'ai passé des heures à chercher un bowling que je n'ai jamais trouvé. Fléchettes, billards et karaoke n'ont eux pas bougé. L'absence d'UFO catcher, presque totale, est plaisante et évite de se rappeller de galères traumatisantes. J'ai jamais compris le fonctionemment du nouveau mini jeu "toylets" (oui oui, Toylets), mais lorsque je cherchais à constituer des fonds pour mon cabaret club, le jeu m'a étonemment appris à jouer au poker à peu-près correctemment, et je le remercie pour cela.
Un tout petit reproche, mais celui-ci est très personnel, c'est que tout est clairement indiqué dans Kiwami 2, side quests incluses, jeu "moderne" oblige. Dans Zero et même le premier Kiwami, d'avantage d'exploration était nécéssaire pour trouver tout le contenu, ou bien on nous demandait d'équiper une amulette spécifique. Là, à l'exception du coliseum, de quelques easter eggs et quêtes de personnages, tout est clairement indiqué. Est ce que ca nuit vraiment à l'immersion ? Non, car la qualité cinématique de l'ensemble est telle que ca se rattrappe ailleurs, Mais pour ceux qui, comme moi, aiment bien farfouiller, cela enlève aux villes du jeu une part de leur mystère.
Kiwami 2 est excellent. Moins attachant et bordélique que zéro, peut être. Mais pas moins émouvant, et scénaristiquement plus solide. Parfois la musique en fait des caisses, et les cut scenes se font hollywoodiennes au possible. Et au final, même ce côté très kitch est charmant : on est content que Kiryu trouve un peu d'amour dans ce monde de brutes.