Qui ne connait pas Yu-Gi-Oh ? Cette série d'animation, tirée du manga éponyme, était jusqu'à peu le plus grand concurrent de Pokemon en termes de discussion dans les cours de récré. C'était aussi un jeu de carte, central dans le dessin animé, qui, bien que désormais joué uniquement par une petite fange de joueurs passionnés, était à l'époque un véritable phénomène de mode. Imaginez : c'était comme le TCG Pokemon, sauf qu'on comprenait les règles !
Petite pique mise à part, le phénomène de mode était réel. Konami, l'éditeur, avait joué la carte du raz-de-marée médiatique en inondant les magazines jeunesses, donnant même parfois à de nouveaux titres, les pubs télés, mais aussi, bien sur, les consoles de jeux vidéos. Or, dans ce domaine, Konami est loin d'en être à son coup d'essai : avant ce World Duel Carnival, Konami avait déjà sorti 34 jeux Yu-Gi-Oh en Europe, toutes plateformes confondues, avec parfois de très belles surprises, comme Nightmare Troubadour ou encore Over The Nexus, tous deux sur DS.
Aussi, quand World Duel Carnival est sorti, je me suis empressé de l'acheter. Qu'est ce que je risquais ? C'était la première itération de la licence sur 3DS, le jeu ne pouvait être qu'au minimum aussi bon que les précédents softs de la DS, non ?
Eh bien... non.
Et de loin.
World Duel Carnival propose son gameplay à travers deux uniques modes de jeux : le mode histoire, qui propose de suivre une même histoire à travers 13 points de vues différents, et le mode duel libre, qui permet d'affronter librement n'importe quel personnage de l'arc Zexal sous forme d'IA.
Et c'est là que les premiers problèmes apparaissent.
Le premier soucis, c'est qu'il n'y a pas de mode multijoueur, de quelques façons que ce soit. Les seuls adversaires possibles sont contrôlés par l'IA, un point c'est tout. Pour les nouveaux venus, cette feature était présente depuis le début de l'ère DS, et était un peu le véritable end-game du jeux : collecter des cartes à travers des duels contre l'IA pour enfin affronter à armes égales les autres joueurs du monde entier. Ici, rien de tout ça n'est possible, et la lassitude s'installe vite, d'autant que l'IA, de par les nouveaux ajouts du jeu de carte, prends beaucoup plus de temps à prendre ses décisions.
Second soucis, l'ère Zexal, et plus précisément l'arc du World Duel Carnival. Le jeu base l'intégralité de son contenu sur cette période du dessin animé, et c'est un problème. Zexal n'est déjà pas une série Yu-Gi-Oh particulièrement passionnante, mais alors l'arc du WDC est probablement la pire partie de cette série : elle ne propose aucune réelle histoire, est trop courte pour développer une intrigue quelconque (d'où l'idée de multiplier les points de vue sur les mêmes évènements), bref, elle est juste d'un ennui absolu.
Alors au final, que reste il ? La possibilité d'assouvir sa lubie d'ouverture de booster ? Nop, toutes les cartes sont débloquées dès le début du jeu, et il n'y a rien à débloquer. Le fait de s'entrainer pour améliorer son deck de compétition ? Non plus, le deck n'étant, même à sa sortie, pas à jour au niveau des cartes sorties. Faire des duels pour se détendre ? Toujours pas, en raison du temps passé par les IA pour faire leur tour.
De ce jeu, il ne restera que les trois cartes promo livrés avec la boite, et le regret de n'avoir que ce dernier comme seul représentant de la licence sur nintendo 3DS.