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Les jeux bizarres, c'est mon dada, il n'y a pas de mystère, dès qu'il faut jouer à un truc méta en noir et blanc qui clignote, je suis aux premières loges. Les jeux japonais aussi, ça me connaît,...
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le 14 juil. 2022
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Jeu de G.rev, Izanagi Games et NIS America (2022 • PlayStation 4)
Vous pouvez retrouver mon avis avec illustrations sur mon blog.
Original fut le premier mot qui me vient à l’esprit en voyant circuler les premières informations concernant Yurukill. Des personnages prisonniers d’un jeu dangereux où se jouent leurs vies enchainant avec des phases de shooter, mêlant ainsi visual-novel et jeu de tir : une recette qui a le mérite de se distinguer du lot. Mais cela suffit-il pour produire un jeu qui sache trouver son public ?
Il est à noter que le scénario est l’œuvre de Homura Kawamoto, mangaka auteur de Gambling School, une série où le jeu est au cœur de la vie étudiante d’une école bien particulière. Là-bas, les perdants s’endettent, parfois à vie, et deviennent les esclaves des vainqueurs. Une dynamique qui va se retrouver au sein de Yurukill.
Le début du jeu ressemble à un mauvais lendemain de cuite. Sengoku Shunju se réveille au sein d’une cellule. Jusque là rien d’anormal vu qu’il est en prison depuis près de dix ans. L’homme est accusé d’avoir tuer vingt-et-une personnes. Un fait dont il ne cesse de clamer son innocence malgré les charges contre lui. Sauf que cette cellule n’est pas la sienne et que la prison où il se trouve n’a rien à voir avec celle qu’il connaît. Le jeune homme va découvrir que d’autres condamnés se sont retrouvés dans cet endroit.
Une mystérieuse femme masquée, Binko, annonce les réjouissances. Les condamnés sont invités à participer à Yuru Kill, une série de jeux prenant place au sein d’un parc d’attractions. Ils devront, pour cela, œuvrer avec des Exécuteurs, des personnes victimes de leurs crimes. Le Prisonnier sortant vainqueur de ce jeu verra ses pêchés absous. Quant à l’Exécuteur, il pourra voir n’importe quel vœu être réalisé. Mais il existe plusieurs revers dont un élément très important : l’Exécuteur a droit de vie et de mort sur son prisonnier.
YuruKill se présente, avant tout, comme un visual novel avec de nombreuses phases de dialogue posant le décor dans lequel les protagonistes vont évoluer ainsi que les liens qui les unissent. Si le début pourrait faire croire que le titre va être centré sur Sengoku et son Exécutrice Rina, le jeu évite ce piège (dans un premier temps) en dédiant un chapitre à chaque groupe. Cela permet d’en apprendre plus sur l’ensemble du casting dont les affaires qui lient les membres de chaque équipe.
Si l’idée est bonne sur le papier, concrètement cela souligne et accentue un aspect très redondant au sein de ces chapitres qui suivent le même découpage. L’épreuve reconstitue la scène de crime et le groupe doit répondre aux réclamations de trois guides pour en venir à bout. A l’issue de cette avancée, Prisonnier et Exécuteur se confrontent au sein d’un jeu de réalité virtuelle qui prend la forme d’un shooter.
La conception des énigmes et l’originalité de chaque affaire permet de distinguer chaque chapitre et renouveler l’intérêt. Les énigmes reposent surtout sur l’observation et chacune dispose de trois indices (sauf en difficulté Hell) afin d’éviter de bloquer les joueurs. Personnellement, à part une ou deux énigmes à base de mots codés, je n’ai ressenti aucun blocage et ait pu avancer sereinement dans l’histoire.
Quant à l’aspect shooter, en dehors de la difficulté Hell, il reste accessible et la prise en main se fait rapidement. La touche croix permet d’effectuer un tir continu en restant appuyé. En évitant les dégâts et en ramassant les éléments laissés par les ennemis, une jauge d’énergie augmente. Une fois pleine, une simple pression de L2 nettoie entièrement l’écran. Avec de la chance, vous croiserez un masque de Binko. Si vous le ramassez, vous obtenez une vie supplémentaire. Pour cela, il vous faudra tirer avec R2 pour le révéler (sinon il reste demi transparent et inaccessible).
En plus d’ennemis et boucliers à détruire, vous devrez trouver la bonne preuve à montrer à l’Exécuteur pour apaiser ses doutes. Si vous vous ratez, vous perdez trois vies à chaque erreur commise. Il faut donc bien conserver en tête les éléments de l’enquête. Chaque session s’ouvre sur un quizz vous interrogant sur ce que vous avez découvert et vous octroyant des vies bonus. Ne négligez donc pas votre implication dans l’affaire.
Une fois chaque groupe incarné, vous entamez la seconde partie du jeu qui se divise en trois chapitres. J’ai trouvé cet équilibrage un peu curieux, donnant l’impression que la seconde partie a été plus rapide d’autant plus qu’on se recentre exclusivement sur Sengoku et Rinka. Des ficelles scénaristiques permettent de remettre le duo sur les rails malgré des échecs scénarisés. J’aurais apprécié quelques prises de risque à ce sujet.
Si Yurukill parle constamment d’un jeu où les Prisonniers mettent leur vie en danger, cette pression ne se fait que rarement sentir. Il existe bien les sessions de Maji-Kill mais, au final, je les ai toujours réussi sans aucun problème. Le Maji-Kill est une confrontation entre le Prisonnier et son Exécuteur. En tant que Prisonnier, il vous faut choisir la bonne ligne de dialogue afin d’empêcher votre geôlier de vous tuer. Au final, la confrontation ne se joue réellement que sur la dernière ligne de dialogue. De plus, ces passages ne sont que peu nombreux.
Yurukill rappelle, par bien des aspects, Danganronpa. Rien que le concept de base avec des individus prisonniers d’un jeu où leur vie est en danger constamment rappelle les tribunaux de Danganronpa. Mais c’est surtout dans certains éléments visuels que l’on sent que Izanagi Games s’est inspiré de la licence de Kazutaka Kodaka. Lors des confrontations, lorsque vous choisissez la bonne réponse, une image apparaît montrant un focus sur le regard de votre personnage, rappelant ces instants où le sprite de votre personnage s’impose à l’écran lors des tribunaux de Danganronpa.
Ces éléments combinés aux sessions d’inspection des scènes de crimes permettent aussi bien de montrer que Yurukill tâche de concevoir sa propre identité qu’il n’arrive pas à réellement se distinguer de son modèle. Le récit de Yurukill se déroulant sur à peine deux journées (voire tout pile 24 heures), on n’a pas le temps d’éprouver un attachement aussi profond qu’envers le casting de Danganronpa. Comme je l’ai dit plus tôt, la sensation de mort constante et de potentiel échec n’est pas aussi présent que le titre le laisse entendre. Hormis lors des sessions de shooter et de Majin-Kill, le game over n’existe pas et, bien conciliant, il nous ramène quelques minutes avant ou nous propose de relancer entièrement la session de shooter.
Pour autant, Yurukill est loin d’être une mauvaise expérience. Le récit comporte quelques petits plots-twists qui maintiennent l’intérêt éveillé, et le concept de mélanger phase d’enquête et shooter a le mérite de le distinguer des autres jeux du genre. Pour une première expérience, de la part du studio, le jeu s’en short honorablement. Et la traduction intégrale en français permet d’apprécier l’intrigue ainsi que les échanges piquants entre les personnages. Les habitués des animes reconnaitront quelques voix au sein du casting exclusivement japonais comme Saori Hayami qui donne sa voix à l’héroïne de Gambling School ou encore Shinobu de Demon Slayer.
Si le concept vous intrigue, je vous conseille de vous y essayer pour vous faire votre propre idée. Je déplore tout de même une durée de vie courte (moins d’une dizaine d’heures pour conclure l’histoire) au vu du prix du jeu. Il reste néanmoins le mode Score Attack qui permet de relancer les niveaux de shooter à loisir en modifiant le nombre de vies, la difficulté, ainsi que les lancer un par un ou tout faire d’une traite selon le mode choisi.
Ce mode sera d’ailleurs un passage obligé pour le platine. Je déplore, encore une fois, que réaliser le mode en difficulté Normal ne débloque pas aussi le trophée lié au mode Facile. C’est un élément qui me laisse toujours circonspecte. Quelques trophées sont aussi liés à l’histoire comme réussir des énigmes sans indice, ou répondre à tous les quizz sans jamais faire d’erreur. Le platine demeure, néanmoins, hors de portée des néophytes du style shooter tant la difficulté Hell porte bien son nom.
Créée
le 5 févr. 2023
Critique lue 31 fois
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