Mignon comme une maison de poupée, mais traître comme un donjon

Par Cyril Lener

Voilà, nous rejoignons finalement le choeur de l'armée des défenseurs de Zack & Wiki. Une obligation, presque un sacerdoce : cette nouvelle et fragile licence made in Capcom risque en effet à tout instant de s'écrouler sous le poids des malentendus. Et de dégringoler tout au fond d'un gouffre commercial sans fond, conséquence naturelle d'une identité trop trouble, presque schizophrène. Zack & Wiki ne parvient pas à trouver son public, et si vous passez aussi, par ignorance ou par indifférence, à côté de ce petit bijou, inutile de vous sentir coupable : ce n'est pas de votre faute, Zack & Wiki ne sait pas vraiment lui-même à qui il s'adresse. Il y a d'abord ce titre enfantin et cette jaquette pour le moins ambiguë. Sur une plate-forme comme la Wii, envahie par les adaptations low-cost de dessins animés neu-neu, la méfiance vis-à-vis des personnages colorés et souriants n'est pas un délit de sale gueule, mais un réflexe de consommateur avisé. Dès son introduction-tutorial, coincée dans un vieux coucou bon pour la casse, Zack & Wiki impose pourtant un univers fantaisiste bien à lui, une jolie ratatouille, jamais gnangnan, dans laquelle se mélangent - en vrac - Pirates des Caraïbes, Indiana Jones, Porco Rosso et les classiques de Shônen jump.

Après l'inévitable crash de son avion, l'apprenti pirate Zack découvre, au plus profond d'une jungle hostile, le crâne tout doré du capitaine Barbaros. Ce dernier lui demande alors de retrouver les autres parties manquantes de son corps - ou plutôt de son squelette - en échange d'un fabuleux trésor. Commence alors une passionnante chasse aux bibelots de valeur, dans divers mondes « à thèmes » (jungle, lave, glace, etc.). Ce scénario prétexte, pour le moins convenu, tiendrait presque déjà de la provocation au regard du passif du genre auquel il est rattaché : le point'n'click. Ce ne sera pas la seule. Non content de proposer un déroulement relativement linéaire, Zack & Wiki se permet aussi de se découper en petites missions autonomes, presque sans liens scénaristiques. (...)

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Chro
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le 9 avr. 2014

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