Sortie au lancement de la WiiU comme l'exclusivité démontrant les capacités du Gamepad de la nouvelle console de Nintendo, ZombiU n'a pas rencontré le succès espéré par Ubisoft. Alors pourquoi le porter aussi tardivement sur les consoles de nouvelle génération presque trois ans plus tard?
Paco(n) le John.
Il n'y a pas que les Mayas qui ont prévu la fin de la civilisation pour 2012. John Dee, un célèbre alchimiste anglais de la fin du XVIème siècle avait également prédit qu'un fléau détruirait l'Angleterre et le monde entier. Malheureusement sa prédiction s’avéra exacte et Londres se retrouve ravagé par une épidémie mystérieuse qui transforme la population en zombies en quête de chair fraîche. Après une courte introduction façon Resident Evil 3, on incarne un survivant lambda qui devra trouver refuge dans un abris aidé par un mystérieux inconnu qui guide nos pas via un haut parleur. Malgré un très bon background où il faudra fouiller le moindre recoin pour trouver des documents cachés nous en apprenant plus sur l'histoire, le scénario reste basique. D'ailleurs on ne rencontre pas beaucoup de personnages durant l'aventure. C'est dommage car il y avait là matière à proposer mieux qu'une simple histoire sur comment survivre et quitter cet enfer. A l'image d'un Souls, c'est le background qui l'emporte et ce n'est d'ailleurs pas le seul point commun qu'il y a entre Zombi et la franchise de From Software...
Il ne vaut mieux pas être tactile avec les zombies.
Même si de prime abord on pourrait résumer Zombi comme un survival-horror vue à la première personne, le jeu d'Ubisoft pourrait se définir comme un Souls-like. Pourquoi? En plus de proposer une histoire minimaliste se reposant sur son univers et un héros muet sans personnalité, le gameplay du jeu d'Ubisoft Montpellier ne pardonne pas la moindre erreur. Si le joueur meurt, on incarne un autre personnage qui devra retourner sur les lieux de sa mort pour tuer son ancien avatar devenu un zombie. Ce faisant on récupère le contenu de notre sac à dos. Si le joueur trépasse une seconde fois avant d'avoir pu récupérer son matériel, il aura perdu tout son contenu; un peu comme le système des Ames avec les Souls. Autre point commun: les raccourcis. Dans chaque secteur il y aura plusieurs raccourcis. Soit des portes qui mènent sur une section contournant plusieurs cannibales où d'autres sur des bouches d'égouts menant directement à notre abris de départ, une sorte de Nexus, permettant de voyager dans d'autres lieux visités où de se reposer et de faire le plein d'objets ou de munitions qu'on aura stocké au préalable. Car le sac à dos peut contenir qu'un nombre limité de matériel. Bien sur il sera possible d'en trouver d'autres plus grand au fil de l'aventure. Il existe aussi des pièces pour améliorer son armement, qui au passage est très varié passant de la pelle au fusil de sniper en passant par plusieurs fusils à pompe et autres AK 47. Dommage que la customisation des armes soit plutôt limitée.
Pour ceux qui cherchaient un jeu procurant des frissons d'angoisses, vous risquez d'être légèrement déçus. Certes les morts vivants sont pour une fois dans un survival-horror dangereux, nous nous retrouvant dans leur camp en quelques morsures, mais les animations et leurs comportements très second degré empêchent tout sentiment d'effroi durant leurs rencontres malgré quelques sursauts de temps à autre. Envoyer une fusée éclairante pour attirer des zombies et balancer une grenade dans le tas fera le même effet qu'un Dead Nation, à savoir une bonne dose de rigolade. Quid du gameplay passant du Gamepad à la Dualshock 4? Une meilleure jouabilité mais un gameplay un peu plus conventionnel perdant le charme de la version WiiU. D'ailleurs c'est une fois encore regrettable que les développeurs n'utilisent quasiment jamais les fonctions de la manette de la PS4. Hormis le micro, pour nos contacts radio, le pavé tactile, le gyroscope ou la barre lumineuse ne sont pas exploités. C'est tout simplement incompréhensible! Surtout que l'inventaire entre le coffre et le sac à dos n'est pas des plus pratique.
T'as une sale gueule!
N'étant pas un jeu époustouflant pour la beauté de ses graphismes, ce portage rapide ne bénéficie d'aucune amélioration de ce côté là. A tel point qu'il est à se demander si le jeu est en haute définition, car les textures nous renvoient deux générations en arrière, le tout parsemé d'un flou permanent. Heureusement que les décors sont riches en détails et que ces derniers possèdent un level design de qualité. Côté sonore, la VF est de bonne facture mais les bruitages ainsi que les musiques minimalistes ne renforcent aucun sentiment d'angoisse. A tel point qu'il devient presque évident que l'objectif principal des développeurs n'était pas de chercher à faire peur le joueur mais à créer un simple jeu de survie. Pour moins de 20€, il faudra compter sur une bonne douzaine d'heures de jeu pour boucler l'aventure une première fois. Aucun multijoueur n'est inclus. Les seules nouveautés résident dans l'apparition de deux nouvelles armes de mêlée que sont la pelle et la batte de base-ball cloutée et des temps de chargement écourtés.
Les PLUS:
- Un très bon survival.
- Le level design.
- Une bonne durée de vie.
Les MOINS:
- Sa réalisation d'un autre âge.
- Une Dualshock 4 sous exploitée.
- Scénario trop simpliste.
- Un portage facile.
Alors pourquoi ce portage si tardif? Est-ce qu'Ubisoft testerait les joueurs PS4/ONE/PC, plus coutumiers de ce genre de production, pour savoir si ventes correctes il y a, de plancher sur une éventuelle suite. En tout cas pour tous ceux qui ne possèdent pas de WiiU et qui aiment les survivals et indirectement les Souls, vous pouvez le prendre car Zombi est un bon jeu. Surtout que le prix reste raisonnable.