Agréable à jouer, intéressant dans le fond mais pas très joli, mal rythmé et pas assez ambitieux

J’aime beaucoup le travail d’Hideo Kojima, principalement pour la saga Metal Gear Solid, et j’aime beaucoup les animés de méca, principalement pour Gundam SEED, un jeu vidéo supervisé par ce créateur avec pour thématique les mécas avait a priori tout pour me plaire, c’est avec beaucoup d’attentes que je me suis donc lancé dans Zone of the Enders.

REALISATION / ESTHETISME

Bon, le premier constat qui vient c’est que le jeu n’est pas très joli, en dehors de quelques effets de particules et reflets pour tout ce qui est boucliers, explosions... ça manque cruellement de détails, de couleur, de distance d’affichage... et même les cinématiques façon animé sont assez faiblardes, la Playstation 2 peut faire bien mieux que ça. Le pire c’est quand même l’environnement très terne esthétiquement, c’est toujours les mêmes bâtiments / hangars génériques au possible, un tel univers est la porte ouverte à une multitude de paysages complètement absente de ce jeu.

Il reste le Jehuty, c’est-à-dire le méca que l’on pilote, qui est bien détaillé et qui a la classe, mais j’ai presque envie de dire que c’est le seul. Le chara-design des personnages humains est tout sauf recherché, chacun collant vite fait à sa personnalité et leur visage est très peu expressif, ouvrir grand la bouche pour paraître abasourdi par quelque-chose ça le fait pas trop. Le jeu accuse également quelques pertes en stabilité lors de certaines grosses explosions, en jeu ou en cinématique, c’est pas très grave mais ça n’arrange rien au tableau.

GAMEPLAY / VARIETE

La prise en main est immédiate, agréable et le gameplay est assez complet avec la possibilité de parer ou d’esquiver, d’attaquer de loin ou de près, rapidement ou en chargeant son coup... avec en complément une petite dizaine d’armes secondaires dont certains originales comme projeter un hologramme de notre Frame pour qu’il serve de leurre. Les ennemis rencontrés répondent à différents profils, attaquant de loin, de près, à mi-distance... et impliquent de changer régulièrement à la volée de stratégie pour les avoir le plus vite et efficacement possible. On est motivé à combattre puisqu’on gagne des points d’expérience à chaque kill.

Malheureusement, on ne peut pas personnaliser la progression de notre méca, linéaire et basique. Les situations de jeu sont terriblement répétitives, je me suis fait cette réflexion au bout de seulement 3 heures de jeu, ce qui est un peu alarmant, seuls les boss apportent une vraie variété avec des façons de procéder parfois inédites et impliquant un certain challenge mais ils sont mal répartis au cours de la progression. Mais le pire ce sont les arènes cloisonnées par de vulgaires et gênants murs invisibles, vraiment pas grandes, mal foutues avec des bâtiments qui parfois laissent passer les tirs parfois non... Comme je le disais avec les boss, il y a un problème de rythme avec une trop longue phase de jeu faite d’allers-retours frustrants et de combats similaires en milieu de partie alors que la fin enchaîne boss et situations de jeu originales.

SCENARIO / RYTHME

Le problème de rythme en terme de phase de gameplay est également le plus gros point faible du scénario, le début présente efficacement les éléments qu’on a besoin de savoir, les deux personnalités les plus présentes (Léo et ADA), les enjeux sont posés... ça marche bien. Puis le scénario fait une très longue pause durant laquelle il ne se passe rien, c’est soporifique, il y a pas d’autre mot. Enfin, la fin fait intervenir d’autres personnages, exploite la relation entre Léo et ADA, se fait dramatique, nous met en face d’un antagoniste a minima charismatique... c’est très réussi mais ça arrive beaucoup trop tard.

En plus d’être incorrectement rythmé, c’est aussi peu consistant, il n’y a finalement que très peu de péripéties, de rebondissements, de personnages... j’ai eu l’impression de jouer à un prologue quasiment, un prologue très frustrant car se terminant au meilleur moment, là où je commençais à avoir de l’empathie pour les personnages, à m’intéresser aux enjeux... et tout s’arrête avec les crédits, avec une fin qui n’en est pas du tout une, qui arrive après même pas six heures de jeu. Six heures mal rythmées à tous les points de vue qui plus est. Alors certes, le scénario est de qualité mais entre ses problèmes de rythme et de consistance, j’en ressors là encore déçu.

CONCLUSION

Zone of the Enders avait beau sembler me correspondre il m’a clairement déçu, qu’il soit pas très beau ça ne pose pas trop de soucis en vrai, c’est surtout ses problèmes de rythme en terme de gameplay et de scénario combinés à sa faible durée de vie qui me posent problème, c’est loin d’être une daube bien sûr, je me suis sincèrement amusé dessus, j’ai beaucoup aimé le scénario qu’il développe mais ça ne compense pas suffisamment les défauts, j’attends beaucoup mieux de sa suite.