Dans l’ombre du festival de Cannes que chacun connaît, en novembre, un autre festival se déroule lui-aussi dans la ville de Cannes. Il propose une large sélection de longs-métrages en avant-première. De nombreux réalisateurs font le déplacement pour présenter aux fidèles passionnés leurs dernières créations, permettant ainsi des rencontres et des échanges à l’issue des projections. Cette année, 8 films figurent en compétition et une trentaine de films sont proposés en avant-première. 7 jours de festival, 21 films visionnés, soit une moyenne parfaite de 3 films par jour. Qu’en ressort-il ? Quels films sont à (ne pas) voir ? Voici mon aventure dans les salles obscures de Cannes et mes modestes conseils filmiques. Bonne lecture !
Jour 1
La journée débute avec Planète B, le second long-métrage d’Aude-Léa Rapin, passé par la Semaine de la critique de la dernière Mostra de Venise. Il s’agit un film de science-fiction porté par un casting impressionnant (Adèle Exarchopoulos ou Souheila Yacoub pour ne citer qu’elles). Bien que le film suscite de grandes attentes, il peine à les satisfaire pleinement. Le budget est certes limité (5 millions d’euros, soit quatre fois moins que le budget alloué au Règne animal) mais n’excuse pas certains manquements concernant l’aspect technique, notamment vis-à-vis des nuits américaines (dispositif qui permet de faire croire qu’une scène se passe de nuit alors qu’elle a été tournée de jour). Elles sont trop visibles et trop nombreuses. Les dialogues manquent de relief et les thématiques manquent de développement et ne proposent pas de conclusion satisfaisante. La musique de Bertrand Bonello, en revanche, apporte une véritable valeur ajoutée au film. Projet ambitieux mais décevant.
La déception est heureusement balayée par le deuxième film du jour, Prima la vita, signé Francesca Comencini. Inspiré de sa propre histoire avec son père, le réalisateur Luigi Comencini, ce long-métrage brille par sa sensibilité et sa profondeur. Le film retrace avec finesse l’influence d’un père sur sa fille, mêlant hommage touchant aux aventures de Pinocchio et exploration de thématiques universelles comme la transmission, la dépression ou la quête de soi. Fabrizio Gifuni livre une performance remarquable, soutenu par une mise en scène qui oscille avec brio entre humour et émotion. Les scènes sur le plateau de tournage évoquent un Babylon à l’italienne, avec des situations hilarantes, tandis que la deuxième moitié du film nous plonge dans l’intimité poignante de cette relation père-fille, lui marquée par la maladie et elle sombrant dans la dépendance. Prima la vita s’achève sur une note grandiose, à la fois hommage à Méliès et célébration de l’art cinématographique. Déjà un des meilleurs films de 2025.
Enfin, Jane Austen a gâché ma vie de Laura Piani vient conclure la journée sur un ton léger et fantaisiste. Ce premier long-métrage pétillant s’appuie sur un triangle amoureux et enchaîne les quiproquos avec une énergie rafraîchissante. La photographie saturée donne au film une esthétique de conte très plaisante, et les acteurs (notamment Camille Rutherford et Pablo Pauly) insufflent une belle vitalité à l’ensemble. Néanmoins, derrière cette fraîcheur se cache un scénario qui peine à se renouveler, donnant rapidement l’impression de tourner en rond. Sympathique mais oubliable, ce film reste un divertissement agréable pour clore la journée en douceur.
Jour 2
La journée débute au Théâtre de la Licorne avec Jouer avec le feu, réalisé par Delphine et Muriel Coulin, et porté par Vincent Lindon, récompensé du prix d’interprétation masculine à la Mostra de Venise par un jury présidé par Isabelle Huppert. Lindon incarne un père de famille cheminot dans le nord-est de la France, confronté à la dérive idéologique de son fils aîné (Benjamin Voisin), qui tombe sous l’influence d’un groupuscule d’extrême droite. L’autre fils, interprété par Stefan Crepon, semble suivre un chemin de vie plus prometteur.
Le film explore avec subtilité les liens familiaux et la remise en question profonde d’un père face à l’échec perçu de son éducation. Plutôt que de sombrer dans un prêche idéologique, il privilégie l’intime, la tendresse et la douleur des relations parent-enfant. Lindon livre une performance magistrale, alliant douceur et intensité, avec ce « supplément d’âme » qui rend son personnage inoubliable. Le plan final, d’une puissance émotionnelle rare, laisse le spectateur bouleversé et en pleine introspection sur ses propres valeurs familiales. À découvrir en salles dès le 22 janvier.
Enchaînant avec The Wall de Philippe Van Leeuw, projeté aux Arcades de Cannes, on change totalement d’ambiance. Vicky Krieps y incarne Jessica Comley, une policière inflexible opérant à la frontière entre l’Arizona et le Mexique. Son personnage antipathique, rongé par une obsession pour l’ordre, traque les migrants avec une froideur terrifiante, jusqu’à commettre l’irréparable : le meurtre de sang-froid d’un homme désarmé sous les yeux d’un témoin. Si cette scène marque le véritable début du suspense, la première heure souffre d’une lenteur et d’une froideur qui peinent à captiver. Le film s’élève ensuite grâce à une négociation tendue autour du témoignage, mais malgré quelques fulgurances, il reste en deçà d’œuvres similaires comme Desierto de Jonás Cuarón. À voir dès le 18 décembre pour les amateurs de récits tendus et engagés.
Enfin, la journée s’achève sur une note brillante avec Bird d’Andrea Arnold. Découvert au dernier festival de Cannes dans des conditions chaotiques, ce film trouve enfin ici l’occasion d’être apprécié à sa juste valeur. Dès le plan d’ouverture où Bailey, perchée sur un pont grillagé, observe les oiseaux libres dans le ciel, le film installe une poésie visuelle et thématique captivante. Andrea Arnold tisse un récit sur des personnages enfermés, aspirant à une liberté inatteignable, tout en laissant la caméra s’attarder sur des détails riches de sens : la végétation luxuriante qui cède peu à peu la place à un décor bétonné, ou encore les oiseaux qui peuplent le film, symboles discrets mais cruciaux. La caméra portée donne un effet de dynamisme, tel un coup de poing dans la pellicule dans un geste de cinéma brillant.
Chaque scène regorge d’une attention minutieuse aux gestes et aux regards, créant une œuvre où le moindre détail enrichit le récit, notamment autour du bestiaire du film qui donne des détails cruciaux concernant l’état d’esprit de Bailey. Quant au personnage du père, Barry Keoghan apporte un dynamisme poignant dans le rôle de Bug, un père de famille un peu marginal, qui bouleverse l’existence de Bailey. Bird est une merveille de délicatesse et d’humanité, à découvrir absolument dès le 1er janvier.
Jour 3
Premier film du jour, tout droit venu d’Algérie, L’Effacement est un geste de cinéma bienvenue dans une industrie cinématographique algérienne qui peine à voir ses films traverser la Méditerranée. Ce film interroge les rapports entre la bestialité et l’humanité d’un homme prêt à tout pour se venger des hommes véreux à la tête d’une entreprise auparavant gérée par son père décédé. Mais à quel prix ? Cet homme, interprété avec vigueur par Sammy Lechea, se voit perdre son reflet dans le miroir. La colère et la haine dissipent son reflet, son humanité disparaît totalement. Il trahit ses valeurs et devient aveuglé par sa haine. Cette humanité perdue, il va la retrouver grâce au personnage de Zar Amir Ebrahimi (prix d’interprétation à Cannes en 2022 pour Holy spider) et empêcher, dans un ultime geste, la perte de raison d’un personnage au bord du gouffre. Un film émouvant et coup de poing à retrouver en salles le 7 mai prochain. La patience sera de mise…
J’enchaîne avec Le Dernier Souffle, le dernier film en date de Costa-Gavras, venu présenter lui-même son dernier né à la fin de la séance. Du haut de ses 91 ans, le cinéaste semble bien en forme dans un long-métrage plein d’humanité avec en tête d’affiche un Kad Merad remarquable. Comme son prestigieux réalisateur le souligne, c’est un acteur talentueux qui fut malheureusement enfermé dans cette image de comique, aux côtés de son compère Dany Boon. Depuis quelques années, il semble changer de registre avec des films plus dramatiques et engagés, comme dans Un triomphe d’Emmanuel Courcol (En fanfare) où il brillait particulièrement.
Avec une certaine douceur et d’excellents dialogues, ce film de fiction aborde la vie de patients dans un service de soins palliatifs. L’ambiance aurait pu être saugrenue et terne, mais non, le film oscille entre rires et larmes avec des personnages hauts en couleur, et surtout, pose plusieurs questions sur les derniers moments de vie des personnes présentes dans ces services (âgées ou non). Doit-on dire la vérité aux patients et à la famille sur l’état de santé des patients ? Est-elle bonne à dire, à entendre ? Comment le système hospitalier réagit pour accompagner dignement les malades ? Des questions importantes à soulever.
Ce n’est pas un film sur la mort, mais bel et bien un film sur la vie, et c’est ça qui en fait toute sa beauté. Les patients revendiquent le droit de vivre leur mort, « car la fin de vie, c’est aussi la vie », mais surtout ce droit inaliénable de rester digne face à leur mort. En revanche, ce n’est pas un film sur l’euthanasie comme l’a pu être Tout s’est bien passé de François Ozon, même si la question se pose en son cœur. Un joli film plein d’espoir, sûrement le dernier de son auteur, à découvrir le 12 février prochain sur grand écran.
Jour 4
La journée débute par un contretemps : le projecteur de la salle des Arcades tombe en panne, mais l’attente n’entame pas l’enthousiasme pour The Last Stop in Yuma County de Francis Galluppi. Ce thriller en huis clos, influencé par le cinéma de Tarantino, se déroule dans un diner perdu au cœur du désert, où des personnages énigmatiques attendent un camion de ravitaillement. La tension, minutieusement construite, explose dans une seconde partie mêlant suspense et humour noir. Distribué en France par The Jokers, ce film savoureux, sans date de sortie annoncée, est à surveiller.
J’enchaîne avec Quiet Life d’Alexandro Avranás, un drame glaçant sur une famille russe réfugiée en Suède, confrontée au rejet de sa demande d’asile. Avranás explore avec justesse le syndrome de résignation, une pathologie frappant des enfants de réfugiés. Un film glacial, tellement poussé à l’extrême qu’il en devient absurde, mais qui colle bien à l’accueil réservé aux réfugiés dans les pays nordiques. Les personnages ne sont jamais filmés dans des espaces ouverts, les couleurs sont ternes et désaturées, il n’y a que très peu d’espace dans le cadre remplit par les personnages d’une manière suffocante. Le film joue brillamment de son ambiance mortifère et de son côté absurde. Il a surtout le mérite de mettre en lumière ce syndrome de résignation, très peu connu, dont on risque d’entendre parler davantage suite aux diverses migrations que le monde connaît. Un film intelligent que vous aurez le plaisir de découvrir dès le 1er janvier prochain.
Suit Aïcha de Mehdi M. Barsaoui, un film poignant porté par Fatma Sfar. Aya, une jeune femme tunisienne, écrasée par un environnement patriarcal, saisit une chance de fuir après un accident de bus. Son escapade vers Tunis vire au cauchemar lorsqu’elle devient témoin d’une bavure policière, l’entraînant dans une spirale de violence et de dilemmes moraux. Sur ce postulat, le réalisateur dresse le portrait de cette femme pressurisée par un patriarcat où la parole des femmes est sans cesse remise en question voire jamais écoutée. La violence verbale, surtout envers les femmes, est crescendo dans une société tunisienne répressive À travers ce parcours, le réalisateur livre une critique percutante de la condition féminine. À voir dès le 19 mars.
La journée se termine avec Le Quatrième Mur de David Oelhoffen, adaptation du roman de Sorj Chalandon. Laurent Lafitte incarne un metteur en scène qui tente de monter Antigone à Beyrouth en 1982, réunissant des acteurs issus de factions opposées. Entre espoir et tragédie, le film illustre l’impossible unité dans un contexte de guerre fratricide, magnifié par une mise en scène puissante. Le film a été tourné fin 2022 et même s’il se déroule en 1982, il résonne étrangement avec la période actuelle. Certains bombardements paraissent plus vrais que nature, tout simplement parce qu’ils sont réels. La mise en scène y est d’ailleurs particulièrement puissante avec en prime, un plan hommage magnifique à Valse avec Bachir d’Ari Folman. Le 15 janvier 2025 en salles.
Jour 5
Depuis le début de l’année, les films corses se multiplient. Après Borgo et À son image, c’est Le Mohican qui sortira en février. Malheureusement, le thriller de Frédéric Farucci, avec Alexis Manenti, peine à convaincre. L’histoire d’un propriétaire terrien traqué par un promoteur immobilier manque d’intensité, notamment à cause d’une seconde partie encombrée par une sous-intrigue inutile sur les réseaux sociaux. Pire, les paysages corses, pourtant centraux, sont mal exploités, desservis par une mise en scène bancale. Résultat : un film court et efficace mais qui ne transcende jamais.
Deuxième film de la journée : Le Système Victoria de Sylvain Desclous, attendu le 5 mars. Ce thriller captivant met en scène Damien Bonnard et une Jeanne Balibar plus énigmatique et hypnotique que jamais, dans un jeu de pouvoir autour de la construction d’une tour à La Défense. Avec une double lecture sur l’impuissance masculine et le pouvoir féminin, Desclous mêle habilement intrigues personnelles et professionnelles, confirmant tout le talent aperçu dans De grandes espérances. Si vous aviez aimé ce dernier, vous adorerez à coup sûr ce thriller paranoïaque de haute de volée. Un des meilleurs films français à venir.
Enfin, Mexico 86 de César Díaz, ayant reçu la caméra d’or pour son précédent métrage Nuestras madres, nous emmène dans un Mexique bouillonnant, porté par une Bérénice Béjo impériale en journaliste militante. Bien que la première moitié manque de profondeur, la seconde récupère le spectateur en mêlant brillamment drame familial et tension politique. Si le film n’atteint pas l’excellence, il reste solide et poignant, grâce à sa performance centrale et ses thématiques universelles.
Jour 6
Après sa courte évocation au début du Napoléon de Ridley Scott, Le Déluge de l’italien Gianluca Jodice nous plonge dans les derniers instants de Louis XVI et Marie-Antoinette. Fuyant vers Varennes puis arrêtés, ils sont conduits vers la Tour du Temple en tant que modestes citoyens Capet. Ils y vivront leurs derniers jours avant qu’ils soient jugés. Le générique défilant vers le bas annonce la couleur : la chute de ses personnages est imminente. Les coups de canons incessants en fond contrastent avec le silence pesant qui règne aux alentours.
À ce titre, le film repose beaucoup sur ses silences donc forcément sur les expressions faciales de ses comédiens qui communiquent l’émotion avec leurs expressions faciales et leurs gestes. Pour ça, Guillaume Canet est totalement brillant. Lui qui a enduré plus de quatre heures de maquillage par jour pour se plonger pleinement dans ce rôle, il délivre une performance empathique et résignée et interprète avec brio comment un roi descendant de dieu est redescendu au rang d’homme avant de rejoindre la mort.
Mélanie Laurent, plus en retrait, n’est pas en reste en reine dépossédée de son destin. Le déluge montre aussi la cruauté et l’absence de pitié envers ce roi déchu qui ne voulaient qu’une chose : le juste retour de bâton. Le manque de couleurs et leur manque de saturation est un point de vue visuel intéressant, l’image perd de sa couleur plus la sentence connue de tous approche. Pas spécifiquement mémorable mais qui a le mérite de porter un regard humain sur ces personnages historiques qui ne l’ont pas suffisamment été lorsqu’ils étaient sur le trône. En salles prochainement, le 25 décembre.
Pour terminer la journée, j’assiste à la cérémonie de clôture du festival qui a récompensé cinq des huit films en compétition. À bicyclette ! de Mathias Mlekuz se démarque avec le Grand Prix du jury et le Grand prix du public, il succède à Green border d’Agnieszka Holland qui avait lui reçut les deux Grands Prix. Vermiglio récolte une mention spéciale du jury tandis que Rabia, Crossing Istanbul et Manas récoltent eux aussi un prix, ce dernier ayant reçu le prix du scénario.
Après cette cérémonie, il est temps pour le film de clôture : L’Attachement, nouveau film de Carine Tardieu, après Les jeunes amants en 2022. Il suit le destin de trois personnages, un père de famille dont la femme va mourir durant l’accouchement. Il se retrouve à charge de son fils et de son nouveau-né. Son fils va alors se prendre d’attachement pour sa voisine, une sorte de substitut à sa mère disparue. Le film évite brillamment le piège de tomber dans le tire-larmes et ses comédiens nous bouleversent. Pio Marmaï est plus déchirant que jamais tandis que Valeria Bruni Tedeschi trouve un de ses meilleurs rôles. C’est le petit César Botti qui est une totale révélation, il apporte cette touche comique et d’émotions avec une candeur inespérée. Les voisines au cinéma, c’est synonyme de grande douceur (cf Mommy). L’attachement vous touchera droit au cœur, le 19 février prochain au cinéma.
Jour 7
La journée débute avec Crossing Istanbul, en salles depuis début décembre. Ce road movie sensible, signé Levan Akin, met en scène la remarquable Mzia Arabuli dans le rôle de Lia, une femme géorgienne déterminée à accomplir les dernières volontés de sa sœur en renouant avec sa nièce transsexuelle exilée à Istanbul. Accompagnée d’Achi, un jeune traducteur incarné par Lucas Kankava (révélation), Lia traverse une Turquie magnifiquement filmée, entre chaos urbain et rencontres émouvantes. Au-delà de sa quête, le film aborde subtilement les droits LGBTQIA+ dans un pays encore hostile, tout en explorant les différences générationnelles et sociales entre ses protagonistes. Un duo d'acteurs vibrant pour un voyage intime et engagé. Une belle surprise à ne pas manquer.
Enchaînement direct avec Rabia de Mareike Engelhardt, un film puissant sur l’embrigadement des femmes dans l’islamisme radical. Inspiré de faits réels, ce récit haletant suit Megan Northam, impressionnante dans le rôle d’une jeune femme attirée par le « rêve islamique » et piégée dans un enfer quotidien. Face à elle, Lubna Azabal incarne une figure maternelle féroce et ambiguë. Engelhardt dépeint avec justesse la manipulation des recrues féminines, promises à une vie meilleure mais réduites à des « machines à bébés ». Le film instaure un stress permanent et soulève des questions profondes sur l’autonomie et la survie. Une œuvre sombre et marquante, à découvrir dès maintenant.
En compétition, À bicyclette ! tranche avec les précédents films par son approche comique et intime. Ce récit semi-autobiographique suit un père qui refait à vélo le parcours de son fils défunt jusqu’en Turquie. Le film, touchant et sincère, séduit par ses paysages et son ton nostalgique, mais pèche par sa réalisation technique : cadrages maladroits, dialogues parfois inaudibles, et mise en scène hésitante. Malgré ses défauts, il reste un bel hommage à la mémoire et à la résilience, à condition de passer outre ses faiblesses.
Enfin, je clôture ce festival avec Vermiglio ou la mariée des montagnes de Maura Delpero, Lion d’Argent à Venise. Ce drame contemplatif explore la solitude d’une femme dans un village italien durant la Seconde Guerre mondiale. Éperdue d’amour pour un soldat disparu, elle lutte pour combler l’absence et trouver un sens à sa vie. Delpero, avec une grande délicatesse, juxtapose l’immensité des montagnes et l’intimité de son héroïne, seule face à une société patriarcale oppressante. Lent mais poignant, ce récit mêle subtilement grandeur visuelle et profondeur émotionnelle, récompensant la patience du spectateur. À noter en salles le 29 mars 2025, une pépite à ne pas rater.
Bilan
Merci de m’avoir lu jusqu’au bout si vous êtes arrivés jusque-là. Pour ma troisième édition dans ce festival, j’ai vu de bien beaux films et ai fait de bien belles rencontres, le but de ce festival est parfaitement accompli. Rendez-vous l’année prochaine pour la 38e édition qu’on espère aussi riche !