Essai sur l'éducation ~ recherche

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Apparu dans les années 1900, le fameux test du « Quotient intellectuel » s'est rapidement imposé comme étant l'ultime mesure de l'intelligence, aussi bien dans le milieu scolaire que sociale. Encore aujourd'hui, il est utilisé par de nombreux psychologues. Ainsi, son emploi et sa médiatisation ont donné à cet indicateur une forte notoriété dans notre imaginaire collectif

Seulement voilà, restreindre l'intelligence à une poignée de compétences n'a pas été sans conséquence (en plus ça rime). Dans le système éducatif, la suprématie de la pensée logique (logico-mathématique et verbolinguistique) se laisse fortement ressentir dans la « hiérarchie » des branches scolaire. Pourquoi accordons-nous tant d'importance aux mathématiques et aux sciences, allant jusqu'à préférer d'un élève qu'il excelle dans ces cours-là plutôt que dans les autres ?

Avec une vision aussi réductrice du potentiel humain, il est facile de comprendre en quoi l'école humaniste n'a d'humaniste que le nom. Qu'en est-il de tous ces élèves qui se prennent de passion pour la danse, la musique ou encore le théâtre ? Ces talents ne sont que quelques exemples parmi de nombreux autres que l'école ne juge pas utile de prendre en compte !

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D'une lecture incontournable pour quiconque s'intéresse à l'éducation, le traité de Rousseau propose une vision du savoir et de la pédagogie qui tranche radicalement avec ses contemporains. Pour en saisir toute la puissance, il faut garder à l'esprit quelques concepts du philosophe :

→ « Pédagogie négative »
Rousseau considère que l'éducation se divise en 3 catégories. Les 2 dernières devant être réorientées sur la première afin de préserver l'enfant des vices qui irait à l'encontre de sa nature :
- L'éducation de la nature
- L'éducation des hommes
- L'éducation des choses (expériences)

→ « L'état de nature »
L'homme naît bon, mais est corrompu par la société, tel est son postulat de base. Dès lors, il est facile de comprendre tous les efforts que déploie le philosophe pour garder son Émile éloigné des villes et de la superficialité.
Tout enfant développe en lui 2 passions primitives : l'amour de soi (désir d'autoconservation) qu'il va ensuite généraliser à l'amour de l'humanité (basé sur la pitié).

→ « Perfectibilité »
Contrairement aux animaux, l'homme a la faculté de se perfectionner (développement de la culture). Mais pour Rousseau, c'est le progrès de la civilisation qui est responsable de notre malheur en nous éloignant de la nature (ignorance).

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Quel est, selon vous, le point commun entre Descartes, Rousseau et Bourdieu ? Une critique virulente des institutions scolaires, et plus particulièrement de la transmission du savoir.

- Descartes reprochait aux écoles s'enseigner des « doctrines obscures, compliquées et incertaines » (à remettre dans le contexte du 17ème siècle = géocentrisme vs. héliocentrisme). Ainsi, l'élève devrait s'en remettre à sa raison (esprit critique) afin de n'être trompé par personne.

- Rousseau a mis en avant le fait que, selon sa conception de l'état de nature, l'ignorance est naturelle à l'homme. Pour lui, il faut apprendre dans le monde et non dans les livres.

- Bourdieu fit de nombreuses recherches pour comprendre l'inégalité des classes sociales. Il arrive à la conclusion que le "capital" dont les riches disposent n'est pas que de nature économique. La culture serait en réalité une manière de distinguer les pauvres de la caste supérieure. Pire encore, les écoles perpétueraient ces inégalités, elles sélectionnent des élèves, et en excluent d'autres.

Après avoir résumé le point de vue de ces trois personnalités, François-Xavier Bellamy tente de démontrer la nécessité de refonder la transmission. Car, contrairement à ce que les esprits fort affirmaient, le savoir n'est pas qu'un héritage encombrant mais permettrait de favoriser une pensée libre et émancipatrice.

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Si son sujet principal n'est pas centré sur l'école, Descartes critique bel et bien le système éducatif de son temps, il lui reproche notamment d'enseigner des connaissances obscures et d'avoir été trompé pendant de nombreuses années.

« ... que la philosophie donne moyen de parler vraisemblablement de toute chose, et se faire admirer des moins savants »

L'auteur condamne aussi sévèrement la philosophie pratiqué en son temps qui, en plus d'être incertaine, a pour seul objet la recherche d'une vaine gloire. Il privilégie, tout comme Rousseau, l'apprentissage dans le grand "livre du monde".

Alors que cet écrit a permit de grand progrès et a eu beaucoup de répercussion, y compris sur le système éducatif (ses idées seront reprises par les philosophes des Lumières), on y retrouve également des conséquences négatives.

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C'est avec brio que Jean Piaget retrace l'évolution de la pédagogie de 1935 à 1965 et met en évidence la nécessité d'une science de l'éducation dans un système scolaire qui s'est construit de manière purement empirique au fil des siècles (la plupart du temps par des penseurs qui n'étaient pas pédagogue de métier).

Ensuite, il aborde les diverses réformes scolaires d'Après-Guerre et résume les nombreux progrès réalisés en psychologie du développement et de l'enfant.

Théoricien du constructivisme, il pointe du doigt les méthodes d'enseignements archaïques dont usent encore (et malheureusement) à l'heure actuelle la majorité des maîtres d'école (transmission verbale). Preuve scientifique en main, Piaget prouve l'importance des méthodes nouvelles dans le développement de l'intelligence.

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Compilant les 3 écrits sur l'éducation attribués à Plutarque, le premier ("L'éducation des enfants") aura eu une influence majeure sur les grands philosophes que nous connaissons aujourd'hui (Rabelais, Montaigne, Rousseau). Le deuxième essai fournit les préceptes indispensables pour mener à bien des lectures poétiques, dont l'intérêt central consiste à enrichir l'âme du jeune en le guidant progressivement vers l'étude de la philosophie. Arrive alors le dernier texte où sont dévoilés plusieurs conseils sur l'état d'esprit à adopter pour poursuivre les études supérieures.

Bien qu'un peu dépassé sur certains points, voilà un traité qui fait le plus grand bien à notre époque actuelle. Essentiellement centré sur le développement de la vertu et du bonheur, l'école de l'Antiquité regorge, à sa manière, de précieuses leçons sur le véritable rôle que nous devrions donner à l'enseignement.

Si la lecture de ce livre est à recommander à tous, je la conseille plus particulièrement à ceux qui veulent revenir aux origines de la pensée rousseauiste. En effet, c'est à la fois avec et contre Plutarque que Rousseau utilisera (parfois presque repris tel quel) quelques une de ses idées qui serviront de base à l'Émile.

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Tandis que l'Après-Guerre est marqué par toute une série de réforme, notamment la démocratisation de l'éducation, les travaux de Bourdieu et Passeron vont mettre en lumière les mécanismes cachés du système éducatif. En effet, la mise à disposition des bourses et allocations d'études ne suffisent pas à contrer les inégalités sociales. La raison est simple : Bien que se présentant comme un moyen d'émancipation et d'égalité, l'école ne fait que perpétrer les inégalités en assurant le maintien de la classe dominante. Paradoxalement, les institutions scolaires favoriseraient non pas la culture qu'elles transmettent, mais la culture dont héritent les privilégiés.

Les auteurs formulent également comme reproche que l'enseignement ait une finalité très ambigu : d'un côté, il y a le prestige d'accéder au modèle de "l'intellectuel", et de l'autre, il y a la réalité du travail.

Au final, la solution (très discutable à mon humble avis) proposée consisterait à rationaliser les écoles afin qu'elles préparent les élèves exclusivement au monde du travail.

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En soumettant à l'examen critique certaines conceptions philosophiques du passé, Durkheim va tenter de donner une définition sociologique à l'éducation et ses enjeux. Pour se faire, il attire l'attention sur le fait que la quête d'un idéal pédagogique universel est vain car, à chaque période de l'histoire, le système éducatif s'est toujours adapté en fonction des nécessités de son temps.

L'éducation est donc intimement lié aux sociétés, et ce depuis toujours : autrement dit, l'éducation est une chose éminemment sociale, dans le sens où elle façonne l'homme selon ses propres besoins. Le rôle de l'enseignement est de former l'être social, en transformant l'enfant égoïste et asocial qui vient de naître en un être capable de mener une vie morale et sociale.

S'en suit plusieurs réflexions sur le rôle de l'état dans ce domaine, la nature et les méthodes de la pédagogie ainsi que l'évolution du système éducatif français.

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Suscitant un grand intérêt au 18e siècle, le sujet de l'éducation est cette fois-ci abordé par Emmanuel Kant. Influencé majoritairement par les idées de Rousseau, celui-ci va développer la question en distinguant l'éducation physique (signifiant ici les soins que nécessite l'enfance) de l'éducation pratique (c'est-à-dire les connaissances à inculquer, la préparation à la vie en société ainsi que le développement de la moralité).

Mais contrairement à l'auteur de l'Émile, Kant va définir « l'état de nature » d'une manière nouvelle (l’homme n'est ni bon ni mauvais de naissance, il porte en lui les germes du bien et du mal. C'est l'éducation qui fera toute la différence) et insiste à plusieurs reprises sur l'importance de la discipline chez les enfants.

La morale semble avoir une place centrale dans la philosophie kantienne, d'où son effort pour théoriser les différents types de vices, vertu et désirs afin d'établir la meilleure conduite à adopter pour mener une vie sereine et juste.

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Offrant de précieuses pistes de réflexion, ce livre est un outil de référence pour quiconque voulant entamer une recherche sur le sujet de l'éducation.

Primo, différentes méthodes d'investigations sont exposés (Explorer sa propre histoire et celle des philosophes qui ont précédés, porter la réflexion sur les sciences de l'éducation, la dialectique...). Secundo, le sens que nous donnons à l'éducation et ses enjeux sont posés avec justesse et précision (Qu'est-ce que l'éducation/l'institution/la pédagogie ? Quelles sont les différentes formes d'autorités, sont-elles nécessaires ? Comment surmonter les oppositions existantes entre contrainte et liberté, transmission et spontanéité, rupture et continuité ?). Enfin, après avoir décrit les différents courants qui tentent, chacun à leur manière, de tirer l'éducation vers son côté (positivisme, relativisme, etc), l'auteur conclut sur un résumé de ce qu'il pense être important à enseigner.

Si cet écrit n'est pas, contrairement à ce que laisserait sous-entendre le titre, une synthèse des penseurs de l'éducation, il est en revanche une synthèse des questions qui ont été, sont et seront toujours d'actualité (car la philosophie de l'éducation est "une remise en question totale, radicale et vitale de tout ce que nous savons ou croyons savoir sur le sujet").

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Si Jung insiste autant sur la nécessité pour l'éducateur de se connaître lui-même ainsi que ses élèves, c'est avant tout car la quête de l'âme est au fondement même de la psychologie analytique. Pour se faire, plusieurs outils bien connus sont exposés (interprétation des rêves, méthode des associations, analyse de l'inconscient...). Tout en insistant sur l'importance d'acquérir des connaissances approfondies en psychopathologie, Jung fait ensuite la psychanalyse de plusieurs cas d'enfants, en expliquant que bien souvent, la névrose n'est que le reflet des difficultés du milieu familial.

Après avoir insisté sur l'importance des parents, et ici plus particulièrement du père, dans la destinée de l'enfant, l'auteur évoque ensuite la situation des enfants surdoués : lors de sa conférence donnée dans les années 1940, Jung attirait déjà l'attention sur le fait que le don pour les mathématiques n'est pas représentatif de l'intelligence/la logique dans son entièreté, mais que l'homme possède également d'autres dons qui font appel à l'intelligence (et ce, plus de 30 ans avant les travaux d'Howard Gardner !)