Lectures 2018
45 livres
créée il y a presque 7 ans · modifiée il y a presque 6 ansLa maladroite
Sortie : 19 août 2015 (France). Roman
livre de Alexandre Seurat
Sauvenier a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
La Maison Atlantique
Sortie : 9 janvier 2014 (France). Roman
livre de Philippe Besson
Sauvenier a mis 6/10.
Annotation :
« Voilà la chose la plus difficile :
apprendre à vivre avec ses disparus. Les ranger dans une boîte afin qu’ils deviennent des souvenirs. Les tenir à distance pour qu’ils cessent de nous heurter. Les aimer infiniment pour n’être pas dévoré par le manque. Faire de cette pensée douloureuse une pensée calme. Passer de la douleur brute à la douceur fragile. Cela demande du temps, de la persévérance. Je me savais capable de patience. J’ai découvert l’endurance. (...)
Oui, le plus difficile est d’apprendre à vivre avec ses disparus.
Mais quand on a appris, alors on est imbattable. » (p. 29-30, 10/18).
Les Jours fragiles
Sortie : août 2004 (France). Roman
livre de Philippe Besson
Sauvenier a mis 7/10.
Annotation :
« Les lieux sont aussi des liens. Et ils sont notre mémoire. » (p. 68, 10/18)
L'increvable monsieur Schneck
Sortie : 2006 (France). Roman
livre de Colombe Schneck
Sauvenier a mis 6/10.
Le fil
Sortie : 1994 (France). Roman
livre de Christophe Bourdin
Sauvenier a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
« (...) ces fils imaginaires et verticaux, qui redressent naturellement toujours le dos de ceux qui savent qu’ils sont valides (alors on comprenait qu’une maladie qui apparaît, qui commence d’affleurer à la peau, de marquer physiquement, c’est moins, peut-être, la progression de quelque chose, une puissance qui naît, que des efforts qu’on ne fait plus, que la volonté qui disparaît, qu’une résistance qui cède quand on a reculé, comme une mer, un océan dont les vagues qui avancent, sur une grève, à la marée montante, ne sont pas dues, comme on croirait, à la force des eaux, mais au soleil ou à la lune, à des astres exerçant leur attraction différemment ; et plus généralement, on comprenait qu’une agonie est faite successivement de résistances et puis de démissions, d’écroulements, de fortifications, d’échecs et de victoires, de petites morts et de résurrections) » (p. 76-77, édition La Différence).
Un Juif pour l'exemple
Sortie : janvier 2009 (France). Roman
livre de Jacques Chessex
Sauvenier a mis 8/10.
Laëtitia
ou la fin des hommes
Sortie : 25 août 2016 (France). Essai
livre de Ivan Jablonka
Sauvenier a mis 8/10.
Annotation :
"(...) j’essaie d’enregistrer, à la surface de l’eau, les cercles éphémères qu’ont laissés les êtres en coulant à pic. » (p. 10).
Le vampire de Ropraz
Sortie : 7 février 2007 (France). Roman
livre de Jacques Chessex
Sauvenier a mis 7/10.
Polaris (2015)
Sortie : septembre 2017 (France). Roman
livre de Fernando Clemot
Sauvenier a mis 7/10.
Annotation :
« Comment avons-nous survécu, après avoir connu cette douce époque avant l’horreur ? Je sentais souvent que personne ne pouvais dépasser cette période et que ceux qui restaient n’étaient pas entièrement vivants. Après cela, les idéaux moururent, adieu, les fraîches prairies et les pipes languissamment fumées : les scènes d’amour aussi moururent et même le train devint une personnification de l’effroi et de la misère. Tous les gens que j’ai connus sont morts peu après et de là est né l’âge de fer où nous sommes. Cette lumière s’éteignit et vint cette obscurité dans laquelle nous continuons d’avancer à tâtons. » (p. 57)
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"Maintenant, vous voyez que la douleur et le souvenir s'écoulent toujours par un unique conduit, comme l'urine et le sperme, plaisir et excrétion, torture et mémoire sont des gouttes de mercure coincées sous une plaque de verre. La douleur a plus de vitalité, elle se démène bien souvent, c'est une bestiole coincée dans une canalisation ; la mémoire est une meurtrière plus apaisée, comme pourrait l'être une maladie, ce n'est peut-être que cela." (p. 167)
L'Ogre
Sortie : 11 septembre 1973 (France). Roman
livre de Jacques Chessex
Sauvenier a mis 7/10.
Annotation :
« Il se mit au lit et ne parvint pas à s’endormir. La cérémonie du matin lui revenait. Le sentiment de délivrance qu’il avait ressenti au Crématoire le torturait comme un remords. Il s’appliqua, comme il en avait lu le conseil dans les magazines, à laisser peser son corps et ses membres sans aucun contrôle de sa volonté, et il allait s’abandonner à une première paix quand il pensa : je fais le mort. D’un coup sa douleur se raviva. Il revit le cimetière du Bois-de-Vaux, les allées nettes, les milliers de tombes : au fond de chaque fosse un squelette couché, un cadavre en état de décomposition conservait rudimentairement la forme de l’homme qu’il avait été. Le « dernier sommeil » gardait la familiarité d’une habitude simple et bonne à quoi se reconnaissait, dérisoirement, le peu de pouvoir de la mort. Il y avait là quelque chose de rassurant, de ressemblant, qui perçait le coeur de Jean Calmet. La tombe comme un lit quotidien. Ces os duraient. Le crâne, les dents, les fractures, la taille du gisant étaient parfaitement reconnaissables, on identifiait des plombages de dentistes, des bagues, des lambeaux de vêtements. Cette espèce de survie purement physique semblait soudain à Jean Calmet aussi précieuse que l’éternité. Et lui, qu’avait-il fait de son père ? Qu’avaient-ils décidé, ses frères et sœurs, que lui avaient-ils fait approuver ? À les entendre, rien n’était sale comme un corps pourrissant sous un peu de terre. Il fallait penser à Maman. L’image du docteur en décomposition la poursuivrait sans répit. Et l’hygiène ! On avait un automne particulièrement chaud. Raison de plus. Par ce temps-là les morts se gâtent plus vite. Jean Calmet approuvait avec soulagement. Le docteur serait réduit en cendres. Il ne fallait lui laisser aucune chance de conserver, dans la bonne terre, sa vigueur exaspérante et scandaleuse. Il s’agissait de détruire cette force, ces muscles, jusqu’à ces yeux sur lesquels on avait inutilement fermé pour quelques heures les grosses paupières rouges. Détruire son père. En faire un petit tas de cendres au fond d’une urne. Comme du sable. De la poussière anonyme et sans voix. Du sable aveugle. » (p. 18-19, Les Cahiers rouges)
Notre désir est sans remède (2015)
Sortie : août 2015. Roman
livre de Mathieu Larnaudie
Sauvenier a mis 7/10.
Annotation :
« A Broadway, sur les planches, il découvrit le captivant vertige qui émane des visages enfarinés, défigurés, tenus en joue par les spotlights impitoyablement braqués sur eux ; il aima ces masques blafards et coruscants, le plissé des rideaux d’angle, l’odeur des coulisses, le grincement des strapontins, le murmure qui parcourt les salles où l’effroi qui les glace lorsque l’émotion s’en empare, les outrances et les grimaces qui agitent les corps sur scène, l’entrelacs coordonné des voix, des chants, et les emphases de l’orchestre. Il aima la faune qui gravite autour des sources de lumière et qui s’en repaît (...) » (p. 17)
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« Il y a dans ces gouffres que sont les salles de spectacle vides une odeur particulière , une étrange qualité de silence - Le silence suspendu, profond et fragile, du lieu qui a vocation à conduire le son ; et peut-être, pour prétendre « faire théâtre », pour avoir le désir de s’y consacrer, faut-il avant tout, plus que les textes et leur commerce, plus que les comédiens et leurs performances, plus que les théories qui guident les uns et accompagnent les autres, aimer ces premières sensations-là, ce parfum, ce silence, les cliquetis d’acier des mécaniques qu’on installe, qu’on active, le verso bricolé des décors qui attendent dans l’ombre et l’agitation feutrée qui règne dans les coulisses, l’âcre fragrance de la poudre à maquillage et les aiguilles des costumières, la rumeur, enfin, du public qui remplit peu à peu les travées, dont l’on ne devine rien tant qu’on est bien isolé, au chaud, près du poêle dans les loges mais que l’on s’approche pour entendre un instant, discrètement, depuis le plateau dissimulé, avant le lever de rideau. » (p. 120-121)
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« Il n’est certes pas innocent que le mot ‘bigot’ soit l’un des plus laids de la langue, autant par ses sonorités où perce une bovine obséquiosité, quelque chose de rond et flasque, d’ahuri et clos sur soi, que pour l’attitude qu’elles désignent : cette gravité bégueule et cette hypocrisie servile dévouées non pas tant à une hypothétique transcendance qu’à la morale mesquine, à la loi rigide et coutumière censée en descendre et avec celle-ci, l’indignation facile, le zèle ostentatoire, le goût d’aboyer en rampant. » (p. 44-45, Actes Sud)
Une jeunesse à l'ombre de la lumière (2000)
Sortie : septembre 2000. Roman
livre de Jean-Marie Rouart
Sauvenier a mis 4/10.
Annotation :
« Une légère anomalie a toujours compliqué mes rapports avec mon père : en réalité, de nous deux, le père, c’était moi. »
De l'eau glacée contre les miroirs
Sortie : septembre 2007 (France). Roman
livre de Philippe Mezescaze
Sauvenier a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
« La mâchoire ciselée, les tempes creusées et le regard enfoncé sous les arcades écarquillées, me camper devant les miroirs sombres de la mémoire. » (p. 25)
Le Vrai Lieu (2014)
Sortie : 2 octobre 2014. Entretien
livre de Annie Ernaux et Michelle Porte
Sauvenier a mis 8/10.
Annotation :
"Sauver, oui, par l'écriture, mais pas me sauver seule, pas sauver ma vie comme somme d'événements personnels. On ne peut pas. Il faut sauver en même temps l'époque, le monde dans lequel on a été, on est. Et ça va du quotidien, simplement des gens croisés dans la rue, à des scènes très lointaines. C'est sauver ce qu'on a aimé, des chansons, des livres qui n'ont peut-être pas de valeur, mais dont on se souvient. Il y a là, sans doute, un grand désir d'exhaustivité, de recréation totale du temps passé vécu. Mettre tout dans l'écriture." (folio p. 87)
Un passager clandestin
Sortie : février 2009 (France). Roman
livre de Philippe Mezescaze
Sauvenier a mis 6/10.
La vie des morts est épuisante
Sortie : 1997 (France). Roman
livre de Olivier de Vleeschouwer
Sauvenier a mis 8/10.
Baudelaire en passant
Sortie : 16 octobre 2003 (France). Récit
livre de Didier Blonde
Sauvenier a mis 8/10.
Les bouées jaunes
Sortie : 3 janvier 2018 (France). Récit
livre de Serge Toubiana
Sauvenier a mis 7/10.
Annotation :
« J’aimais la voir entrer dans l’eau en mettant son bonnet, s’apprêtant à partir au loin en nageant sur le dos. (...) Une fois éloignée du bord, elle longeait la ligne délimitée par les bouées jaunes, nageant au-delà des premiers bateaux, si loin qu’il m’arrivait de la perdre de vue. » (p. 7)
« Peu de temps avant de mourir, Emmanuèle me parlait des bouées jaunes et du plaisir qu’elle prenait à nager en été, chaque matin, à la Grande Plage. » (page 8)
« Je n’ai pas décidé d’entamer l’écriture de ce livre, la veille de sa mort. C’est lui qui s’est imposé à moi, comme une évidence. Avec cette image d’elle nageant du côté des bouées jaunes. Écrire est devenu ma bouée, et je me suis accroché à elle. Ce livre m’a pris par la main et m’a conduit, jour après jour, en m’aidant à faire le deuil d’Emmanuèle. Écrire, c’est avoir rendez-vous chaque jour avec elle. Il est aussi un cadeau qu’elle me fait, 'après sa mort'. » (p. 135).
« Ces bouées sont en fait des corps-morts auxquels les bateaux peuvent s’amarrer, ou des balises signalant les périmètres délimitant le chenal qu’il leur est possible d’emprunter pour accoster sur la plage.
Des 'corps-morts'. C’est vers eux qu’Emmanuèle allait nager, pleine de vitalité et du désir de dépenser son trop-plein d’énergie. Étrangeté et trou noir du langage. Contraste sidérant entre un mot qui renferme l’idée de mort, celle du corps justement, et l’image accolée à cette femme magnifique qui désirait tant vivre. » (p. 185)
Tout s'est bien passé (2013)
Sortie : janvier 2013. Roman
livre de Emmanuèle Bernheim
Sauvenier a mis 8/10.
La pyramide de glace (2014)
Sortie : 1 octobre 2014. Roman
livre de Jean-François Parot
Sauvenier a mis 6/10.
L'inconnue de la Seine
Le Nom de l'Inconnue
Sortie : 24 mai 2012 (France). Roman
livre de Didier Blonde
Sauvenier a mis 7/10.
Annotation :
« J’ai besoin de l’imprimatur de la littérature pour croire au monde. » (p. 17, La blanche).
« Où trouverez-vous, dans l’océan des littératures, un livre surnageant qui puisse lutter de génie avec cet entrefilet : "Hier, à quatre heures, une jeune femme s’est jetée dans la Seine du pont des Arts" (Balzac). » (p. 52)
Les Passants de Lisbonne (2016)
Sortie : 7 janvier 2016. Roman
livre de Philippe Besson
Sauvenier a mis 7/10.
Clara Malraux l’aventureuse (2008)
Sortie : septembre 2008. Biographie
livre de Claude-Catherine Kiejman et Jean Lacouture
Sauvenier a mis 7/10.
Annemarie Schwarzenbach, ou le mal d'Europe (2004)
Sortie : 2004. Biographie, Récit
livre de Dominique Laure Miermont
Sauvenier a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Dans les forêts de Sibérie (2011)
Sortie : septembre 2011. Correspondance, Journal & carnet, Essai
livre de Sylvain Tesson
Sauvenier a mis 8/10.
Annotation :
« Comme lorsque l’œil découvre dans un livre la phrase que l’esprit attendait depuis longtemps sans réussir à la formuler. » (31 mai, p. 199 La blanche, Gallimard)
« Le versant des montagnes, haut de 1 500 mètres, se prolonge d’autant jusqu’au fond du lac. Ma cabane occupe une mince rupture de pente exactement à mi-chemin de ce fil développé sur trois kilomètres. J’habite en équilibre entre une paroi et un gouffre. » (31 mai, p 198-199)
« Le reflet offre à l’homme de quoi contempler deux fois la splendeur. » (2 juin, p. 206)
« Les reflets sont plus beaux que la réalité. L’eau féconde l’image de sa profondeur, de son mystère. La vibration à la surface situe la vision aux lisières du rêve. » (5 juin, p. 210)
« La vie consiste à tenir le coup entre la mort des êtres chers. » (28 juillet, p. 267)
Une très légère oscillation
Sortie : 18 mai 2017 (France). Correspondance, Journal & carnet
livre de Sylvain Tesson
Sauvenier a mis 6/10.