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Oh Victor !

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Yasunari Kawabata ...

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9 livres

créée il y a plus de 7 ans · modifiée il y a environ 4 ans
S'il est minuit dans le siècle
8.5
1.

S'il est minuit dans le siècle

Sortie : 1939 (France). Roman

livre de Victor Serge

Chaiev a mis 10/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

CRITIQUE INSIDE ↓

Mémoires d'un révolutionnaire 1905-1945
8.8
2.

Mémoires d'un révolutionnaire 1905-1945

Autobiographie & mémoires

livre de Victor Serge

Chaiev a mis 10/10.

L’An I de la Révolution russe
8.6
3.

L’An I de la Révolution russe

Sortie : 1930 (France). Essai

livre de Victor Serge

Chaiev a mis 10/10.

Annotation :

Victor Serge a vécu en URSS de 1919 à 1936, prenant part aux combats révolutionnaires avant d’être traité en paria par les autorités staliniennes qui l’enverront en déportation dans l’Oural avant de l’expulser du pays. Il n’a donc pas assisté aux événements qu’il relate dans son livre, mais connait de première main tous ses acteurs et a pu avoir accès à des dizaines d’ouvrages russes encore inconnu du public occidental au moment de la rédaction (1925-1926). Mêlant ses talents de journaliste à une volonté d’exactitude historique, il dresse un tableau saisissant de la première année de la prise du pouvoir par les bolchéviques, retraçant patiemment les différentes luttes, qu’elles soient internes ou contre les différents ennemis de la Révolution, qui émaillèrent ces premiers mois incertaines violents. Si son admiration pour Lenine et Trotsky est évidente, il parvient néanmoins à garder une certaine neutralité dans le ton, cherchant toujours à fonder son appréciation sur des faits objectifs, sans mettre de côté son sens critique qui fera sa patte tout au long de sa vie de militant. Alors que dans ses romans, il privilégie plutôt une approche impressionniste, ici il s’appuie sur des témoignages, des chiffres, et des analyses qui rendent le texte passionnant de bout en bout. On y suit l’aventure de quelques hommes hors du commun, décidés à payer de leur vie l’avènement d’un rêve impossible.

Ville conquise
7.4
4.

Ville conquise

Sortie : 1932 (France). Roman

livre de Victor Serge

Chaiev a mis 9/10.

Annotation :

Troisième moment de la Trilogie de la Révolution, cette fois l’action se resserre sur une année (hiver 19/ hiver 20), et sur une ville, Petrograd, assiégé par les armées blanches. Serge reprend une construction chorale comme dans les deux premiers tomes, mais construit cette fois son livre comme une marqueterie permettant de suivre le destin croisé de plusieurs personnages en lutte, qu’ils soient des bolcheviks convaincus, des opportunistes, ou des comploteurs. Tous sont pris dans une tourmente qui les dépassent, tous sont au bord d’un gouffre terrible, et le mouvement général du livre est celui d’un sauve qui peut dramatique, dont l’issue reste incertaine avant la victoire finale, victoire à la Pyrrhus comme le montrera la suite des événements : si les Rouges ont gagné, l’engrenage fatal ne fait que commencer. Avec son acuité et sa lucidité habituelle, Serge creuse là où ça fait mal, en ennemi acharné du dogmatisme et du cynisme. Il sait - lui qui aura compris et dénoncé avant tout le monde les crimes de Staline - que dans ce genre de bataille, les hommes honnêtes seront toujours broyés les premiers mais il reste attaché à une sorte d’idéalisme tragique puisque ce n’est que sur le corps sacrifié des êtres purs que l’espoir de réussir quand même repose. A cette éthique dévastatrice correspond un style d’une pureté et d’une force incroyable, toujours en lien avec la Nature, seule aune possible à un combat juste et humain.

Naissance de notre force
7.5
5.

Naissance de notre force

Sortie : 1931 (France). Roman

livre de Victor Serge

Chaiev a mis 8/10.

Annotation :

Vue l’existence qu’aura menée Victor Serge, il peut paraître assez logique que ses romans soient si autobiographiques, et son autobiographie si romanesque. « Naissance de notre force » est le deuxième volet de sa trilogie consacrée à ses premières années de révolutionnaire. Sorti de prison où il a purgé une peine de cinq ans pour anarchisme (le sujet du premier tome), Victor est expulsé de France et trouve refuge à Barcelone, en 1917, alors que la ville est en pleine ébullition libertaire. Le roman commence là, puis au lendemain d’une insurrection avortée suit le héros dans son errance parisienne, sa captivité en camp de concentration, et son départ pour Petrograd en 1919, suite à un échange de prisonniers entre la France et la Russie soviétique. Mais contrairement à ce qu’un simple résumé pourrait laisser croire, le sujet du livre n’est pas tant les pérégrinations d’un apatride au milieu d’un monde en guerre, mais bien plutôt, comme l’indique le titre, la radiographie d’une sensation aussi puissante qu’impalpable, la sensation de faire groupe et de découvrir progressivement comment l’énergie d’une masse peut se répandre et s’affiner en chacun de ses membres. Le style de Serge est à la fois dépouillé et cubiste, il part d’événements marquant mais les détaille très peu, c’est à peine si l’on arrive à les suivre, car n'est décrite que l’émotion qu’ils suscitent. Autre originalité et autre tour de force stylistique, la façon dont le héros est tout d’abord fondu dans une bande de personnage, un « nous » multiforme et omniprésent, dont il se détache très lentement comme si le point focal se faisait sur lui au fur et à mesure, laissant les camarades dans un arrière plan de plus en plus flou. Il en résulte une oeuvre d’une sincérité et d’une honnêteté rare (enfin rare pour la majorité de l’humanité, pas pour Serge), qui sait attendre que son message infuse lentement mais surement dans le cerveau de son lecteur.

« j’admirais la langue castillane qui, appelant l’homme hombre, me permettait d’entendre : une ombre. »

Les Derniers Temps
6.

Les Derniers Temps (1946)

Sortie : 1946. Roman

livre de Victor Serge

Chaiev a mis 8/10.

Annotation :

Après avoir raconté les combats anarchistes en Espagne, les prisons, la révolution russe et son effondrement, les camps staliniens, Serge se devait de poursuivre son oeuvre romanesque par ce qui fut le dernier acte de l’effondrement de son monde, la Seconde guerre Mondiale. Pour cela, il se jette à corps perdu dans un roman choral qui se déroule dans la France de la débâcle, terrain marécageux qui lui offre tous les contrastes que pouvait souhaiter son esprit de militant intègre, lui qui aura passé son existence à lutter partout et toujours contre les dogmatismes politiques et sociaux. L’acmé d’un combat, donc, qui n’aura connu que des défaites et des catastrophes, le moment de vérité aussi où chacun découvre ses forces ou ses faiblesses : si l’auteur écrit son livre alors que le nazisme a perdu, les personnages par contre sont pris en pleine détresse face à l’absurde déferlement de haine fratricide, incapable de savoir comment lutter et si leur courage leur servira à quelque chose. Mais avec une très grande force stylistique, le roman dépasse ces limites purement historiques : il ne s’agit pas tant pour Serge de délivrer un message que de mettre en oeuvre une symphonie littéraire digne de se hausser à la hauteur du défi que lui offre cet ultime preuve de la folie des hommes.

« Parce que nous manquons d’imagination, Simon, les catastrophes, voilà vingt ans que nous les collectionnons, nous, et que nous avertissons, et que nous prophétisons, et que nous écrivons là-dessus, dans nos petits journaux que personne ne lit, des articles d’une dialectique irréprochable. Tout est dit : la seule porte de sortie donne sur le précipice. Il faut sauter, mes enfants ! C’est la seule chose que nous n’ayons pas compris à fond, nous aussi, faute d’imagination… Quoi de plus naturel que l’écroulement d’un vieux monde ? Les gens avaient oublié qu’il est aussi naturel pour la bête humaine d’attendre le massacre, de fuir sur les routes, de se cacher dans les forêts, que de naître, de croître, de lutter, de mourir de vieillesse… »

Les Années sans pardon
7.

Les Années sans pardon (1971)

Sortie : 16 septembre 2011 (France). Roman

livre de Victor Serge

Chaiev a mis 8/10.

Annotation :

Mis bout à bout, les romans de Victor Serge dessine un portrait lucide et inestimable de la première moitié du XXe siècle, entre 1913 et 1946, un quasi reportage sur les années de lutte, de doutes, de revers de tous ceux qui ont voué leur existence à lutter contre le fascisme et la barbarie capitaliste. Un portrait tout en nuances, qui ne fait jamais l’impasse sur les contradictions et les exactions commises dans chacun des deux camps en présence. Les « Années sans pardon » s’attache à la période 39/46, autour des figures de Sacha et Daria, deux déçus du communisme stalinien, traversant une Europe en guerre avant d’aller se réfugier au Mexique, pensant finalement que la fuite est encore la seule façon de se retirer d’un jeu tragique sans trahir. Le livre se décompose en quatre partie : un Paris labyrinthique où chaque rencontre est une menace potentielle, Léningrad assiégée, Berlin à l’heure de la défaite allemande, et le Mexique lointain et mystique, écrasé de chaleur. A chaque fois, l’écriture de Serge serre au plus près le vécu des hommes et des femmes, mêlant réflexion philosophique et politique aux gestes les plus quotidiens. Serge fait partie de ces témoins rares, ennemis du dogmatisme, dont la voix est inévitablement tenue sous le boisseau tant elle dérange les certitudes, et qui pourtant s’obstine envers et contre tous.

L'Affaire Toulaev
7.2
8.

L'Affaire Toulaev

Sortie : 1948 (France). Roman

livre de Victor Serge

Chaiev a mis 8/10 et a écrit une critique.

Annotation :

CRITIQUE INSIDE ↓

Les Hommes dans la prison
7
9.

Les Hommes dans la prison (1930)

Sortie : 1930 (France). Récit

livre de Victor Serge

Chaiev a mis 7/10.

Chaiev

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