VOCODEUR, je t'aime

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"From Here to Eternity" est un album futuriste aux sonorités électroniques (vocoder en prime) qui demeure l'une des grandes réussites de Giorgio Moroder. Ce chef-d'oeuvre de la musique disco fut une étape importante dans la carrière de Giorgio, alors fraichement auréolé par le succès de la chanson "I Feel Love" sortie la même année.

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Autant que je m'en souvienne, c'est avec ce morceau que j'ai été mis en contact pour la première fois avec le vocodeur ... j'ai été sidéré et le suis encore toujours par l'usage qu'elle en fait ... une voix d'outre-espace ...

https://www.youtube.com/watch?v=Vkfpi2H8tOE (clip vidéo)

«O Superman», qui n’a jamais été pensé comme un single, fait à ce titre partie d’une plus grand œuvre, son spectacle United States, dans lequel elle évoque, à travers des récits parlés mêlant un aspect à la fois politique et biographique, les thèmes qui lui tiennent à cœur : communication, technologie et langage.

«O Superman» évoque d’ailleurs ces thématiques sous une forme relativement cryptée, offrant de multiples interprétations. Le titre et l’ouverture (O Superman. O judge. O Mom and Dad) font d’abord référence aux premiers vers («Ô Souverain, ô juge, ô père») de l’opéra Le Cid (1885), du compositeur français, Jules Massenet. Par la suite, le poème au vocodeur aborde la faillite des technologies militaires en évoquant de façon quelque peu abstraite (« Here come the planes. They’re American planes »), un célèbre fait divers de l’année 1980 : le crash d’appareils américains en territoire iranien, partis sauver des otages retenus à Téhéran par des militants islamiques. Les lyrics en forme de collage citent par ailleurs un texte du grec Hérodote à propos des services postaux perses (phrase qui orne le bureau de poste historique de New York) ainsi que des fragments du Tao Tö King (la « bible » des taoïstes chinois). Mais c’est surtout une étrange conversation qui vient structurer l’ensemble de la chanson et lui apporter toute sa puissance poétique et même spirituelle. À travers le filtre d’un répondeur téléphonique, la narratrice converse en effet avec une voix prétendant être sa mère, qui se révèle plutôt par la suite comme une force supérieure, quasi divine, dont on peine à saisir la véritable nature : déesse-mère, force morbide, libératoire, protectrice ou coercitive. La nature abstraite et universelle de ces paroles, associées à la voix chaleureuse et au tempo hypnotique du morceau, expliquent certainement son succès et la fascination qu’il exerce. Pour beaucoup, il prendra d’ailleurs une toute autre signification, entre deuil et prophétie, lorsque Laurie Anderson le reprendra pour la première fois sur scène à New York, quelques jours après le 11 septembre 2001.

(Jean-Yves Leloup, extrait d’un article publié dans le hors-série du magazine Tsugi "100 singles" - été 2014)

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Sur le morceau "Dumb all over" un anti-prêche religieux féroce est récité au vocodeur de manière judicieuse, dont voici la traduction : http://www.fredunzel.com/titres/you_are_what_you_is/fz-morceau-dumb_all_over.htm

https://www.youtube.com/watch?v=QTfOB_TBBew (piste audio)

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Toujours au fait des innovations technologiques, c'est d'une manière judicieuse que Mike Oldfield utilisera le vocodeur pour ce morceau, simulant un opérateur-radio en communication avec un pilote inexpérimenté au bord du crash aérien ...

https://www.youtube.com/watch?v=9hRkyIszav8 (clip vidéo)

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De manière surprenante, c'est un musicien de jazz, et non des moindres, qui se laisse tenter par les innovations technologiques de l'époque ...

https://www.youtube.com/watch?v=GHhD4PD75zY (clip vidéo)

Annotation :

S'il est bien un morceau de Kraftwerk qui mets le vocodeur à l'honneur, c'est bien ce "Musique Non Stop", mais il y en a bien d'autres évidemment, le vocodeur étant en quelque sorte leur marque de fabrique ...

https://www.youtube.com/watch?v=O0lIlROWro8 (clip vidéo)