A relire en 2015

Annotation :

Relecture quasiment terminée, aucun regret ni jugement à réviser. La force incroyable du livre tient, entre autre, dans ses dialogues, qui servent finalement d'analyse politique et militaire des situations exposées par le récit. Dans ces moments d'incertitude, l'impérialisme est montré tel qu'il est, qu'il soit le fait de cité démocratique, d'un peuple mal conseillé, ou d'oligarques sans scrupule. Le dialogue des Méliens, le livre III et les discours opposés de Cléon et de Diodotos ressortent tout particulièrement. Pour des raisons différentes, le livre I, malgré son état d’inachèvement, est absolument admirable.
Thucydide est prêt à accorder son admiration aussi bien au spartiate Brasidas qu'au chef du parti populaire Thémistocle, pourtant souvent égratigné par les autres historiens et sans doute "politiquement" éloigné des opinions que l'on peut prêté à Thucydide. Même les qualités du détesté Cléon ressorte malgré lui comme la profonde nullité de l'estimé Nikias. Il est donc curieux que certains aient voulu l'accuser d'avoir écrit son livre pour justifier son attitude personnelle pendant la guerre, mais lorsque l'on voit une descendance directe entre les héros de Marathon et le libéralisme moderne, on peut je suppose se permettre d'enseigner à Yale et d'être dérangé par Thucydide. Bref, je me comprends.
Le souci de la précision historique tel que le concevait l'Athénien ne se retrouvera que bien des siècles plus tard. Son esprit d'analyse et son intelligence resteront des sommets de la pensée humaine, que nous ne pouvons que regarder avec humilité et tenter d'en tirer le plus possible.

Annotation :

Je me sens mieux armé, et mon admiration pour ce livre est immense.

Annotation :

Relire un tome de la recherche par an.

Annotation :

Lu en prépa, noyé dans les développements limités à l'ordre 5 et les déterminants de Cauchy, avec Un amour de Swann la même année. Grand souvenir.