Annus cinephilis MMXVI
Films (re)vus en 2016. Avec commentaires. Au début...
Courts-métrages (jusqu'à 40-50 min) inclus.
***Janvier*** (26 films et 1 CM) : 1) La Foule (King Vidor, 1928) --- 2) Faust (Alexandre Sokurov, 2012) --- 3) Intolérance (D. W. Griffith, 1916) --- 4) Elisa, mon amour (Carlos ...
532 films
créée il y a presque 9 ans · modifiée il y a 15 joursFaust (2011)
Фауст
2 h 14 min. Sortie : 20 juin 2012 (France). Drame
Film de Alexandre Sokourov
Stimmung a mis 5/10.
Annotation :
***Janvier***
J'inaugure 2016 en passant un pacte avec Sokurov, après ceux déjà signés en 2015 avec Murnau, Zulawski, Has...
Cette appropriation slave d'un conte germanique offre un rendu déroutant, d'abord par ses choix esthétiques : il faut voir Méphisto en usurier chétif et bubonneux à la difformité brughelienne, bien loin du diable charismatique et séduisant dépeint par Goethe et Murnau. Un rendu hybride, syncrétique, comme si l'âme russe pénétrait l'esprit allemand, qui est bien présent, entre visions romantiques et préoccupations eschatologiques. On pense à Bosch, Holbein... à certains Herzog des années 70, dont on retrouve la fascination pour les paysages telluriques, quasi apocalyptiques (eux-mêmes inspirés des toiles de Caspar David Friedrich), ainsi que cette idée d'une Allemagne en pleine décomposition organique et spirituelle, comme le suggère littéralement le plan d'ouverture. Entre le corps et l'esprit, fameux dilemme qui sous-tend le mythe faustien, Sokurov décide d'ailleurs de ne pas trancher.
Côté casting, mention spéciale à la Lorelei Isolda Dychauk, à Anton Adasinsky, qui campe un Méphistophélès inhabituel et plutôt déstabilisant, et surtout à l'hallucinant/halluciné Georg Friedrich (der grosse Wagner !), second rôle décidément indispensable du cinéma européen.
Si ce n'est pas déjà fait, jetez un œil à la (brillante) critique de BiFiBi : http://www.senscritique.com/film/Faust/critique/8240346
Cría cuervos... (1976)
1 h 45 min. Sortie : 16 juin 1976 (France). Drame
Film de Carlos Saura
Stimmung a mis 6/10.
Annotation :
L’une de mes trop rares incursions dans le cinéma espagnol. Un film assez glaçant sur l’enfance et le deuil, un peu à la Bergman (on pense forcément à Fanny et Alexandre, mais aussi à Cris et Chuchotements et au Silence), sur fond de franquisme agonisant. Si ce dernier s’incarne de manière explicite dans la figure du père, peu reluisante jusque dans sa mort (façon Félix Faure), il est aussi évoqué par petites touches subtiles, à travers des jeux d’enfants ou plus métaphoriquement dans leurs comportements et leurs traumatismes, en particulier ceux d’Ana. Un film empreint d'un certain malaise, donc, qui ne traite pas vraiment de la perte de l’innocence mais plutôt d’une innocence déjà perdue. Porque te vas...
Kwaïdan (1964)
Kaidan
3 h 03 min. Sortie : 15 mai 1965 (France). Épouvante-Horreur, Fantastique, Sketches
Film de Masaki Kobayashi
Stimmung a mis 6/10.
Annotation :
Les quatre contes de Kwaidan (« histoires de fantômes ») constituent une véritable plongée dans l’univers fantastique et plus généralement dans le folklore et la culture artistique nippone. Pour créer une unité autour de ces quatre récits éclatés, Kobayashi choisit de miser sur une ambiance surnaturelle, qui passe davantage par la mise en place d'un rythme contemplatif, l’esthétique et la poésie déployées (avec plus ou moins de succès) que par l’instauration d’un véritable climat horrifique.
Alors oui, c’est très beau, mais l’ensemble est plutôt inégal et souvent hermétique, à commencer par la première histoire, un peu terne, qui ne gagne en intérêt que dans ses dernières minutes. Les deux sketches centraux sont incontestablement les plus ambitieux, que ce soit visuellement (mention spéciale pour le second, qui joue parfaitement sur les contrastes entre l’hiver bleuté et l’été orangé) ou narrativement, le troisième ayant même des accents de Ran avant l’heure. L’utilisation de la couleur annonce d’ailleurs celle qu’en fera Kurosawa à partir de Dodes’kaden, mais dans un registre peut-être encore plus pictural, plus figé. Enfin, le dernier conte, sorte d’épilogue qui s’interroge sur le processus créatif, bien que mystérieux, est nettement moins somptueux et plutôt bâclé.
Comme tout bon trip sensoriel qui se respecte, Kwaidan séduira donc les uns tandis qu'il laissera les autres sur la touche. Pour moi, ce sera entre les deux.
La Flûte enchantée (1975)
Trollflöjten
2 h 15 min. Sortie : 1 janvier 1975 (Suède). Comédie, Fantastique, Comédie musicale
Film de Ingmar Bergman
Stimmung a mis 7/10.
Annotation :
Même si le prosélytisme un brin lourdingue de l’œuvre originelle (en gros, un clip de propagande franc-maçonne) et l’universalisme quelque peu consensuel de l’ouverture peuvent faire tiquer, cette adaptation de La Flûte enchantée, qui associe parfaitement scénographie théâtrale et langage cinématographique, est d’une rare fraîcheur. On retrouve bien la patte du Suédois (gros plans évoquant la fusion des visages de Persona), qui prend soin d’insister sur ses thématiques de prédilection, notamment les rapports houleux mère-fille. Les moments de grâce sont nombreux (au hasard, l’arrivée en ballon du chœur enfantin sous une neige artificielle), et Bergman ne manque pas d’idées iconoclastes parfaitement géniales (les chanteurs qui fument, lisent Parsifal ou Picsou pendant l’entracte !). Bref, si vous n’aimez pas Mozart… Si vous n’aimez pas Bergman… Si vous n’aimez pas le théâtre filmé : allez vous faire foutre !
Berlin, symphonie d'une grande ville (1927)
Berlin, die Sinfonie der Grosstadt
1 h 05 min. Sortie : 1927 (France). Expérimental, Muet
Documentaire de Walter Ruttmann
Stimmung a mis 7/10.
Annotation :
(Disponible sur Youtube)
Ce documentaire expérimental, film d’avant-garde influencé tant par le futurisme italien (à creuser) que par le constructivisme russe (principalement Vertov, qui s’est lui-même inspiré du film de Ruttmann pour tourner L’Homme à la caméra), constitue d’abord un témoignage historique de premier plan sur le quotidien et le rythme d’une métropole de l’entre-deux guerre. De l’aube au crépuscule, Ruttmann scrute minutieusement les différents aspects de la vie urbaine berlinoise et insiste particulièrement sur la modernité de l'architecture et des infrastructures. De fait, la rapidité du montage vise à rendre compte d’une réalité nouvelle, celle d’une « grande ville », d’une ville-monde quasi futuriste, hyper-connectée et hyper-mobile (focus particulier sur les trains et les axes routiers, avec notamment des scènes d’embouteillage), et compose ainsi un véritable balai symphonique célébrant l’avènement de la modernité et de la technique… la même année qu’un certain Metropolis.
La Vie est un miracle (2004)
Život je čudo
2 h 35 min. Sortie : 14 mai 2004. Comédie dramatique, Comédie musicale, Guerre
Film de Emir Kusturica
Stimmung a mis 4/10.
Annotation :
Un humanisme décalé qui repose sur le contraste entre un regard presque féerique sur le monde et un contexte historique difficile (l’éclatement de la Yougoslavie), cette impression d’être jeté dans un poulailler géant où une fanfare dionysiaque rythme des scènes d’hystérie collective complètement orgiaques… pas de doute, on est bien chez Kusturica !
Et ça commence ma foi pas trop mal, quand on est friand de ce style très marqué. La première heure tient bien la route (on se fait bouffer par des ours, on picole en se prenant pour Guillaume Tell, on joue au foot dans la brume sur un air d’opéra, bref normal), jusqu’à ce que la guerre éclate et que la romance s’installe. Et là, le film a tendance à s'engoncer dans une niaiserie naïve (l’amour est plus fort que la guerre, etc.), même si c’est amené plutôt correctement, la patte de Kusturica atténuant en partie le pathos.
Mais dans l'ensemble, on ne retrouve pas tout à fait la force symboliste et l'onirisme d'Underground, dont la toile de fond était très proche. Bref, un léger manque d'ampleur, et un ton un peu trop frais et joyeux pour le vieux cynique que je suis. Dommage, car j’ai énormément de sympathie pour la démarche du bonhomme et de manière générale pour ses prises de position, notamment quand il s’agit de clouer le bec à l’infâme BHL…
Peggy Sue s'est mariée (1986)
Peggy Sue Got Married
1 h 40 min. Sortie : 7 janvier 1987 (France). Romance, Comédie dramatique
Film de Francis Ford Coppola
Stimmung a mis 5/10.
Annotation :
Un Coppola en mode mineur (comme toute sa filmographie depuis une trentaine d’années) qui, aujourd’hui, vaut surtout pour le cachet que lui confère le charme désuet des teen movies des années 80. On retrouve les archétypes habituels du genre, à l’exception peut-être du sportif, remplacé ici par le crooner à la banane peroxydée (Cage évidemment), et une trame narrative très classique malgré une idée de départ relativement originale… si on oublie que Retour vers le futur est sorti un an plus tôt. Conventionnel, le film l’est également dans son propos, une véritable ode à la résignation conjugale et au conformisme de la middle class pavillonnaire qui triomphent, grâce à Dieu, des effroyables lubies beatniks. God Bless America.
Bon, je charge sans doute un peu la mule, c'est un peu plus subtil que ça et le film n’est pas dépourvu de qualités, à commencer par son casting (Turner en tête, Cage quand on l'apprécie, Carrey en quasi figurant), son esthétique léchée, assez proche de celle de Cotton club dans ses jeux de couleurs/lumières, ou encore par son mélo, un peu sucré, mais qui prend parfois (pour ma part, le passage avec les grands-parents).
Petit Dieter doit voler (1997)
Little Dieter Needs to Fly
1 h 20 min. Sortie : 1 décembre 1997 (Royaume-Uni). Portrait
Documentaire de Werner Herzog
Stimmung a mis 6/10.
Annotation :
Deleuze avait défini deux grands types de héros herzogiens : les "conquérants de l’inutile", dont Aguirre et Fitzcarraldo sont les porte-étendards, et les "inutilisables" ou marginaux, le plus emblématique d’entre eux étant sans doute l’inoubliable Bruno S. A de rares exceptions près, toute la filmographie d’Herzog s’articule autour de ces deux figures.
Voilà pourquoi, en abordant ce "documentaire", je m’attendais au portrait d'un exalté, dans la lignée de ceux déjà consacrés au sculpteur/sauteur à ski Walter Steiner ou à l’alpiniste trompe-la-mort Reinhold Messner, soit celui d’un homme en quête d'une forme de toute puissance ou de vérité extatique. Cet aspect est bien présent, à travers les rêves et le parcours de Dieter Dengler, dans son discours et dans son regard. Mais ce n’est pas le sujet du film, qui est davantage le portrait d’un survivant. Le récit de la survie d’un jeune allemand naturalisé américain qui, devenu pilote de bombardier, est abattu et fait prisonnier au Laos par l’armée nord-vietnamienne, puis parvient à s’évader et à tenir trois semaines, pieds nus et atteint de dysenterie, dans une jungle frappée par la mousson.
En faisant revivre (physiquement) certains aspects de sa détention à Dengler, Herzog part en quête de son graal à lui, à savoir tenter de découvrir ce qui peut pousser l’homme à s'élever au-dessus de sa condition, à dépasser les limites de la chair et du corps. Un peu à l’image de la sourde-aveugle Fini Straunbinger, l’héroïne du Pays du silence et de l’obscurité qui, après avoir passé plus de trente ans au lit, veillée comme une malade, est parvenue à s’extirper de sa prison intérieure. Sorti vingt-cinq quand plus tôt, c’était déjà le même film… en bien plus beau encore.
1900 (1976)
Novecento
5 h 25 min. Sortie : 1 septembre 1976 (France). Drame, Historique
Film de Bernardo Bertolucci
Stimmung a mis 4/10.
Le Garçu (1995)
1 h 42 min. Sortie : 31 octobre 1995. Drame
Film de Maurice Pialat
Stimmung a mis 5/10.
Parents (1989)
1 h 21 min. Sortie : 22 janvier 1989 (France). Comédie, Épouvante-Horreur
Film de Bob Balaban
Stimmung a mis 4/10.
Intolérance (1916)
Intolerance: Love's Struggle Throughout the Ages
2 h 43 min. Sortie : 12 mai 1919 (France). Drame, Historique, Péplum
Film de David Wark Griffith
Stimmung a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Cinéma (Forum des images)
Les 8 Salopards (2015)
The Hateful Eight
2 h 47 min. Sortie : 6 janvier 2016 (France). Thriller, Western
Film de Quentin Tarantino
Stimmung a mis 4/10.
Annotation :
Cinéma (UGC Les Halles)
Le Départ (1967)
1 h 29 min. Sortie : 6 décembre 1967 (France). Comédie dramatique
Film de Jerzy Skolimowski
Stimmung a mis 5/10.
Annotation :
Cinéma (Christine 21)
Travail au noir (1983)
Moonlighting
1 h 40 min. Sortie : 12 janvier 1983 (France). Comédie dramatique
Film de Jerzy Skolimowski
Stimmung a mis 6/10.
Annotation :
Cinéma (Christine 21)
La Foule (1928)
The Crowd
1 h 38 min. Sortie : 18 février 1928 (États-Unis). Drame, Romance, Muet
Film de King Vidor
Stimmung a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Cinéma (Cinémathèque)
Reservoir Dogs (1992)
1 h 39 min. Sortie : 2 septembre 1992. Gangster
Film de Quentin Tarantino
Stimmung a mis 5/10.
Annotation :
Cinéma, revu (Filmothèque)
Le Voyage dans la Lune (1902)
13 min. Sortie : 1 septembre 1902 (France). Aventure, Fantastique, Science-fiction
Court-métrage de Georges Méliès
Stimmung a mis 8/10.
America, America (1963)
2 h 54 min. Sortie : 17 juin 1964 (France). Drame, Historique, Biopic
Film de Elia Kazan
Stimmung a mis 6/10.
Annotation :
Cinéma (Forum des images)
Gaz de France (2016)
1 h 26 min. Sortie : 13 janvier 2016. Comédie
Film de Benoit Forgeard
Stimmung a mis 3/10.
Annotation :
Cinéma (Mk2 Beaubourg)
Anna et les loups (1973)
Ana y los lobos
1 h 40 min. Sortie : 6 janvier 2016 (France). Drame
Film de Carlos Saura
Stimmung a mis 5/10.
Annotation :
Cinéma (Champo)
L’Étreinte du serpent (2015)
El abrazo de la serpiente
2 h 05 min. Sortie : 23 décembre 2015 (France). Aventure, Drame
Film de Ciro Guerra
Stimmung a mis 4/10.
Annotation :
Cinéma (Nouvel Odéon)
Procès de Jeanne d'Arc (1962)
1 h 04 min. Sortie : 15 mars 1963. Drame, Historique
Film de Robert Bresson
Stimmung a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Cinéma (Champo)
Les Filles au Moyen Âge (2015)
1 h 28 min. Sortie : 27 janvier 2016. Comédie, Historique
Film de Hubert Viel
Stimmung a mis 4/10.
Annotation :
Cinéman (Reflet Médicis)
Maman a cent ans (1979)
Mamá cumple 100 años
1 h 38 min. Sortie : 7 novembre 1979 (France). Comédie, Drame, Fantastique
Film de Carlos Saura
Stimmung a mis 4/10.
Annotation :
Cinéma (Champo)
Elisa, mon amour (1977)
Elisa, vida mia
2 h 05 min. Sortie : 8 juin 1977 (France). Drame
Film de Carlos Saura
Stimmung a mis 5/10.
Annotation :
Cinéma (Champo)
Les Premiers, les Derniers (2016)
1 h 40 min. Sortie : 27 janvier 2016. Comédie dramatique, Policier
Film de Bouli Lanners
Stimmung a mis 2/10.
Annotation :
Cinéma (Mk2 Hautefeuille)
Les Onze Fioretti de François d'Assise (1950)
Francesco, giullare di Dio
1 h 15 min. Sortie : 7 mars 1951 (France). Biopic, Drame, Historique
Film de Roberto Rossellini
Stimmung a mis 10/10.
Annotation :
***Février***
Cinéma (Cinémathèque)
Zazie dans le métro (1960)
1 h 33 min. Sortie : 31 octobre 1960. Comédie, Fantastique
Film de Louis Malle
Stimmung a mis 4/10.
Frankenstein (1931)
1 h 10 min. Sortie : 21 novembre 1931 (États-Unis). Drame, Épouvante-Horreur, Science-fiction
Film de James Whale
Stimmung a mis 8/10.