avignon mon amour

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Cour d'honneur de Jérôme Bel dans la cour d'honneur, premier spectacle pour moi dans cet espace devenu célèbre et résonnant dans mes oreilles comme lieu de consécration. Premier spectacle assuré par quatorze personnes, spectateurs très jeunes ou plus vieux des éditions précédentes, tous avec leurs souvenirs, leur évocation, leur hommage à cette cour qui a vu naître le festival. Entrelacés d'apparitions de comédiens pro, venus rejouer, nous offrir à nous, qui n'avons peut être pas eu la chance de voir ces spectacles évoqués, une partie de ces évocation. Parfois c'est inutile tant les mots des spectacteurs ont été suffisants mais 'est néanmoins un joli cadeau. Spectacle émouvant donc, témoignage d'impressions de sensations... une belle entrée en matière!

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Anne Teresa de Keersmaeker et Boris Charmatz. (Cour d'Honneur du Palais des Papes quand même^^)
bon. je n'aime pas de Keersmaeker. du coup j'y allais en me sentant un peu obligée de continuer à aller voir des spectacles de cette dame tellement aimée par la critique. Puis c'est elle qui dansait. et Boris Charmatz. Et c'était sur du Bach. Et dans la Cour d'Honneur. Bref, après quelques volutes pour se mettre en condition (faut pas déconner quand même) nous y voici. Alors ce n'est pas beau, ça peut être compris comme élitiste vu que ce n'est pas très accessible mais j'ai eu comme une illumination qui a fait que le bilan est positif. Mais ce n'était pas facile. 20 minutes dans le noir à écouter du Bach au violon... bon ok, heureusement la musique est belle. 20 minutes à les regarder danser sans musique. c'est... étrange... et puis l'assemblage des deux où la précision de la partition comme celle de la chorégraphie se révèlent et viennent éclairer les interrogations précédentes. Et puis ce petit bonus, au tout devant de la scène, après avoir été hués par une partie du public et devant la foule qui se presse de partir et les quelques personnes qui restent pour applaudir... ça, c'était vraiment magique.

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Falk Richter en Anouck Van Dijk sont fidèles au travail que j'avais vu il y a trois ans déjà de cela. Toujours cette belle scène du gymnase Saint Joseph sur laquelle courent, virevoltent, dansent, parlent, chantent, crient... des comédiens-danseurs exceptionnels. Toujours au croisement de différentes langues pour dénoncer les travers de notre société. structures sur roulettes qui s'avancent, tournent, se reculent, changent de place et d'angle et dans lesquelles les artistes passent, restent, s'approprient parfois violemment cet espace. Comme il y a trois ans, le constat est rude et sans appel. Il faut changer de système. Mais toujours comme pour "Trust", leur précédent spectacle, aucune solution n'est amenée. On peut le déplorer mais l'art et peut être le spectacle vivant par dessus tout, n'est pas là pour toujours apporter des solutions mais bien pour faire réfléchir. Et c'est ce qui se passe. Les débats vont bon train à la sortie de la salle.
Il faut dire que rien s'est laissé de côté. Facebook, les thérapies conjugales, les relations sont dénoncées marchandes et de plus en plus virtuelles et Falk Richter et Anouck Van DIjk, en extrême collaboration avec leurs artistes, nous montrent des humains qui cherchent encore un peu de collectivité dans notre monde individualiste.

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"Swamp Club" de Philippe Quesne (et du vivarium studio)
Première pièce du Vivarium Studio pour moi et gros coup de coeur qui me fait regretter de ne pas les avoir suivis depuis dix ans et me donne l'envie de courir voir leur nouveau spectacle dès qu'il sortira. Théâtre d'observation , Swamp club est un spectacle difficile à décrire tant il détonne. En effet, si le quatrième mur et la séparation scène/salle sont présents, le théâtre présenté par Philippe Quesne n'en est pas pour autant classique. Il ne s'y passe pas grand chose et l'absurde est présent dans chaque chose. Nous observons donc, un peu comme des scientifiques, une espèce de centre artistique composé d'un cube en verre sur pilotis et entouré d'un marécage et d'une caverne surmontée d'une colline. Un texte se déroule au dessus de l'entrée de la colline avec le programme du jour: l'accueil des nouveaux arrivants, la présentation des lieux, un concert d'un quatuor à corde, l'exercice d'évacuation...
et tout se déroulera. même si l'exercice d'évacuation deviendra réel lorsque la taupe géante sortira de la caverne, annonçant l'arrivée d'un danger.
bref, quatuor à corde interprétant Chostakovitch et Schubert (un régal^^), une taupe géante qui s'affale sur un transat', des comédiens aux répliques blasées, une caverne aux trésors (mine d'or, salle d'archives, ...), une faune et une flore en plastique soigneusement rentrée lors de l'évacuation et des hérons aux yeux rouges pour dissuader les ambitieux... autant dire qu'on ne s'embête pas. Et c'est magistralement que Philippe Quesne impose son rythme lent, contemplatif et pourtant ne générant aucun ennui. Le constat final par contre ne m'a pas semblé très positif pour les artistes, perçus un peu comme peu capables de s'auto-gérer et incapables de gérer l'argent même quand ils en ont à foison.

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"Kabaret Warsawski" de Krzystof Warlikowski et le Nowy Teatr
bon.
j'aurais préféré je crois que Jodorowsky s'en charge.
parce que bon.
4h
4h à la dernière rangée (U pour que vous l'évitiez) de cette nouvelle salle de la Fabrica.
4h à essayer de suivre une pièce en polonais surtitrée
4h à essayer de comprendre ce que Warlikowski a voulu faire avec cette pièce.
Parce qu'à part un délire sous extas (oui parce qu'ils fument des joints sur scène mais ça devait être la partie light de leur consommation je crois) je ne comprends pas trop. La première partie traitait parait-il de l'Allemagne sous la république de Weimar... mais j'ai surtout vu des gens bourrés discuter de cul dans des salles d'attentes (mais comme je me suis endormie, j'ai peut être loupé le passage clé de cinq minutes sur les deux heures).
La seconde partie traitait de l'après 11 septembre à New-York... mais à part des gens paumés qui discutent... de cul...je n'ai pas trop compris.
Bref, j'aimerais un jour lire une analyse de cette pièce pour essayer de comprendre pourquoi tout le monde adule cet homme et son travail.

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Lecture de Patrice Chéreau dans la salle de l'opéra-théâtre. Assez difficile à suivre parfois, s'agissant d'une lecture d'une oeuvre que je ne connaissais pas... mais Chéreau... Chéreau a une présence extraordinaire qui fait que je ne regrette pas de l'avoir écouté pendant ces deux heures.