BD lues en 2022

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J’ai commencé à la feuilleter et de fil en aiguille j’ai fini par le lire alors que je n’avais pas continué la série (le premier m’avait pas mal rebutée parce que l’héroïne parlait trop mal). J’ai plutôt bien aimé celui-ci, il faudrait que je redonne une chance aux autres tomes.

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Comme toujours avec Catel et Bocquet, c'est bien fait et rigoureusement documenté, mais tout cela m'a semblé un peu trop classique. On perçoit bien qu'Alice Guy avait un sacré caractère, elle a eu une destinée extraordinaire à une période où les femmes pouvaient rarement prétendre à une telle émancipation, mais pour une bande dessinée sur une pionnière du cinéma, paradoxalement j'ai trouvé que tout cela était un peu trop statique, qu'il manquait d'un dynamisme dans les images reflétant l'atmosphère foisonnante des plateaux et le tourbillon qu'avait l'air d'être la vie d'Alice Guy. La faute sans doute au style bien établi et cadré de Catel (dont j'apprécie beaucoup le travail au demeurant) qui ici ne colle pas complètement avec le sujet.

La biographie n'en est pas moins intéressante, elle est aussi un prétexte pour plonger aux origines du cinéma, dans un contexte de compétition technologique pour inventer et diffuser un procédé qui ferait date, et permet de suivre ensuite les rapides évolutions que cet art va connaître. C'est assez fou de penser que c'est une technique finalement née il n'y a pas si longtemps, et de voir où nous en sommes arrivés aujourd'hui.

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Une bande dessinée essentielle qui sans chercher à généraliser (c'est une histoire individuelle qui est racontée et la démarche est assumée comme telle) permet de penser la crise migratoire sous un autre angle. On a tendance à créer une distance avec cette problématique, à laisser les drames devenir des chiffres désincarnés, cette bande dessinée, sans partir dans de grands discours militants, met une bonne claque en faisant appel à notre empathie et à notre capacité de projection, une démarche tout à fait nécessaire.

Le dessin sert bien le propos, la lisibilité du trait rend l'ensemble très agréable à parcourir.

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Wow. Cela devient sacrément dur, et le dernier tiers de la BD est tout bonnement terrifiant.

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Toujours aussi percutant, avec dans ce tome un regard incisif sur la justice américaine.

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Il fallait donc persévérer, cette fois c'est bon, j'ai accroché !

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Une petite lecture qui aurait pu n'être que sympathique et rapidement oubliée, mais qui contient une charge émotionnelle que l'on ne voit pas venir. La fin est d'une tristesse incommensurable...

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Le dessin est très joli, mais l'histoire est en retrait et j'attends plus d'une BD qu'une atmosphère éthérée. L'intention était louable, mais sur une thématique similaire, j'ai trouvé que Le prince et la couturière avait plus à raconter, ici on a l'impression que la motivation première a été de dessiner de jolies robes et costumes et que tout le reste n'est que prétexte pour justifier l'existence de la BD. L'autrice nous apprend en fin d'ouvrage que le projet initial était de réaliser un court-métrage d'animation, et qu'il a été réorienté pour en faire une BD. Cela se sent, la narration aurait été adaptée pour un film, ça passe moins bien ici où l'on reste trop à la surface des choses sans développer la réflexion par rapport aux thématiques abordées.

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On retrouve cette exploration de l'adolescence chère à Riad Sattouf, ce qui peut amener quelques redondances avec des propos déjà développés dans d'autres BD, mais ça reste sympathique à lire.

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J'ai eu un peu de mal à me remettre dedans (le drame des séries, quand on oublie ce qu'on a lu avant...)

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Je ne saurai juger de la qualité de l'adaptation puisque je n'ai jamais lu le livre original mais j'ai bien aimé cette BD.

Les apparences sont trompeuses : le titre un peu désuet et le style graphique simple et charmant semblent annoncer une oeuvre gentillette pour jeunes filles en fleurs. Loin s'en faut... Les émois et troubles de ses demoiselles sont retranscrits sans fards et sans censure, les adultes rodent et nourrissent pour les grandes de l'école des sentiments pas franchement innocents... On comprend aisément que Claudine à l'école ait pu faire scandale lors de sa parution en 1900.

On se laisse facilement embarquer dans cette ambiance vintage, au coeur d'un village de campagne, avec le sentiment de découvrir un monde qui n'existe plus. C'est en même temps assez moderne, Claudine et ses amies ne sont clairement pas des ingénues correspondant au cliché que l'on pourrait avoir sur les jeunes filles de l'époque. Le décalage entre le dessin et le propos permet de renforcer l'ambiance sulfureuse qui marque le récit.

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Fabcaro utilse encore et toujours la même formule, mais à force cela perd de son pouvoir comique, surtout quand cela repose sur une idée aussi ténue que "une actrice a subi une terrible agression, on lui a dessiné une bite sur la joue". Voilà, il faut tenir toute une BD avec ça. Et ce n'est pas parce que le récit est entrecoupé de passages où l'auteur raconte sa vie, spoile la fin de son livre et reconnaît lui-même que le prétexte de cette histoire est un peu léger (on confirme) que ça passe mieux, cela apparaît plutôt comme un aveu d'échec.

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Il me manquait un peu de place en commentaire, voir la critique donc !

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Une longue BD, qui prend son temps mais maîtrise suffisamment son rythme pour qu'on ne s'ennuie pas (l'alternance temps présent / flashback permet de dynamiser l'ensemble). Je reste cependant un peu sur ma faim concernant le développement de cet univers de fiction : c'est un décor plus qu'un monde, la mythologie sous-jacente n'est que très peu exposée. On ne voit pas vraiment quelle est la finalité des missions de restauration de bâtiments anciens, et si j'ai bien mis 150 pages à comprendre qu'il n'y avait que des femmes dans cette galaxie (ce qui est je pense volontaire de la part de l'autrice), on n'a jamais aucune explication sur cette situation. Y-a-t-il eu des hommes et ont-ils disparus ? Ou ce monde est-il censé vivre avec un seul genre ? C'est assurément un choix militant de la part Tillie Walden, mais l'absence de développement nuit au propos, on ne sait pas vraiment où elle veut nous mener.

De même avec le personnage non binaire d'Ellie / Elliot, qui semble davantage être là par rapport au lecteur pour être inclusif que pour avoir une réflexion par rapport à l'histoire, ça aurait été intéressant pourtant d'explorer ce que cela signifiait de s'affirmer comme un individu non binaire dans un monde exclusivement féminin. On entraperçoit qu'il peut y avoir des réticences par rapport à cette affirmation de soi, mais ça ne sera ensuite jamais plus exploré.

Je trouve aussi que ce choix fait perdre en force à l'histoire de Mia et Grace, qui bien sûr pourrait être assez universelle, indépendamment du genre des personnages, mais qui aurait été encore plus impactante si elle avait dû s'affirmer face au regard des autres.

Graphiquement, cela fonctionne assez bien. Les nombreux aplats de noir et la palette de couleurs réduite auraient pu lasser sur la longueur, mais c'est bien fichu, cela permet de créer une ambiance qui s'accorde bien au récit. Le dessin des personnages est parfois un peu raide mais il n'y a rien de rédhibitoire, l'ensemble est plaisant à suivre, et le découpage des cases est efficace, avec notamment des successions de cases sur toute la largeur d'une page qui permettent de suivre les évènements rencontrés par plusieurs personnages en parallèle.

C'était une lecture agréable, j'ai passé un bon moment, je regrette juste que le contexte n'ait pas été davantage développé, pour que le genre de la science fiction soit pleinement exploré et pas juste un prétexte.

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L'heure est grave, je suis un peu déçue par le dernier Ariol ! (que je lis avec un an de retard, soit). On sent que les auteurs arrivent au bout de la série et qu'ils n'ont plus grand-chose à raconter, ce qui n'est pas complètement illogique arrivés au 17e tome. En résulte un album tout entier consacré à la classe verte d'Ariol et ses camarades de classe, ce qui permet de proposer un cadre inédit mais offre moins de variété dans les histoires qu'auparavant, cela manque d'échanges avec d'autres adultes comme les parents d'Ariol. Peut-être que cette compilation d'histoires était aussi un moyen de sortir du contexte anxiogène du covid (évoqué brièvement dans le tome précédent) et qu'il y encore suffisamment d'inspiration pour retrouver Ariol dans de nouvelles aventures, je l'espère sincèrement, mais dans le cas présent j'ai moins retrouvé ce qui fait le sel de cette série, à savoir un talent certain à capter ces petits moments de l'enfance en apparence anodins mais pourtant tellement signifiants.

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Une BD qui aborde le plus ou moins long processus d'acceptation de sa différence et de tout ce que cela implique en matière de renoncement aux projections que l'on avait fait pour sa vie future (un peu par défaut puisqu'il s'agit de se fondre dans le moule hétéronormé). J'ai trouvé cela très juste dans la manière dont c'est traité, où l'on voit toute l'influence du poids des représentations et combien il peut être difficile de se retrouver assigné à des stéréotypes dans lesquels on ne se reconnaît pas. Le parcours d'Elodie Font est marqué par un refus particulièrement fort de s'admettre lesbienne et elle va assez loin dans la douleur pour se voiler la face (heureusement, le coming in peut aussi être plus apaisé !) mais c'est néanmoins symptomatique des difficultés que l'on peut rencontrer pour trouver sa place et affirmer son identité. Jusqu'à la libération, en réalisant le deuil de son hétérosexualité (et en finissant par accepter le mot "lesbienne", terme dont les sonorités sont objectivement laides ou à la connotation trop chargée ?)

J'aime beaucoup le dessin de Carole Maurel mais jusqu'à présent, tout ce que j'avais lu d'elle ou les BD qu'elle avait illustrées composaient des récits pas complètement aboutis. Avec Coming in, elle trouve enfin une histoire bien construite où dessin et narration se répondent parfaitement, sur une thématique qu'on imagine importante pour elle vu la présence récurrente de l'homosexualité dans son oeuvre. Il en résulte des planches avec une inventivité graphique admirable et de belles trouvailles visuelles qui émaillent le récit.

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Un univers qui part dans tous les sens pour un propos fort auquel le lecteur sensible à la cause animale ne pourra pas rester insensible. Des tentatives intéressantes pour jouer avec les cases et la mise en page, même si ce n'est pas toujours lisible au premier coup d'oeil.

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Je n'ai pas du tout été embarquée, le sujet ne m'a pas intéressée, j'ai trouvé que a traînait en longueur pour ne pas dire grand-chose.

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On sent que la série va sur sa fin, il y a moins de choses à raconter, certaines histoires se terminent de manière un peu abruptes, mais c'est néanmoins plus convaincant que le tome précédent.