Bilan 2016

Je sais que je suis pas un éclaireur ni un senscritiqueur passionnant, et que je n'affiche que rarement mes découvertes. Je reviens donc un peu plus en détail sur mon parcours cinéphilique de l'année dans cette liste.

Au final, c'est donnant-donnant, parce que je sais, public, que tu ...

Afficher plus

Liste de

20 films

créee il y a presque 8 ans · modifiée il y a plus de 7 ans

Quand ma vie bascule

Quand ma vie bascule (2007)

Reckless Behavior: Caught on Tape

1 h 30 min. Sortie : 17 juin 2007 (États-Unis). Drame, Policier

Téléfilm de Donald Wrye

Annotation :

Chaque année, je me donne des objectifs plus ou moins chiffrés de ce que je dois découvrir dans les 365 jours qui la jalonnent. En 2016, j'espérais, de mémoire :

- Voir 250 films ✔
- Élargir ma connaissance du cinéma italien ✘
- Voir des films allemands ✘
- Voir 60 films antérieurs aux années 60 (échec lamentable) ✘
- Me redécouvrir une passion ✔
- Atteindre les 160 films vus sur la liste (référence personnelle) du top 250 Sight & Sound (
http://www.listchallenges.com/sight-and-sound-critics)

Cure
7.6

Cure (1997)

Kyua

1 h 49 min. Sortie : 10 novembre 1999 (France). Policier, Thriller, Fantastique

Film de Kiyoshi Kurosawa

TituszwPolsce a mis 10/10.

Annotation :

Cinéma japonais (1/3) : Kiyoshi Kurosawa

Le choc commence en tout début d'année : je découvre, en souhaitant voir un polar correct (évasion idéale dans une piaule estudiantine bien morne), un chef-d'œuvre noir qui me hante et m'obsède. Cure, son réalisme désenchanté, son ambiance de fin du monde, sa mise en scène d'une précision diabolique, ses larges plans gris dans lesquels se débat Koji Yakusho, et son pessimisme glacé me donnent envie d'en savoir plus sur ce type, qui a en plus le culot de porter le même nom qu'un monstre sacré.

Une dizaine d'autres films plus tard, je suis encore plus convaincu, et mesure à quel point le style et l'œuvre de K. Kurosawa me parlent et m'inspirent. Le calme inquiétant de son Japon contemporain me persuade tout simplement de tenter l'aventure, et de me payer deux semaines de liberté au pays du soleil levant. Évidemment, pas de fantômes là-bas, mais la sérénité, les décors mi-pittoresques mi-bétonnés, la population grouillante, le calme de la province, les couleurs néons et les immeubles géants des CBD, les comptoirs de ramen, ceux-là je les ai bien retrouvés. Les films de Kurosawa sont totalement empreints de cette culture moderne, et la façon qu'ils ont de la faire vivre, de l'explorer, d'en constater la froideur me terrifie autant qu'elle fascine. C'est mon metteur en scène actuel favori, et cela faisait très longtemps que je n'avais pas trouvé de réalisateur capable de me passionner à ce point.

Il m'a, accessoirement, amené à regarder d'autres films japonais ->

Ichi the Killer
6.8

Ichi the Killer (2001)

Koroshiya 1

2 h 09 min. Sortie : 22 décembre 2001 (Japon). Action, Comédie, Policier

Film de Takashi Miike

TituszwPolsce a mis 4/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Cinéma japonais (2/3) : Takashi Miike

À peine revenu du Japon, je découvre Ichi The Killer dans un état d'euphorie totale. J'y entrevois un délire intégral, jusqu'auboutiste, aussi insupportable et indécent qu'il est provocateur et génial. Audition m'avait déjà paradoxalement agacé et époustouflé, mais cette fois-ci, les sentiments sont décuplés, dans un sens comme dans l'autre. Miike, filmeur inspiré, explore avec une folie extrême des sadiques qui s'affrontent dans une spirale de mort : vite, il m'en faut plus ! Le type réalise six films par an, il doit y avoir d'autres trucs passionnants, et pleins !

Respectivement, 13 assassins, Terreur sur la ligne, et Gozu me font apparaître un type hyper doué à la caméra, mais qui développe aussi une fascination assez encombrante pour le sado-masochisme... Le dégoût prend peu à peu la place de l'admiration. Je visionne alors Visitor Q, et écœuré par ce spectacle immonde, dans lequel certains voient des métaphores dont je ne parviens même pas à contredire l'intelligence, je décide d'en arrêter là avec la filmographie de ce malade ambulant.

Harakiri
8.6

Harakiri (1962)

Seppuku

2 h 13 min. Sortie : 24 juillet 1963 (France). Drame

Film de Masaki Kobayashi

TituszwPolsce a mis 8/10.

Annotation :

Cinéma japonais (3/3) : Classiques

Évidemment, je n'ai pas vu que des films de K. Kurosawa ou de Miike. Fasciné par la culture de ce pays, et désireux de me retrouver une passion pour les grands classiques, j'en profite, motivé, pour découvrir des films plus anciens.

À part cet Harakiri, film splendide, il n'y a peut-être pas d'autres œuvres que je considère avoir absolument adorées, mais j'admire néanmoins la rigueur, la précision et la dimension tragique qui parcourt les films de cette culture : je la retrouve dans des opus plus récents, qu'ils soient signés par Kore-Eda, Kitano, ou K. Kurosawa.

Et ça a été surtout l'occasion de voir un peu de Mizoguchi, de Naruse, de Kinoshita, et bien sûr de A. Kurosawa (mais malheureusement aucun Ozu au compteur cette année).

Je connais beaucoup moins en revanche les années 70 et 80 : j'ai vu un Somai, deux Obayashi, un Fujita, mais c'est un cinéma en transition, qui hésite, qui s'apparente à la phase du nouvel Hollywood, mais avec moins de maîtrise et plus de folie : je dois en découvrir plus.

Casque d'or
7.3

Casque d'or (1952)

1 h 36 min. Sortie : 13 mars 1952. Policier, Drame, Romance

Film de Jacques Becker

Annotation :

Classiques français d'avant NV (1/2) : Jacques Becker

Quasiment au même moment que je commence à m'extasier pour Kurosawa, je me découvre un autre réalisateur qui me passionne : le n'ayant-rien-à-voir Becker. Dans un très court laps de temps, je m'enchaîne les œuvres variées de ce réalisateur hyper fin, dialoguiste exceptionnel, portraitiste génial, capable en deux coups de pinceau de dresser toute une reconstitution vivante d'une autre époque. Des 9 films que j'ai vus de lui, je les aime tous, je les trouve tous intelligents, drôles, émouvants, brillants. Et si je peux modestement propager le mot au travers de cette liste, c'est déjà plus que rien.

Bizarrement, j'ai totalement stoppé de voir ses films, alors que je les avais tous à ma disposition. Mais je sais qu'au moment où j'en reverrai un, les autres viendront très vite : il est de ces réalisateurs rarissimes, dont je sais que les films sont "évidents", "immédiats", et que je peux les regarder dans le plus pur des conforts cinéphiliques - c'est à dire sans ennui ni crainte.

Il est clair que l'hommage adressé à Becker dans le dernier film de Tavernier m'a beaucoup "parlé".

La Belle Équipe
7.5

La Belle Équipe (1936)

1 h 41 min. Sortie : 15 septembre 1936. Drame

Film de Julien Duvivier

Annotation :

Classiques français d'avant NV (2/2) : Autres œuvres

Un peu par hasard, un peu par plaisir dû à la découverte récente de l'univers Becker, je me suis mis à voir quelques films de patrimoine, durement inscrit dans le génome cinématographique français. Tout commence par L'Atalante, fondateur de tous les styles, précurseur de la nouvelle-vague comme des évidences Renoir ou Prévert / Carné : sa poésie burlesque et touchante n'a pas pris une ride.

Vient ensuite le temps des grands dialogues : du peu que j'ai vu de Duvivier, Clouzot, Renoir, Ophüls en cette année, je remarque qu'il y avait quand même une culture de la réplique qui a aujourd'hui disparu. Il y avait un grand sens de la comédie classique, et les acteurs, hauts en gueule, étaient délicieusement servis par des textes tout en chaleur et en suavité négligée.

La nouvelle-vague avait toutes les raisons d'être. Je regrette néanmoins que cette dimension populaire ait aujourd'hui disparue : les films d'auteur sont des films d'auteur et les films franchouillards sont des films franchouillards, le juste milieu a presque complètement disparu (même si de plus en plus, des réalisateurs d'une nouvelle génération tentent d'inverser la tendance).

Le Convoi de la peur
8

Le Convoi de la peur (1977)

Sorcerer

2 h 01 min. Sortie : 15 novembre 1978 (France). Action, Aventure, Drame

Film de William Friedkin

TituszwPolsce a mis 10/10.

Annotation :

2016 au cinéma (1/3) : Choc(s) en salles

J'ai eu la chance (et je ne sais d'ailleurs toujours pas pourquoi) de voir mon cinéma paumé de Bourgogne diffuser ce film en VO. Je l'avais déjà vu, sur mon PC, dans une qualité moyenne. J'avais bien aimé, mais sans le considérer comme vraiment plus qu'un bon film. J'avais néanmoins envie de le revoir au cinoche, déjà pour rendre honneur à ce multiplex campagnard, spécialiste des films de Kad Merad et José Garcia, mettant aléatoirement un ancien film de Friedkin à son programme. Oh, et puis c'était aussi le moyen de voir un bon film divertissant, avec de l'action, du rythme, bref, de passer deux bonnes heures au cinéma.

La claque absolue. Quand le film s'est fini, j'ai réalisé que je n'avais pas regardé l'heure une seule fois (je crois que ça ne m'est jamais arrivé). La richesse des plans, leur montage trépidant, la beauté des décors, la poisse qui en provient, la violence et la puissance des scènes d'action, le style sans concession aucune de Friedkin... J'étais époustouflé, et suis sorti du cinoche les jambes encore tremblantes. Aujourd'hui, j'en viendrais à décrire ce moment comme la séance idéale, le frisson pur du cinéma.

À la mort de Pierre Étaix, j'ai revu Yoyo, qui m'a autant enchanté que le décès de l'artiste m'avait peiné. Deux semaines plus tard, le ciné-club de mon quartier a diffusé en hommage le film, que j'ai donc à nouveau revu : le film, foisonnant, m'a encore délivré de ses secrets et de ses détails, et j'en suis sorti émerveillé, plus encore que lors de ma redécouverte sur petit écran : on est quand même toujours plus apte à voir un film dans une salle noire.

Moi, Daniel Blake
7.3

Moi, Daniel Blake (2016)

I, Daniel Blake

1 h 39 min. Sortie : 26 octobre 2016 (France). Drame

Film de Ken Loach

Annotation :

2016 au cinéma (2/3) : Cannes, hauts et bas

Je n'avais jamais vu autant de films d'une édition de Cannes. Bien sûr, mon émancipation personnelle joue sur les chiffres, mais il n'y a pas que ça : je crois que le programme était particulièrement "grand public" cette année, à savoir qu'il réunissait quand même presque tous les cinéastes appréciés du milieu depuis une dizaine d'années ou plus, et que du coup, la sélection avait un côté plus populaire que d'habitude. Quelque part, je trouve ça réjouissant, c'est un peu comme si la crème actuelle s'était retrouvée sur la Croisette.

Le palmarès de cette édition a été hautement décrié, je ne jugerais pour ma part que la Palme d'Or : je reste circonspect de voir que ce film, d'une banalité cinématographique et thématique totale, puisse rafler le prix que des trucs comme Apocalypse Now, Blow-Up, ou Tree Of Life avaient reçu avant lui. S'il n'en avait tenu qu'à moi, j'aurais sans doute joué la carte de l'audace (récompensant celle du réalisateur), et aurait acclamé au choix :

- Le Refn, pour son jusqu'auboutisme indéboulonnable
- Le Verhoeven, pour le geste, même si je suis resté sur ma faim
- Le Chan-wook, à contre-cœur, mais parce que la provocation de son troisième acte (les cigarettes blanches et bleues, le versement de l'opium, la mesquinerie totale) m'a fait beaucoup rire.

Avec une pensée pour le Almodóvar, beau et sage. Le reste m'aura en revanche souvent agacé, même si je n'ai trouvé aucun film nauséabond : j'y ai vu trop d'œuvres intimistes, ayant volonté de retranscrire un drame à taille humaine, souvent avec intelligence, mais jamais avec la volonté d'éclater, de faire la bombe. Les Dardenne ont fait un Dardenne, Mungiu a fait un film dont la seule BA m'a énervé, et la fantaisie mesurée de Toni Erdmann m'a laissé de marbre. Voilà.

Hana et Alice mènent l'enquête
6.3

Hana et Alice mènent l'enquête (2015)

Hana to Alice Satsujin Jiken

1 h 38 min. Sortie : 11 mai 2016 (France). Animation

Long-métrage d'animation de Shunji Iwai

Annotation :

2016 au cinéma (3/3) : Sorties diverses

Et les autres jus de la cuvée ? Le problème, c'est qu'il n'y a aucun film que j'ai adoré. Les années précédentes, il y avait eu Mud, It Follows, Ilo Ilo, etc, mais 2016 restera pour moi une année dont je ne vois pas forcément les films vieillir (de ceux que j'ai vus à présent, bien sûr).

Je serais cependant absolument hypocrite si j'arrêtais là mon jugement : en quantité de "bons" films, de choses plaisantes, je crois être tout de même assez satisfait. Il y a des choses telles que Green Room, Zootopie, L'effet aquatique, La Loi de La Jungle qui m'ont fait passer un bon moment, même si j'en mesure l'importance.

Surtout, ce dessin-animé japonais, Hana et Alice, m'a cueilli de nulle part : j'ai été surpris par sa liberté, sa folie, son rythme et son énergie. Je l'ai trouvé frais, tendre, drôle, et espère pouvoir revivre ce genre d'expériences l'année prochaine dans les salles obscures.

Bon, j'ai aussi eu droit à une pelletée de merdes, mais après tout, il n'en tient qu'à moi de mieux choisir les films que je vais voir au cinéma.

Dernier train pour Busan
7.2

Dernier train pour Busan (2016)

Busanhaeng

1 h 58 min. Sortie : 17 août 2016 (France). Action, Épouvante-Horreur, Thriller

Film de Yeon Sang-Ho

Annotation :

Cinéma coréen (1/2) : Le mépris de la hype

Vraiment, je ne m'explique pas le succès de ce cinéma, décidément gras, pompier, lourd et racoleur. Il y a pourtant eu un temps pas si lointain où, moi aussi, j'ai mordu à l'hameçon en aimant des films comme Snowpiercer ou The Chaser, en me laissant un peu berner par la consécration de ces films en occident, et en occultant légèrement leurs faiblesses (même si j'y ai pris un certain plaisir).

Mais cette année, j'ai enchaîné les déconvenues. The Fives, The Murderer, J'Ai Rencontré Le Diable, New World, ou donc ce fameux Dernier Train pour Busan, tous ces films, qui n'en finissent pourtant pas de voir leur popularité croître en France, m'ont fait l'effet de gâteaux immondes, pâteux, indigestes. Leur faculté à enquiller les stéréotypes américains, à les rendre plus idiots encore, et à rentrer dans une surenchère de tous les instants me laisse baba. Je ne m'explique pas leur succès, et suis convaincu que si les yeux des réalisateurs qui les façonnent étaient moins oblongs, leur accueil critique ne serait pas aussi bon.

Surtout, la fascination pour l'excès de violence que témoignent ces Kim Jee-woon, Hong-jin, Ki-duk (avec un peu plus de subtilité quand même pour ce dernier) me répugne franchement : qu'est-ce qui peut pousser un type a réaliser un truc comme J'Ai Rencontré Le Diable ? Est-ce qu'il ne se rend pas compte de sa maladie mentale, le mec qui prend du plaisir devant cet enchaînement de tortures cradingues ? Le discours est un peu le même pour Adresse Inconnue (le film le plus vénère que j'aie vu) : Ki-duk dit vouloir rendre la violence telle qu'elle existe (ou a existé) en Corée. Et bah moi, ça ne me donne jamais envie d'y mettre les pieds, s'ils sont tous tarés comme ça dans ce pays.

Au milieu de tout ça, il y a Hong Sang-soo. On le rapproche de Rohmer, mais à mes yeux, il tient plus d'Allen : j'admire la capacité comique de ses films, qui m'ont laissé échapper quelques éclats de rire non contrôlés. En revanche, malgré le peu que j'en ai vu, je trouve qu'il tourne en rond, et s'auto-caricature souvent : au bout d'un moment, les filles qui se mettent la main dans les cheveux, les intellectuels paresseux, les bars désertés par tout le monde sauf ceux qui intéressent Sang-soo, bah ça m'emmerde un peu.

Silenced
7.6

Silenced (2011)

Dokani

2 h 05 min. Sortie : 3 novembre 2021 (France). Drame

Film de Hwang Dong-Hyuk

TituszwPolsce a mis 2/10.

Annotation :

Cinéma coréen (2/2) : L'horreur absolue

J'évoque dans le commentaire précédent mon mépris pour le cinéma coréen, si connoté. Ce film-là en est le pire représentant, à la fois pour la passion qu'il déchaîne sur SC et ailleurs, et pour sa bassesse affligeante, en faisant un des pires étrons que j'ai vus de ma vie. J'avais envie de revenir sur une horreur découverte cette année, et ayant déjà cité Visitor Q dans le paragraphe sur Miike, je me charge de prendre celle-ci comme défouloir.

Je ne peux pas croire que ce film, absolument ignoble, coupable de voyeurisme, de misérabilisme dangereux, puisse faire chanter les louanges. On y suit un professeur découvrant dans une école de sourds muets l'atrocité des dirigeants, abusant éhontément des enfants. OK, jusqu'ici pas de problème. En revanche, la façon qu'a le réalisateur de filmer ça, avec une bêtise totale de démagogue, n'y mettant absolument aucune distanciation et filmant les viols comme des scènes de slasher, me fait vomir. L'esthétisation à outrance, l'affect pathétique utilisé de partout, la mise en scène gerbante me font penser que ceux qui aiment ce film devraient se documenter sur le travelling de Kapo. J'ai toujours eu du mal avec le mépris de Rivette pour le procédé, mais là on est en plein dedans.

Il y a un autre film du même genre : Hope. Je ne l'ai pas vu, mais suis prêt à parier que c'est le même enfer. J'ai presque l'envie malsaine de le voir, pour pouvoir déverser ma bile en toute conscience, mais ce serait dommage d'en arriver là.

Captain Fantastic
7.5

Captain Fantastic (2016)

1 h 58 min. Sortie : 12 octobre 2016 (France). Drame, Comédie, Romance

Film de Matt Ross

Annotation :

Sundance : L'exaspération totale

Je reviens sur ce pan de cinéma alors qu'il est très mineur parmi mes découvertes de cette année, mais c'est pour montrer à quel point il m'a accablé. Pourtant, je reconnais une imagination et une créativité débordantes à ces réalisateurs et scénaristes qui savent faire preuve d'esprit, parviennent à inventer des jeux de mots ou construire de nouveaux procédés de mise en scène. Mais à quoi bon ?

Je déteste absolument l'hypocrisie condescendante de ces hipsters embullés, incapables de faire preuve de curiosité et ne faisant des films que pour un public qui leur ressemble : des ados enfermés chez eux et sur leur conformisme, culture Vine et besoin de reconnaissance et de connivence. La bêtise incroyable de States of Grace (film Mensonge), les ados surdoués de This Is Not A Love Story, l'agacement intégral que m'a procuré ce Captain Fantastic sont autant d'éléments qui me donnent envie de pisser sur cette marque malgré-elle, fabrique identitaire de végétariens très convaincus de leur profondeur. Le mouvement mumblecore m'a l'air déjà plus conscient de sa bourgeoisie, mais je n'en ai vu presque aucun film.

Et Wes Anderson ? Il faisait figure pour moi de pape, instigateur et en même temps lucide quant à son côté branché. Mais j'ai tout récemment revu la première heure du Grand Budapest Hotel, qui m'avait fait rire il n'y a pas deux ans. Cette fois, écœuré par l'afféterie mongole, l'humour tournant à vide, la poésie presque toc, j'ai abandonné et éteint la télé. Enfin merde quoi : en 1998, Sundance, c'était Buffalo '66...

À l'Ouest, rien de nouveau
7.7

À l'Ouest, rien de nouveau (1930)

All Quiet on the Western Front

2 h 14 min. Sortie : 21 novembre 1930 (France). Drame, Guerre, Historique

Film de Lewis Milestone

Annotation :

Le Western : abandon total

Avec un peu de recul, je me rends malheureusement compte du point auquel j'ai laissé le western derrière moi cette année : je n'ai vu que deux pauvres représentants du genre, et le pire dans l'histoire, c'est que je ne les ai pas plus retenus que cela. Pourtant, le western, j'en adore l'essence, les grands paysages, les histoires de cow-boy, l'esprit d'aventure, mais alors là j'ai fait totalement passer mon goût pour les chevauchées sauvages à la trappe. Je me fixe un quota de vingt dignes représentants à découvrir pour 2017, histoire de rattraper ça.

La dolce vita
7.7

La dolce vita (1960)

2 h 54 min. Sortie : 11 mai 1960 (France). Comédie dramatique

Film de Federico Fellini

Annotation :

Cinéma italien : la nécessité d'en voir plus

Quand je fais les comptes grossièrement avec un œil européen, je me dis qu'il y a quand même quatre cinémas qui sont un peu plus grands que les autres : l'américain, le français, le japonais, et l'italien. J'ai beau avoir vu plus de gialli qu'il n'en faut, ma méconnaissance du septième art transalpin reste immense.

Le pire, c'est qu'en mai, je suis parti à Rome, j'ai visité Cinecitta, et autant avant d'y aller qu'après en être retourné, je m'étais fixé un programme constitué d'opus de Fellini, Rossellini, Visconti, Pasolini, et autres ravioli. Mais j'ai été incapable de pousser la démarche plus loin que cela, ne regardant péniblement que La Dolce Vita et Mamma Roma, m'ennuyant comme jamais devant la dénommée palme d'Or, et me disant que, peut-être, il faudrait que j'y revienne un jour.

Des autres films découverts dans l'année, rien ne m'a transcendé : Le Guépard, Le Conformiste, et même Torso (que j'avais pourtant a-do-ré en fin d'année 2015 et que je redécouvrais) m'ont ennuyé à mort.

Mon ami allemand

Mon ami allemand (2012)

El amigo alemán

Sortie : 1 novembre 2012 (Allemagne).

Documentaire de Jeanine Meerapfel

Annotation :

Cinéma allemand : Zéro pointé

Bien sûr, ma découverte du cinéma allemand est avant tout motivée par ma connaissance linguistique. J'ai commencé 2016 par la fin d'un Erasmus en Allemagne, et avais le désir profond de voir des films teutons, pour enrichir ma langue. Mais bon, j'étais loin de négliger l'intérêt culturel que cela pouvait avoir. Après tout, j'admire Herzog, donc pourquoi pas d'autres germanophones ?

Désastre : je n'ai vu que TROIS films allemands cette année. Nul. Il y a aussi la série Heimat que j'ai continué à cheval sur 2015, mais j'ai piteusement abandonné à l'épisode 9, alors que je reconnaissais sans peine la beauté de l'ouvrage. Résultat, je n'ai pas pratiqué l'allemand depuis 9 mois, et je suis presque revenu à zéro. Même si je sais que la langue revient vite, je m'en veux d'avoir été si paresseux, et m'obligerai sur 2017 à voir des films (30 ! Sinon plus !) et lire la langue de Goethe. Na.

La Chinoise
6.6

La Chinoise (1967)

1 h 36 min. Sortie : 30 août 1967. Comédie dramatique

Film de Jean-Luc Godard

Annotation :

La Nouvelle-vague : Laissée pour compte

Et encore une fois, je m'en veux un peu d'avoir glandé cette année : combien de films superbes de plus aurais-je pu découvrir ? D'autant que la nouvelle-vague, j'en suis quand même fondu : Truffaut, Rozier, Godard, Rouch, ou Rohmer sont des réalisateurs pour lesquels je porte une grande admiration.

Je n'ai pourtant pas cette année pris le temps de découvrir beaucoup plus de films de l'époque, me contentant seulement de mettre à la casserole deux Truffaut, deux Godard, et une poignée d'œuvres plus ou moins liées (Malle, Franju).

J'en tire déjà une confirmation : Godard est autiste, ou alors veut l'être. Je ne comprends rien à ses films, les trouve abscons, même si je salue le travail formel et de recherche : La Chinoise, tout en me laissant sur le carreau dans ses réflexions maoïstes, m'a complètement retourné (merci Coutard). Truffaut, lui, est différent : il est plus simple, moins philosophe, plus populaire. J'ai parfois l'impression qu'il fait des films pour son propre ego et pour s'attirer des femmes (rejet total de La Nuit Américaine malgré son discours riche), mais il est un styliste rare, original, et j'aime la trace que son œuvre a laissé dans le cinéma français.

Mais il faut vraiment que je rempile vite sur des Resnais, des Chabrol, des Rivette, des Varda, des Eustache.

Spring
6.6

Spring (2015)

1 h 49 min. Sortie : 30 novembre 2016 (France). Épouvante-Horreur, Romance, Science-fiction

Film de Justin Benson et Aaron Moorhead

TituszwPolsce a mis 7/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Films d'horreur : Boires et gros déboires

Si j'ai vu des films en masse sans pour autant compléter beaucoup de mes objectifs, c'est qu'il y a une raison : je regarde trop de films d'horreur. Bah oui, c'est mon dada, et je penserai toujours qu'il est plus facile de regarder un Massacre au bungalow plutôt qu'un film impressionniste muet de 4h après une dure journée de boulot.

Bon, après, le genre est souvent moteur de gros nanars, tous profils confondus. J'ai ainsi perdu beaucoup de temps à regarder des ringardises telles que Démons, Dead Silence, Evil Dead Trap. Je m'en veux.

Mais, dans la même entreprise perdue d'avance, j'ai quand même découvert quelques films qui valaient le coup d'œil, qu'ils soient Réincarnations (1981), The Witch, et surtout ce Spring, très belle relecture du monster-movie sous fond de romance italienne. Je le recommande à tous ceux qui le soir se font chier devant la liste des 300 films sur leur disque dur, et qui ne parviennent pas à en choisir un seul : bonne pioche assurée.

Mon conseiller en la matière se reconnaîtra dans ces lignes.

Judex
6.7

Judex (1963)

1 h 38 min. Sortie : 4 décembre 1963. Drame, Policier

Film de Georges Franju

TituszwPolsce a mis 10/10.

Annotation :

(Re)Visionnages divers (1/2) : Une merveille

Je n'aurais pas été très intègre en évoquant une horreur sans par la même occasion parler d'un des films splendides que j'ai pu voir cette année (car, oui, il y en a eu). Ayant déjà écrit trois lignes sur Cure et Sorcerer, je m'emploie donc à présent sur un tout autre objet : Judex.

Car c'est un film incroyable, qui m'a fait l'effet d'une bombe à retardement : je n'ai pas été immédiatement sensible au charme de l'œuvre, que j'ai trouvée dans un premier temps inégale, plurielle, datée. Puis j'en ai compris le fonctionnement, sa poésie hommage, son désir d'aventures, son retour aux sources à deux niveaux : d'une part, le retour aux fondements du cinéma, Feuillade bien entendu, mais aussi à l'expressionnisme d'image et au pouvoir de l'imaginaire, et d'autre part, son retour à une philosophie enfantine, ayant cœur de s'émerveiller de chaque porte secrète, de chaque tour de magie, de chaque évasion rocambolesque.

La beauté de ce film, son iconographie hors-temps, son érotisme discret, sa sensualité, son mystère et sa candeur en font à mes yeux une grande œuvre, dans la tradition des explorations de Jules Verne (d'ailleurs cité) et des roublardises malicieuses de Maurice Leblanc. Un rêve porté en images.

Barry Lyndon
8.1

Barry Lyndon (1975)

3 h 04 min. Sortie : 8 septembre 1976 (France). Drame, Historique, Aventure

Film de Stanley Kubrick

Annotation :

(Re)Visionnage divers (2/2) - Cinéma de patrimoine :

Bien sûr, 2016 m'a aussi permis de compléter quelques grosses lacunes : j'ai découvert Barry Lyndon au cinéma, j'ai enfin vu Le Dictateur ou Les Sept Samouraïs, avec des fortunes diverses. J'ai aussi pris le temps de revoir quelques films que j'avais grandement méjugés : Seven, Blade Runner, Sorcerer, ou, dans une moindre mesure, Fog.

Au-delà de cela, je suis, malgré mes nombreux écarts, assez content de cette année. J'ai diversifié un peu plus mon panel, repris un bon rythme de découverte, approfondi nombre de filmographies, et même si c'est souvent superficiel, ça fait déjà du chemin. Je m'étonnais notamment l'autre jour d'avoir vu au total 13 films de Hawks : au fil du temps, les œuvres s'engrangent.

Ça faisait cinq ans que je voyais moins de films, à cause des études, à cause de la vie, à cause d'un ralentissement de ma passion. J'évoque dans cette liste Becker et Kurosawa, ça faisait quand même une foultitude d'années que je n'avais pas embrayé sur une filmographie (Siegel - Peckinpah - Étaix... ça devait faire quatre ans). Je me sens à nouveau volontaire, ai découvert de nouvelles formes, et ne demande à présent qu'à en trouver d'autres qui me surprendront. Le panel est large : Weerasethakul, Tarkovski, Has, ça ne peut pas qu'être pour les snobs.

5 minutes pour rassembler l'essentiel

5 minutes pour rassembler l'essentiel (1996)

50 min. Sortie : 1996 (France).

Court-métrage de Renaud Auguste-Dormeuil

Annotation :

Voilà grosso modo le bilan de l'année 2016. Évidemment, pour 2017, l'objectif sera de combler les nombreuses lacunes, arrêter de s'éparpiller, et passer moins de temps sur internet à actualiser en boucle les mêmes pages, pour se rendre compte à 22h30 que, merde ! il est un peu tard pour enclencher un Marcel l'Herbier sans avoir peur de s'endormir. Et aussi l'espoir de voir pleins de supers films dans les salles de cinéma.

Bon, pour citer des réalisateurs à creuser : Tarkovski, Hitchcock (une rétrospective que je m'étais promise cette année), Fassbinder, Ozu, Bunuel, Kazan, Kiarostami, Sirk, Pollack, Fleischer, Altman, Ford, Rohmer, Mizoguchi, Malle, Seidl, Lang, Kautner, Herzog, Rivette, Resnais...

Quelques petites statistiques pour conclure, tout le monde aime ça et moi le premier :

- Plus de 300 films vus, dont un peu moins d'un dixième de redécouverts.

- Répartition amusante, j'ai vu quasiment autant de films des années 40, 50, 60, et même chose pour les décennies 70, 80, 90, 2000 (avec un trou béant entre les deux classes). Je préfère passer sous silence le nombre de films vus antérieurs à 1940, tout comme le nombre de conneries ultérieures à 2010 également visionnées.

- J'ai vu beaucoup moins de films en avril, mai, juin, juillet, septembre et décembre, bref, quand ma vie professionnelle était bien chargée. Je pense donc que je ne reverrai malheureusement plus jamais autant de films que cette année avant la retraite.

- J'ai vu plus de films japonais, que de films français. Plus de la moitié des films que j'ai vus n'étaient pas américains : j'en suis également assez fier, même si c'est anodin.

Liste vue 833 fois

4
2