Bilan de l'année - 1982

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Jamais vu de Bergman, et j'appréhendais à mort, pensant me coltiner un film austère à la Dreyer, avec des questionnements religieux pesants.

Mais non, c'est juste génial. La mise en scène c'est du niveau Kubrick/Fellini en très très très grande forme.
Le décor, et la façon dont il est filmé/monté est extraordinaire, la baraque est tellement magnifiquement filmé qu'on a l'impression d'y vivre.

En terme d'immersion c'est d'autant plus fantastique quand la nuit tombe, et que les sources lumineuses se font plus rares, apparitions de fantômes, angoisses d'enfants,...

Puis bon c'est super riche, entre ses deux parties qui forment presque deux films distincts aussi bons l'un que l'autre (avec une préférence pour la première, et ces scènes dantesques avec des dizaines de personnages qui sont d'une fluidité et d'une maîtrise imparable)... Cet art ciselé du dialogue lorsque chaque ligne, chaque mot porte en soi une puissante charge émotionnelle, rendant le tout éminemment captivant.

Cet humour aussi, avec une séquence digne de dumb and dumber (une des meilleures séquences d'allumage de pet du cinéma ?), ces scènes qui versent presque dans le cinéma de genre d'horreur (cf la scène chez l'antiquaire, avec les marionnettes, et l'apparition divine, absolument grandiose), ce désir sexuel débridé et sans complexe, ces personnages infâmes, drôles, touchants...

Bref c'est juste un film somme quoi.

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Tour de force invraisemblable, et extrêmement prenant de bout en bout, avec une maîtrise du rythme imparable, et une histoire simple et captivante.
Extrêmement classieux, à la fois sobre et inspiré, la musique de Popol Vuh est évidemment toujours aussi belle et parfaite pour illustrer cette épopée totalement dingue.

Le film prend à contrepied les classiques du genre, les jivaros, indiens mystérieux et terribles réducteurs de tête, sont très gentils, même s'ils mijotent quelque chose, ce n'est absolument pas ce à quoi on pourrait s'attendre.

Le final laisse un sentiment de frustration, parce que tous les efforts ont fini par être terriblement vains, et finalement c'est peut-être de cette façon que l'on peut illustrer de façon la plus brillante un exemple du mythe de Sisyphe. L'important n'est pas de réussir, mais d'essayer.

Kinski est encore une fois étonnamment sobre, et touchant dans ce rôle de mélomane romantique prêt à traverser l'amazone et braver ses terribles dangers pour réaliser ses rêves de gosse.
Un beau et simple film.

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Je me demande si c'est pas la meilleure performance de De Niro ? Il est phénoménal dans ce rôle d'illuminé, complètement obsédé par son art, et prêt à tout pour arriver à ses fins, jusqu'à sombrer dans la folie la plus totale. Film fascinant sur la célébrité et la création; De Niro est par ailleurs extrêmement touchant, drôle, et inquiétant à la fois, une performance de dingue. L'écriture est géniale, il faut le dire.
J'ai pas parlé de Jerry Lewis, monumental en vedette hautaine (et finalement, la force du film, c'est qu'on arrive à le comprendre vu ce qu'il doit subir).
Le Scorsese le plus précis et maîtrisé ? Ca se débat.

Cf ma (vieille) critique pour en savoir plus.

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Toujours un plaisir à revoir. Direction artistique magistrale, ambiance film noir au poil, conte cauchemardesque sur la condition humaine qui se suffit à lui-même (pourquoi faire une suite bordel ?), qui ne frise jamais la ringardise (pourtant y aurait de quoi avec Rutger en slip qui court sur les toits).
Vangelis monumental, mais ça c'est même plus un scoop.

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C'est vraiment très bon. Ca met une dizaine de minutes à décoller, mais cette histoire de permissionnaires qui quittent temporairement la prison pour rejoindre leurs familles et/ou solder leurs comptes, et qui n'est qu'un prétexte pour dresser un panorama très peu flatteur, mais ô combien poétique et gracieux de la Turquie, est vraiment passionnante.

La réalisation est superbe, que ce soit dans le travail de montage et des alternances magistrales entre les histoires de multiples personnages, des lieux qui vont des montagnes enneigées et mortelles, aux vertes campagnes du Kurdistan... Des plans composés superbes et qui donnent une intensité dramatique toujours plus fortes aux séquences poignantes, où se découpent de frêles silhouettes dans le lointain...

Bref c'est magnifique, ça donne pas nécessairement envie d'aller en Turquie, et c'est parfois un peu trop mélodramatique, avec un peu trop de pleurs, mais c'est pour chipoter, parce que c'est vraiment un film de maître.

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Superbe film, vraisemblablement précurseur sans le savoir d'un nouveau type de cinéma, d'une nouvelle façon de dialoguer les films et qui se retrouvera chez des monstres comme Tarantino ou Jarmusch, où il suffit de mettre 4 personnages autour d'une table en train de discuter chiffons, pour réussir à créer une tension de tous les diables.
Et puis, c'est très drôle, c'est très touchant avec ces jeunes adultes paumés qui doivent franchir le pas de la vie active, ça dit plein de trucs sur le couple à la sauce Woody Allen, et puis on a là toute une nouvelle génération d'acteurs qui débarquent ensemble et qui vont durablement changer le paysage du cinéma américain.
Un film essentiel en somme.

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Il paraît que c'est le premier film à m'avoir fait chialer (en concurrence avec Bambi), car j'avais été traumatisé par la perspective de la mort du lombric.

Enfin un souvenir de jeunesse qui vieillit merveilleusement bien, mise en scène de patron, photo superbe (bordel ces plans dans la forêt de sequoïas), ambiance avec les adultes aux visages invisibles, courses à vélo...

Et peut être la meilleure BO de John Williams.
L'émotion est toujours là, ça sombre pas trop dans le niaiseux même si on est clairement dans un numéro de funambule, là ça marche par je ne sais quel miracle, alors que ça échoue dans la plupart des autres films réalisés ou produits par Spielberg.

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Pas déçu à la revoyure, le film est toujours aussi hypnotique, mention spéciale au moment de bravoure final où la musique de Glass se barre totalement en sucette, et est à la limite de rendre dingue ou schizophrène, tellement ça tape sur les nerfs.
Et en même temps c'est beau.
Cf ma critique pour en savoir plus.

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Film de procès hyper bien tenu, mais ce qui fait la différence c'est évidemment Paul Newman le méga taulier qui tient la baraque en avocaillon à la ramasse, qui essaye de se refaire une santé en traitant sérieusement une affaire, quitte à se faire laminer par le système. Le type a juste un charisme de dingue, digne d'un James Stewart dans Autopsie d'un meurtre.
Représentation très crédible du système judiciaire américain, et pendant passionnant du film 12 hommes en colère.

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Je m'attendais tellement à rien. Dans le genre, c'est juste à mille lieux de tout ce qui s'est fait dans les 80's et dans tout ce qui a suivi en fait. C'est même plus kiffant que le SDA.

J'adore les décors, l'univers, et la musique énormissime de Basil Poledouris avec des thèmes tous plus magnifiques les uns que les autres. Un émerveillement, et un film qui a une sacrée gueule (on a même l'impression de voir un western spaghetti, et j'ai même pensé à Django avec les enfants enchaînés qui marchent dans le désert en début du film).
Bon le scenar est simple (voire simpliste), mais le voyage est super cool, donc ça compense.

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C'est bourré de défauts, l'incrustation de séquences de films noirs avec des acteurs cultes est pas mal, mais ça casse le rythme, les enchaînements ne sont pas fluides, les dialogues sonnent faux et on ressent trop l'aspect rafistolage.

Après c'est bon enfant, j'aime beaucoup l'esprit général, le côté hazanavicius OSS 117 avant l'heure (ça se sent que ça a dû être un source d'inspiration majeure pour lui, parce qu'il y a globalement tout repompé dans la manière de parodier les classiques, et de raccommoder ensemble des extraits de films distincts).

Rigolo, léger, superbe musique, le couple principal est excellent (mention spéciale à Rachel Ward qui a un charme dingue), c'est postmoderne à souhait, c'est en avance sur son temps, bref c'est chouettos.

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Prestation dantesque de Tim Roth qui confirme dès son premier rôle qu'il a un talent absolument dingue, et on sent déjà ses futures prestations dantesques dans reservoir dogs ou pulp fiction.

Le film est très intéressant, très en avance sur son temps, on a l'impression de voir un film fin des 90's, avec cette steadycam collée au plus près du personnage principal et qui le suit dans de longs plans séquences qui sont sacrément impressionnants.

Pas un film social classique, mais un vrai objet de cinéma radical, où l'on suit un type tellement en marge de la société, qu'on finit par ne plus pouvoir trouver la moindre solution. Ca se traduit dans la mise en scène, avec ces obstacles physiques de plus en plus importants sur le trajet du héros qui finissent par l'oppresser jusqu'à un point de non retour particulièrement irrespirable.

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Positivement surpris par ce road movie en carrioles avec d'éminents personnages du 18ème siècle.
Barrault que je redoutais est pas mal en journaliste fouineur, Mastroianni est merveilleux en Casanova veillissant et à la ramasse (il n'aurait donc pas été un si mauvais choix pour le chef d'oeuvre de Fellini), l'ambiance de l'époque est également admirablement restituée et ne fait jamais toc. Intrigué par la muse de Fassbinder, Hanna Shygulla, assez magnétique.

Quelques longueurs qui n'enlèvent pas grand chose au plaisir d'ensemble.

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Dans le genre film qui suit des civils américains enlisés dans un conflit incompréhensible dans un pays d'Amérique du Sud et fomenté par les services secrets américains anti-communistes, ça n'apporte pas grand chose de neuf.

La mise en scène manque un peu de caractère, même si trop rarement on finit par ressentir une certaine tension (notamment une très belle scène de vagabondage de Sissy Spacek dans un pays en ruine, avec un danger permanent à la croisée de chaque ruelle).

Après globalement c'est un peu plat, ça se résume à des scènes de dialogues un peu longuettes entre plusieurs personnages assis, et ça suit son cours de manière on ne peut plus prévisible.

Mais Jack Lemmon est comme d'habitude impeccable en père tiraillé, et on sent qu'il y a du métier là-dedans, donc ça reste tout à fait honnête.

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Road-movie simple et attachant. Un des Eastwood les plus réussis, avec une photo somptueuse, une ambiance au poil, et un traitement léger avec une succession de séquences enlevées et variées. Les personnages sont réussis, Kyle s'en sort très bien, et la relation quasi père-fils en mode parcours initiatique, bien qu'elle ne révolutionne pas le genre, est dans la droite lignée d'un "The Champ" de King Vidor.

Par contre les chansons du père Eastwood sont franchement bof, et avec sa voix blanche il a bien du mal à s'imposer pour le chant...

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Un film lunaire, assez amateur, super fauché, et plutôt sympa. On sent que les mecs ont fait ça à l'arrache, le scenar casse pas trois pattes à un canard, mais bon je me suis marré à suivre les délires farfelus de ce couple à la recherche de fonds pour monter leur resto.

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On est du côté du Greenaway sympa à suivre et prenant, et pas de la grosse purge infâme type "Zoo". Greenaway se repose beaucoup sur la musique comme d'habitude extraordinaire de Nyman, pour poser sa caméra, faire des plans magnifiques et ultra travaillés d'une campagne anglaise sublimissime, de ces moutons qui gambadent, de ces pâturages... On est totalement dans l'ambiance.

Le scenar me laisse plus perplexe par contre. J'ai eu du mal à suivre ces dialogues parfois interminables, ampoulés, et j'avoue avoir été complètement perdu dans le complot final hyper tiré par les cheveux.

Maintenant cette mise en abîme sur l'artiste qui à force de vouloir mettre en place dispositif d'une complexité telle qu'il ne parvient plus à trouver l'essentiel (le meurtre, et son mobile), est vraiment intéressante et ironique, pusique Greenaway est lui aussi un réalisateur ultra maniériste qui doit se perdre autant qu'il perd son public. Y a quelque chose d'un peu décourageant, le type est tellement brillant, cultivé, ses films tellement obscurs, qu'on se sent vraiment dépassé. Mais y a un talent, et une signature incontestables, qualités tellement rares de nos jours, que même un film pas pleinement convainquant comme celui-là reste plaisant...

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Une longue séquence a sauvé le film de l'ennui le plus total, une fusillade entre italiens fugueurs et mussoliniens dans les champs, extrêmement prenante, parfois même très déroutante avec l'apparition de rêves et une prise de distance avec un point de vue objectif.

Road movie pas ouf, mais pas nul, avec quelques personnages pas inintéressants (en particulier le couple principal de vieux qui n'arrivent pas à s'avouer leur amour).

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J'étais à la limite du 7. Je ne me souviens plus exactement pourquoi je suis finalement descendu à 6, parce que la mise en scène est excellente (y a un vrai metteur en scène, avec une maîtrise des scènes de nuit (notamment celle de la traque du chien dans l'espèce de zoo), une utilisation du décor, du montage qui sont exemplaires, et arrivent à rendre le chien particulièrement effrayant).

Sans aucun doute le meilleur film avec un chien pour perso principal, et l'enjeu du conditionnement et du déconditionnement arrive à rendre le film plus intéressant qu'un truc débile comme "Cujo". Il y a un propos derrière qui tend à trouver une certaine universalité, ce qui pourtant n'est pas une mince affaire, quand on doit tenir 1h30 avec un chien méchant qui mord tout ce qui bouge (noir ou blanc finalement d'ailleurs).

Et c'est peut être le souci du film, 1h30 de dressage et de morsure, c'est un peu longuet, surtout quand on sait qu'ils auraient pu le piquer dès la 5ème minute.

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Le gros gâteau bien lourd de Coppola n'a pas été un si désagréable moment à passer.
Ok le scénar, et les dialogues sont particulièrement grotesques...

Mais cette mise en scène est tellement virtuose, et en met tellement plein les yeux, avec ces couleurs explosives, ces références à gogo, que j'ai pas mal écarquillé les yeux pour admirer le spectacle en essayant d'oublier les pantins insipides servant de personnages.

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Bon j'ai réhaussé d'un point, c'est pas si mauvais finalement, c'est un film de genre plutôt solide, pas mal foutu... Maintenant je garde toujours les mêmes réserves sur la créature et sa méthode de contamination qui est juste pas claire du tout, sur des artifices de scenar hyper grossier (le moment de l'analyse de sang est un grand moment, sans parler de l'anticipation de la créature...)...

Après ça reste globalement l'histoire de mecs en panique dans la neige, et qui passent tout le film à brûler plein de trucs...

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J'aime bien l'aspect arty, le travail sur les décors, les looks, les dessins animés assez stylés. Après les chansons sont pas toutes énormes, et les textes font parfois un peu tiep (y a un truc avec un "baby" et sa "mummy", sérieux j'en pouvais plus de cette connerie). A un moment ça part en sucette avec des nazis, et là j'ai fini par décrocher totalement, et en avoir un peu marre de subir la gueule de déterré dépressif de Bob Geldof tout au long du film.

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C'est pas mal, mais c'est quand même sacrément décevant quand même.
Les décors de studio sublimes, l'ambiance du vieux Paris et des cabarets, les hôtels gigantesques (le Royal Monceau notamment), les restaurants tout ça est royalement jouissif à voir. Julie Andrews, James Garner, on a quelques tauliers de la comédie là...

Maintenant ça dure 2h15, et ça se résume essentiellement à une succession de shows musicaux un peu barbants, et un délire cage aux folles pas des plus inspirés.

Dommage, parce qu'il y a un sacré talent créatif derrière ce scenar un peu faiblard.

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J'aime beaucoup les films cluedo avec des enquêtes impossibles, j'adore Agatha Christie... J'aime beaucoup cette idée du meurtre inévitable, cette tension qui se crée parce que l'on sait qu'un personnages bien ciblé est d'ores et déjà condamné.
A ce titre Diana Rigg est absolument formidable en rôle de milf pimbêche imbuvable qui suscite autant l'admiration que la haine, et qui va inévitablement prendre cher.

Ici c'est pas mal, le cadre est évidemment vachement cool, bien filmé, c'est un travail d'artisan appliqué tout à fait honnête, on est loin des james bond dégueulasses d'Hamilton.

Après ça ronronne un peu, certains acteurs sont super moyens (surtout les plus jeunes), Peter Ustinov est parfois à deux doigts de la syncope et ne semble plus très alerte, mais ça se laisse voir sans difficulté.

Annotation :

Sentiment ambivalent devant ce dessin animé bizarroïde, très austère, très noir, assez poétique (final magnifique). Beaucoup de mal avec le doublage de John Hurt en cabot assez exaspérant et plaintif.

Annotation :

Les films de combat chinois sont tellement semblables les uns avec les autres, que j'ai du mal à distinguer les bis des officiels...
Si ça ne tenait qu'à moi, je les classerai tous comme de bonnes grosses séries Z éminemment nanardesques.

Après ce qui me plaît le plus dans celui-là par rapport aux autres qui m'ont gonflé, c'est peut-être des partis-pris qui font qu'ils est plus "bis" que la moyenne :
La radicalité de la violence, avec des trucs hyper hardcores et glauquissimes.

Et puis les combats sont vraiment bien filmés pour le coup, c'est même assez beau à voir, précis, prenants (mais comme toujours beaucoup trop longs).
J'aime beaucoup les décors en studio, leur artificialité assumée donne un très joli cachet au film.

Annotation :

C'est pas si mal, beaucoup mieux que dans mon souvenir de gosse.
Et dans le genre, dans les 80's, c'est à peu près ce qui se fait de mieux, ça prend pas trop les enfants pour des cons, c'est assez glauque, sanglant, pas spécialement mélo. L'aventure est simple et va droit au but. Le travail sur les décors est assez remarquable.

Maintenant le hic, c'est les marionnettes, sur celle du héros en fait, avec sa tête de cheval, qui provoque chez-moi un terrible sentiment de vallée dérangeante.
Je ne suis pas convaincu que mélanger les marionnettes avec des décors réels (notamment dans les scènes en extérieur en montagne), soit une si bonne idée.

Y a de jolies choses, des moments de pause où les créateurs donnent vie à une faune/flore totalement factice et qui rend vachement bien, avec des plantes carnivores, et des bestioles bizarres dans les hautes herbes, bref y a un côté enchanteur assez réussi.

Annotation :

Mon 7 est quand même très généreux, parce que c'est pas bien folichon tout de même.
On sent vraiment le film pour enfants dans la mesure où les dialogues sont tous répétés 10 fois pour que l'on comprenne bien les personnages.
A un moment donné c'est lourdingue.
Et le corbeau est tellement saoulant...

Annotation :

C'est exactement ce que je redoutais. Un film terriblement académique, fade, générique. Aucun désir de mise en scène, un récit simpliste et pas vraiment intéressant... En 3h10 aucun personnage n'arrive à véritablement exister, ils sont tous fonctionnels, surécrits, désincarnés. Ca sonne faux quoi..

Y a des scènes de fusillades super chiantes, où des indiens no names (un peu comme les indiens de John Ford) se font défoncer la gueule sans qu'on en ait quelque chose à foutre...

Mon 6 est très généreux, parce que même Kingsley m'a saoulé. Maintenant y a des moyens, des tonnes de figurants, et je me suis pas trop ennuyé, ça passe pour un dimanche après-midi où l'on n'aurait rien à faire d'autre.

Annotation :

Je connaissais rien du background du film en le voyant, donc je ne savais pas que Coppola avait fini par piloter complètement le projet en laissant Wenders, ce qui n'est peut-être pas plus mal.

Maintenant on ressent que les 80's c'est un peu la fin de Coppola, et on y retrouve beaucoup de ce qu'il fera dans Cotton Club, ou Coup de coeur qui ne fonctionnent pas bien du tout malgré de grosses ambitions narratives et esthétiques indéniables.
On y trouve même John Barry à la musique, avec une BO extrêmement proche de ce qu'il fera pour Cotton Club.

Le film est intéressant pour son ambiance, pour ses décors somptueux en studio (merci à Dean Tavoularis) surtout en début du film avec des quartiers entiers créés de toute pièce, puis après des lieux clos plus basiques.

Le hic, c'est qu'on dirait une parodie de film noir, un peu comme l'était "les cadavres ne portent pas de costard", avec tous les clichés du genre, mais sans le moindre humour, ce qui fait qu'on s'emmerde royalement devant cette avalanche de poncifs qui accouche à la fin d'une vieille histoire policière sans aucun intérêt et dévoilée par les seuls dialogues de révélation, bref ce qui se fait de pire en terme de narration. Bonne purge frustrante, vu l'ambiance.