BOUQUINS 2023

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Au-delà du récent ramdam un peu crétin (bouquin redécouvert sur Instagram par une influenceuse, féministes bouleversées...), ce classique autrichien est une bien étrange affaire : la fin du monde vécue passivement, l'horreur à peine esquissée. De là, à chacun d'interpréter les choses selon sa propre sensibilité. Moi, je suis par exemple davantage porté à croire que l'on évoque ici via la fiction la sidération face à l'histoire politique autrichienne 25 ans avant la publication du bouquin que la condition de la femme depuis toujours. Quoi qu'il en soit, c'est fort bien.

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Universitaire bourgif rêvant du Grand Soir en 68, Linhart s'en va taffer dans une usine Citroën où se montent des 2CV à la chaîne et décrit de façon documentaire tout ce qu'il y voit : conditions de travail de merde, racisme, briseurs de grève... Il pousse ses camarades à la grève mais celle-ci ne mène à rien : pour la révolution, on repassera. Pour le récit glaçant et proche de la littérature carcérale, c'est par contre high performance delivered! Beaucoup plus proche d'Edward Bunker que des Frères Dardenne! Top!

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Principal souci du bouquin : ça se veut Fear & Loathing dans les camps de la mort en voyage organisé et ça accouche juste d'un texte mongolo au style irritant, à la Vice Magazine. Celui de maintenant. Le plus pénible. Du goudron et des plumes pour la traductrice aussi, qui, entre autres très grosses conneries, nous traduit le "Belsen was a gas I heard the other day" ("J'ai entendu l'autre jour que Belsen, c'était l'éclate") des Sex Pistols par "Belsen était un gaz, je l'ai entendu l'autre jour émaner". WTF, girl?

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Encore une VF contre laquelle il est permis de ronchonner, pas mal de coquilles aussi. Quoi qu'il en soit, bouquin assez génial bien qu'un poil masturbatoire. Ces gros nuls de Burial et Christopher Nolan méritent-ils autant de jus de cerveau leur étant consacré?

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J'avais adoré l'adaptation de Tony Grisoni pour Channel Four mais jamais lu le bouquin, 1er volet du réputé Quatuor du Yorkshire. Me voilà dès lors encore plus choqué, vraiment la masterclass du polar. Reste une question gênante : l'influence de l'affaire Dutroux et de ses délires à la TéléMoustique et autres Sudpresse, on en parle? Parce qu'il me semble évident que Peace a du/pu s'en inspirer!

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Bien que moins percutant que sa géniale Théorie du Drone, peut-on raisonnablement bouder un essai qui cite à la fois Georg Hegel et Jean-Claude Van Damme tout en rattachant la gestion des sans-papiers sous Sarkozy et Hollande au bannissement médiéval?

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Une bonne grosse baffe en travers de la gueule, tiens. L'horreur, l'horreur, l'horreur (et puis encore l'horreur)!

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Sorte de Beverly Hills 90210 où Brandon serait gay, camé, parano et grave obsédé par quelques gars, une copine, un culte de la mort, un producteur de ciné et un serial-killer... Voilà bien les 600 pages les plus prévisibles et Netflix-friendly de l'année. Mouais.

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Bien plus qu'un simple produit dérivé, cette "novelisation" est un tout petit peu différente du film, rapprochant son histoire des romans d'Hubert Selby Jr et des chansons de Lou Reed. Vénéneux!